L'EI REVENDIQUE LA MORT DE 13 SOLDATS FRANÇAIS AU MALI

DAKAR - La branche ouest-africaine du groupe Etat islamique, l'Etat islamique-Province d’Afrique de l’Ouest (ISWAP), affirme jeudi avoir provoqué l'accident qui a coûté la vie il y a trois jours à 13 soldats de l'opération Barkhane au Mali.

Cette revendication, rapportée par SITE Intel Group - un organisme américain qui suit l'activité de l'extrémisme islamiste - n'est étayée d'aucun élément de preuve.

Le groupe ISWAP déclare que les deux hélicoptères impliqués dans la collision mortelle se sont percutés alors que l'un d'eux était pris sous le feu de ses combattants. Les 13 soldats à bord des deux appareils n'ont pas survécu.

La France a annoncé mardi la mort de 13 de ses soldats dans une collision "vraisemblablement accidentelle" entre un hélicoptère de combat Tigre et un hélicoptère de transport Cougar, qui étaient en appui, par nuit noire et à basse altitude, de commandos au sol traquant des combattants djihadistes armés.

Une enquête interne a été ouverte au sein de l'armée française, ainsi qu'une enquête du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) après que les deux boîtes noires des appareils ont été retrouvées.

Le général François Lecointre, chef d'état-major des armées françaises, a déclaré mardi lors d'une conférence de presse à Paris que les forces françaises avaient établi "le contact" après trois jours de traque dans la région du Liptako Gourma avec des hommes armés soupçonnés d'appartenir au groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), la branche sahélienne de Daech.

A la suite de cette "tragédie", Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il avait décidé de réexaminer les modalités d'intervention de la France au Sahel, et que toutes les "options stratégiques" étaient ouvertes.

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MACRON PRÔNE LE DIALOGUE AVEC LA RUSSIE SUR LA MAÎTRISE DES ARMEMENTS

PARIS/MOSCOU - Emmanuel Macron a déclaré jeudi ne pas avoir accepté un moratoire proposé par la Russie sur le déploiement de missiles nucléaires en Europe, mais il a exhorté l'Otan à dialoguer sur le sujet avec Moscou en impliquant les Européens.

Le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) signé en décembre 1987 par les Etats-Unis et l'Union soviétique a expiré en août dernier, l'Otan accusant la Russie de développer et déployer un système de missiles violant cet accord.

Le président russe Vladimir Poutine, qui démentait toute violation du FNI, a proposé depuis d'instaurer un moratoire sur le déploiement en Europe de missiles de portée intermédiaire capables d'emmener des charges nucléaires.

Lors d'une conférence de presse à Paris au côté de Jens Stoltenberg après un entretien de plus d'une heure avec le secrétaire général de l'Otan, Emmanuel Macron a déclaré que la France avait répondu à la proposition russe mais n'avait pas pour autant accepté ce moratoire.

Le président français, qui a récemment jugé l'Otan en état de "mort cérébrale" en raison d'une apathie européenne face aux tendances à l'unilatéralisme des Etats-Unis de Donald Trump, a en outre souhaité que la question de la maîtrise des armements soit traitée "d'abord et avant tout" au sein de l'Alliance atlantique pour sortir d'un face-à-face entre Américains et Russes.

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LA TURQUIE ACCUSE MACRON DE SOUTENIR LE TERRORISME AVEC SES PROPOS SUR LA SYRIE

ISTANBUL - Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a dénoncé jeudi les propos d'Emmanuel Macron sur l'offensive de la Turquie dans le nord de la Syrie, accusant le président français de soutenir le terrorisme.

"Il est déjà le parrain d'une organisation terroriste qu'il reçoit constamment à l'Elysée. S'il dit que son allié est l'organisation terroriste (...) il n'y a vraiment rien à ajouter", a dit Mevlut Cavusoglu à la presse, au Parlement.

"Il y a actuellement un vide en Europe, et essaye de prendre le leadership, mais le leadership vient naturellement", a-t-il ajouté.

La Turquie a lancé le 9 octobre une offensive dans le nord de la Syrie dirigée contre les Kurdes des YPG, un mouvement qualifié d'organisation terroriste par Ankara.

Emmanuel Macron a reçu le même jour à Paris Jihane Ahmed, porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS) dont les YPG sont une composante importante, pour lui témoigner de la solidarité de la France dans la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI ou Daech).

