GILETS JAUNES - UN ANNIVERSAIRE SOUS TENSION, 28.000 MANIFESTANTS EN FRANCE

PARIS - Les manifestations organisées par les "Gilets jaunes" ont rassemblé quelque 28.000 personnes samedi en France, a déclaré le ministère de l'Intérieur, soit dix fois moins qu'au début du mouvement de contestation sociale il y a un an.

Alors que près de 300.000 personnes s'étaient rassemblées le 17 novembre 2018 à travers la France, notamment sur les ronds-points, ces manifestations hebdomadaires ont progressivement réuni moins de monde jusqu'à ce week-end anniversaire.

Ce chiffre de 28.000 manifestants, le plus important depuis plusieurs mois, marque toutefois un certain regain de mobilisation.

A Paris, où 4.700 personnes ont défilé samedi d'après les autorités, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont entraîné l'annulation d'une manifestation au départ de la place d'Italie.

Des voitures ont été renversées, du mobilier urbain cassé et des feux allumés sur cette place du sud-est de Paris, où des projectiles, notamment des pavés, ont été lancés contre les forces de l'ordre et contre des vitrines de magasins. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

A 20h00, la préfecture de police avait procédé à 147 interpellations. A la même heure, 129 personnes avaient été placées en garde à vue, selon le parquet.

A Marseille, un millier de personnes se sont regroupées sur le Vieux Port en scandant des slogans hostiles au président Emmanuel Macron. Quelques heurts ont éclaté lorsque des manifestants ont tenté de forcer un barrage, provoquant des jets de pierre contre des tirs de grenades lacrymogènes.

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GB-LES CONSERVATEURS CREUSENT L'ÉCART SUR LE LABOUR AVANT LES ÉLECTIONS

LONDRES - Boris Johnson et les conservateurs britanniques creusent l'écart sur l'opposition travailliste dans trois sondages à paraître dimanche, à moins d'un mois des élections législatives du 12 décembre.

Le parti du Premier ministre est crédité de 44 à 45% des intentions de vote contre 28 à 30% pour le Labour dans ces enquêtes d'opinion diffusées par la presse dominicale.

Selon le sondage publié par le Mail on Sunday, les tories gagnent 4 points de pourcentage à 45% des suffrages, alors que le Labour perd un point, à 30%. Les libéraux démocrates, pro-européens, perdent cinq points, à 11%, et le Parti du Brexit est stable à 6%.

D'après un autre sondage réalisé par l'institut Opinium Research, les conservateurs gagnent 3 points en une semaine, à 44%, le Labour perd un point, à 28%, les Lib Dem sont à 14% et le Parti du Brexit à 6%. Le troisième sondage, effectué par YouGov, crédite les Tories de 45%, les travaillistes de 28%, les Lib Dem de 15% et le Parti du Brexit de 4%.

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GRAND RASSEMBLEMENT ANTIGOUVERNEMENTAL À PRAGUE, TRENTE ANS APRÈS LA RÉVOLUTION DE VELOURS

PRAGUE - Deux cents à 250.000 personnes ont manifesté samedi à Prague pour célébrer le 30e anniversaire de la Révolution de velours et protester contre la politique du Premier ministre Andrej Babis qu'ils accusent de saper la démocratie en République tchèque.

Des manifestants venus de tout le pays, qui compte 10,7 millions d'habitants, se sont réunis dans le parc Letná, où furent organisés en novembre 1989 de vastes rassemblements contre le pouvoir communiste.

Beaucoup parmi eux scandaient "Nous sommes là", souvenir du cri de ralliement qui contribua à hisser le dissident Václav Havel à la présidence.

Les organisateurs de la manifestation de samedi réclament que le chef du gouvernement, qui est milliardaire, rompe les liens avec son groupe agroalimentaire Agrofert, dénonçant un conflit d'intérêts, ou démissionne d'ici la fin de l'année.

Les orateurs qui se sont succédé à la tribune, parmi lesquels d'anciens dissidents des années 1980, ont appelé au départ de Babis et du président Milos Zeman, jugés inaptes à exercer leurs fonctions.

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NOUVEAUX INCIDENTS ET MANIFESTATION PRO-CHINOISE À HONG KONG

HONG KONG - La police de Hong Kong a tiré des cartouches de gaz lacrymogène contre des manifestants leur jetant des cocktails Molotov ou d'autres projectiles samedi devant l'Université polytechnique de la ville, quelques heures après une manifestation pro-chinoise.

Dans un autre quartier de la métropole, des militaires de l'Armée populaire de libération (APL) en shorts et t-shirts ont effectué une apparition surprise pour aider les habitants à évacuer des débris de barricades de certaines rues.

La présence de soldats chinois dans les rues, même pour des opérations de nettoyage près de leur caserne, pourrait alimenter la colère des contestataires.

L'exécutif de Hong Kong n'a pas sollicité cette aide de l'armée chinoise, qui a pris elle-même cette initiative, a affirmé un porte-parole du gouvernement local.

L'ancienne colonie britannique est agitée depuis plus de cinq mois par un mouvement de contestation dénonçant l'influence exercée par la Chine sur les affaires du territoire et réclamant le respect de principes démocratiques.

Le président chinois Xi Jinping, qui a réaffirmé le soutien de Pékin à Carrie Lam, présidente de l'exécutif local, a déclaré jeudi que la priorité à Hong Kong était de rétablir l'ordre, un message relayé sans relâche par les médias officiels chinois.

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LIBAN-SAFADI RENONCE À DEVENIR PREMIER MINISTRE

BEYROUTH - L'ancien ministre des Finances Mohammad Safadi a renoncé samedi à devenir le prochain Premier ministre libanais, jugeant trop difficile de former un gouvernement "harmonieux" soutenu par toutes les forces politiques.

Dans un communiqué, l'homme d'affaires a dit espérer que le Premier ministre sortant Saad Hariri serait à nouveau désigné pour occuper le poste de chef du gouvernement.

Saad Hariri a démissionné le 29 octobre, alors que le Liban est en proie depuis des semaines à un mouvement de contestation dans la rue visant une classe politique jugée corrompue et adepte du népotisme, sur fond de difficultés économiques.

Selon des sources politiques, un consensus sur la nomination du sunnite Mohammad Safadi avait été trouvé jeudi soir entre Saad Hariri et des responsables des mouvements chiites Amal et Hezbollah. Le Premier ministre doit être sunnite dans le système confessionnel de partage du pouvoir du Liban.

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L'ONU PRÉOCCUPÉE PAR LA RÉPRESSION EN BOLIVIE

LA PAZ - La situation en Bolivie, où des affrontements entre forces de sécurité et producteurs de coca ont fait au moins huit morts vendredi soir, est susceptible "d'échapper à tout contrôle", a estimé samedi Michelle Bachelet, haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies.

Le pays d'Amérique latine a plongé dans l'inconnu depuis la démission de son président Evo Morales dimanche dernier, sous la pression de l'armée et de la police, après un rapport dévoilant des irrégularités lors de l'élection présidentielle du 20 octobre, que Morales affirmait avoir remportée.

Du Mexique, où il a trouvé refuge, l'ex-président dénonce un coup d'Etat et relaye les allégations faisant état d'une répression brutale des forces de sécurité contre ses partisans. Le pays est désormais dirigé à titre intérimaire par l'opposante conservatrice Jeanine Áñez.

"Je m'inquiète que cette situation en Bolivie puisse échapper à tout contrôle si les autorités ne la gèrent pas (...) en respectant pleinement les droits de l'homme", a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué.