SYRIE-WASHINGTON PRESSE ANKARA D'ACCEPTER UNE TRÊVE, MOSCOU POUSSE SON AVANTAGE

ANKARA - Les Etats-Unis ont dépêché leurs plus hauts responsables en Turquie pour des discussions urgentes destinées à convaincre Ankara d'interrompre son offensive dans le nord de la Syrie, où les forces russes poursuivaient mercredi leur déploiement.

Robert O'Brien, conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, est arrivé en Turquie où il devait rencontrer le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. Le vice-président Mike Pence et le secrétaire d'Etat Mike Pompeo devraient s'entretenir le lendemain avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

L'administration américaine s'efforce de limiter les dégâts après la décision de Donald Trump de retirer les forces américaines du nord-est de la Syrie, où elles protégeaient les forces kurdes d'une opération militaire turque.

Recep Tayyip Erdogan a exclu de nouveau mercredi tout cessez-le-feu dans l'offensive lancée le 9 octobre dernier pour créer une "zone de sécurité" en territoire syrien et en chasser les Unités de protection du peuple (YPG), milice kurde qu'Ankara considère comme une organisation terroriste.

Le président turc a également menacé d'annuler une visite prévue en novembre à Washington en raison du "manque de respect" des responsables politiques américains, après la décision des autorités américaines de sanctionner la Turquie pour l'obliger à faire machine arrière. Il a également dénoncé les sanctions "illégales" des Etats-Unis contre la banque publique turque Halkbank.

A WASHINGTON, Donald Trump a promis mercredi que les Etats-Unis essaieraient de "trouver une solution" avec la Turquie au sujet de son offensive dans le nord-est de la Syrie, mais lui imposeraient des sanctions "dévastatrices" si les discussions ne portaient pas leurs fruits.

Le Conseil de sécurité des NATIONS UNIES s'est dit pour sa part préoccupé mercredi par les risques de dégradation de la situation humanitaire dans le nord-est de la Syrie et d'évasion des combattants de l'Etat islamique, sans mentionner l'offensive turque lancée le 9 octobre.

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CONSEIL EUROPÉEN À BRUXELLES, LE BREXIT DEVRAIT DOMINER LES ÉCHANGES

BRUXELLES - Les dirigeants des pays de l'Union européenne se retrouvent jeudi à Bruxelles pour deux jours de discussions sur une série de sujets cruciaux, du Brexit au budget en passant par l'offensive turque en Syrie et l'élargissement de l'UE.

Sans surprise, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne - qui fait l'objet d'ultimes tractations pour tenter d'obtenir un accord avant la date du divorce fixée au 31 octobre - devrait dominer les échanges.

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ACCORD ENTRE PARIS ET BERLIN SUR LES EXPORTATIONS D'ARMEMENTS

PARIS - La France et l'Allemagne ont conclu un accord "juridiquement contraignant" sur les règles de contrôle des exportations d'armements pour les programmes développés en commun, ce qui devrait relancer la coopération entre les deux pays pour le développement du char et de l'avion de combat du futur, a annoncé l'Elysée.

L'accord négocié depuis plus d'un an "scelle une confiance mutuelle entre la France et l'Allemagne et constitue la condition du succès de projets communs", disent les deux pays dans une déclaration commune publiée à l'occasion d'un conseil des ministres franco-allemand à Toulouse.

Les règles strictes imposées par l'Allemagne aux exportations d'armements vers les pays qui ne sont pas membres de l'Union européenne ou de l'Otan compliquent la coopération entre Berlin et Paris dans ce domaine.

Cette situation a été rendue plus délicate encore par l'accord de coalition gouvernementale entre la CDU de la chancelière Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD, qui interdit les exportations vers des pays en guerre, comme c'est le cas de l'Arabie saoudite au Yémen.

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FRANCE-MACRON APPELLE À NE PAS STIGMATISER LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE

PARIS - Emmanuel Macron a appelé mercredi à ne pas "stigmatiser" les citoyens musulmans de France, alors que le débat sur le port du voile islamique resurgit, et mis en garde contre un "raccourci fatal" entre l'islam et la radicalisation.

S'exprimant à l'issue d'un conseil des ministres franco-allemand à Toulouse, il réaffirmé la détermination de l'exécutif à lutter contre les dérives du communautarisme.

"Il y a les religions en France, dont une religion, l'islam, qui s'inscrit dans un cadre, celui de la République. On doit respecter toutes les règles, de manière absolue, et je serai intransigeant mais on doit aussi respecter la liberté de croire et de ne pas croire, c'est ça la laïcité", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"Faisons bloc et ne nous divisons pas, pour lutter d'abord et avant tout contre la radicalisation dans notre société", a-t-il dit, après qu'un élu du Rassemblement national eut pris à partie une femme voilée dans l'enceinte du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.

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CHERCHEURS DÉTENUS-LA FRANCE PRESSE L'IRAN DE METTRE FIN À UNE "SITUATION INACCEPTABLE"

PARIS - La France demande aux autorités iraniennes de mettre fin sans délai à une "situation inacceptable" après l'arrestation de deux chercheurs français en juin dernier, a déclaré mercredi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Le Quai d'Orsay a confirmé l'arrestation de Roland Marchal, que Le Figaro avait révélée mardi soir.

"Nous souhaitons que les autorités iraniennes se montrent transparentes dans ce dossier et agissent sans délai pour mettre fin à cette situation inacceptable", a déclaré Agnès Von Der Mühll lors d'un point de presse électronique.

Roland Marchal, chercheur à l'Institut d'Etudes politiques, est un collègue de Fariba Adelkhah, une Franco-Iranienne directrice de recherche au centre de recherches internationales de Sciences Po à Paris qui a été arrêtée en juin par les Gardiens de la Révolution islamique, lesquels disent la soupçonner d'espionnage.

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DEUX GARDES À VUE LEVÉES DANS L'ENQUÊTE SUR LA TUERIE DE LA PRÉFECTURE

PARIS - Les gardes à vue de deux des cinq personnes interpellées lundi dans le cadre de l'enquête sur la tuerie de la préfecture de police de Paris, le 3 octobre, ont été levées mardi soir, a-t-on appris mercredi de sources policières et judiciaire.

L'imam controversé de la mosquée de Gonesse (Val-d'Oise), dont les prêches avaient été suivis par l'auteur de l'attaque Mickaël H., fait partie des personnes remises en liberté, a-t-on précisé de mêmes sources.

Trois personnes restent en garde à vue, notamment une policière de la police aux frontières (PAF), en poste à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, dont le mari était une connaissance de l'auteur de la tuerie qui a fait quatre morts.

Selon le parquet antiterroriste, Mickael H., un agent administratif qui travaillait au service informatique de la préfecture de police, présentait des signes de radicalisation et a agi avec préméditation. Il a été abattu par un membre des forces de l'ordre dans l'enceinte même de la préfecture après son attaque.