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LES FORCES IRAKIENNES TUENT 45 MANIFESTANTS, UN CONSULAT IRANIEN INCENDIÉ

BAGDAD/NADJAF - Les forces de sécurité irakiennes ont tué au moins 45 manifestants jeudi à Nassiria, Nadjaf et Bagdad alors qu'un consulat iranien a été pris d'assaut et incendié, un événement qui pourrait marquer un tournant dans le mouvement de contestation en Irak.

Au moins 29 personnes sont mortes lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu avant l'aube sur des manifestants qui bloquaient un pont à Nassiria, ville du sud du pays à majorité chiite, ont dit des sources médicales et policières, qui font aussi état de dizaines de blessés.

Douze personnes sont mortes à Nadjaf et quatre autres ont été tuées à Bagdad, où les forces de l'ordre ont tiré à balles réelles et en caoutchouc sur des manifestants rassemblés près d'un pont sur le Tigre.

Cette journée du 28 novembre est l'une des plus meurtrières depuis le début de la contestation début octobre.

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PREMIÈRE VISITE DE DONALD TRUMP EN AFGHANISTAN

BASE AERIENNE DE BAGRAM - Donald Trump a affirmé jeudi lors d'une visite surprise en Afghanistan, la première depuis son accession à la présidence en janvier 2017, que les taliban étaient désormais prêts à accepter un cessez-le-feu.

Le président des Etats-Unis a rendu visite aux troupes américaines stationnées sur la base aérienne de Bagram, au nord de Kaboul, à l'occasion de la fête de Thanksgiving.

Cette visite intervient neuf jours après un échange entre deux otages occidentaux et trois chefs taliban qui a relancé un processus de paix gelé depuis septembre.

"Les taliban veulent un accord", a affirmé Donald Trump. "Nous leur avons dit qu'il fallait un cessez-le-feu. Ils n'en voulaient pas, mais ils en veulent un maintenant, je pense."

Des chefs taliban ont déclaré à Reuters que leur mouvement discutait à nouveau avec de hauts responsables américains à Doha, depuis le week-end dernier, et que des négociations de paix formelles pourraient bientôt reprendre.

Ces négociations, pourtant bien entamées, avaient capoté en septembre dernier, Donald Trump ayant annulé une réunion à Camp David avec les taliban à la suite d'une flambée de violence.

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LA CORÉE DU NORD A DE NOUVEAU TESTÉ UN LANCE-ROQUETTES MULTIPLE

SEOUL - La Corée du Nord a effectué avec succès jeudi un nouvel essai d'un lance-roquettes multiple de très grande taille, à la "grande satisfaction" de son dirigeant Kim Jong-un, rapportent les médias officiels nord-coréens. Il s'agit du premier tir nord-coréen depuis le 31 octobre.

L'armée sud-coréenne avait annoncé à la mi-journée la mise à feu par Pyongyang de deux projectiles non identifiés depuis une province de l'Est. Elle soupçonnait déjà qu'il s'agissait d'un nouvel essai de ce lance-roquettes multiple que la Corée du Nord a déjà testé à trois reprises. L'agence de presse nord-coréenne KCNA a déclaré que ce test visait à examiner la qualité de cette arme en disposition de combat.

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VIVENDI ET MEDIASET PROCHES D'UN ACCORD POUR CLORE LEUR LITIGE-SOURCES

MILAN/PARIS - Vivendi et Mediaset sont proches d'un accord qui verrait le groupe français céder environ deux tiers de sa participation dans le groupe italien pour mettre fin à leur bataille juridique, ont déclaré jeudi quatre sources à Reuters, à moins de 24 heures d'une date butoir fixée par la justice. nL8N2884LE]

Vivendi, qui contrôle 29% du capital de Mediaset, céderait 20% à MediaForEurope (MFE), la holding aux Pays-Bas au sein de laquelle Mediaset veut regrouper ses activités en Italie et en Espagne, ont dit deux sources.

Cette transaction valoriserait la participation de Vivendi à un prix nominal de 2,77 euros par action mais en incluant le versement d'intérêts et un dividende exceptionnel que Mediaset s'est déjà engagé à verser aux actionnaires de MFE, elle se monterait au total à 3 euros par action.