BREXIT

UN SAMEDI À HAUT RISQUE POUR BORIS JOHNSON

LONDRES - Après avoir laborieusement arraché un nouvel accord sur le Brexit, Boris Johnson se prépare à relever un défi encore plus délicat ce samedi au Parlement britannique.

Appelé à siéger un samedi pour la première fois depuis 1982 et l'entrée en guerre contre l'Argentine dans la crise des Malouines, le Parlement de Westminster va se prononcer sur l'accord négocié par le Premier ministre avec l'Union européenne (UE), après avoir rejeté à trois reprises celui de Theresa May.

Pour Boris Johnson, ce sera la seule occasion de réaliser le Brexit le 31 octobre, comme il s'y est engagé.

Mais la tâche qui attend le chef du gouvernement s'annonce des plus difficiles, faute de majorité absolue pour son Parti conservateur, confronté à des adversaires politiques déterminés à obtenir un nouveau report du Brexit, des élections législatives anticipées, voire un nouveau référendum.

JOHSNON: "LE JOUR POUR RÉALISER LE BREXIT"

LONDRES - Boris Johnson a souligné que le Parlement avait l'occasion samedi de "faire avancer le pays" en votant l'accord de Brexit qu'il a négocié auprès de l'Union européenne, plus de trois ans après le référendum lors duquel les Britanniques se sont majoritairement prononcés en faveur d'une sortie du bloc.

"Il y a eu un certain nombre de faux départs (...) Aujourd'hui peut être le jour où nous réalisons le Brexit", écrit le chef du gouvernement dans une tribune publiée samedi par The Sun, le quotidien britannique à plus grand tirage.

"Les membres du Parlement ont aujourd'hui la chance de vous libérer de cette saga du Brexit interminable et de faire avancer le pays", ajoute-t-il.

Pour tenter de convaincre les députés de soutenir son accord de Brexit, Johnson a promis que le Parlement aurait son mot à dire dans les futures négociations - notamment commerciales - avec l'UE une fois que l'accord de sortie aura été validé.

"Il y aura des rapports réguliers devant le Parlement tout au long des négociations, et une forme de vote significatif une fois les négociations terminées", a dit le 10 Downing Street.

VOIR AUSSI

LA CHRONOLOGIE du Brexit

Manifestation à Londres pour demander la tenue d'un nouveau référendum

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L'UNION EUROPÉENNE RESTE DIVISÉE SUR L'ÉLARGISSEMENT

BRUXELLES - Les dirigeants de l'Union européenne ne sont pas parvenus à s'entendre, lors du conseil européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, sur la question de l'élargissement à l'Albanie et la Macédoine du Nord en raison de la réticence de la France, du Danemark et des Pays-Bas à accorder leur feu vert dans l'immédiat.

Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a qualifié le refus d'ouvrir des négociations d'adhésion avec ces deux pays d'"erreur historique".

Mais pour Emmanuel Macron, l'Union européenne doit d'abord se réformer pour améliorer son fonctionnement avant d'envisager accueillir de nouveaux membres.

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VIOLENCES À BARCELONE À L'ISSUE D'UNE MANIFESTATION MONSTRE DES INDÉPENDANTISTES

BARCELONE - De violents affrontements ont éclaté vendredi à la nuit tombée au centre de Barcelone au soir d'une journée marquée par une manifestation monstre des indépendantistes et une grève générale.

Pour le cinquième jour depuis la condamnation de neuf dirigeants séparatistes pour la tentative de sécession de 2017, plusieurs centaines de manifestants ont affronté les forces de l'ordre, érigeant des barricades et jetant des projectiles dans leur direction.

Dans la journée, des centaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées dans la ville, en scandant "Indépendance!" et "Libérez les prisonniers politiques."

Les syndicats avaient appelé vendredi à la grève générale et les indépendantistes, engagés depuis mercredi dans des "marches de la liberté", ont convergé vers la capitale catalane pour protester contre la condamnation de neuf dirigeants séparatistes pour la tentative de sécession de 2017.

La police a dénombré 525.000 manifestants, et la manifestation s'est globalement déroulée dans le calme. Mais les choses ont dégénéré après la tombée de la nuit.

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HEURTS AU LIBAN ENTRE POLICE ET CONTESTATAIRES

BEYROUTH - Les forces de sécurité libanaises ont fait usage de gaz lacrymogène et ont mené la charge pour disperser des contestataires vendredi à Beyrouth, alors que des dizaines de milliers de personnes à travers le pays ont manifesté pour demander la fin de l'élitisme politique.

Le Premier ministre Saad Hariri, qui a accusé ses partenaires de gouvernement de bloquer ses réformes, a déclaré que le Liban traversait une "période difficile, sans précédent", alors qu'économistes et investisseurs ont prévenu que l'économie du pays était proche de l'effondrement.

Les manifestants ont afflué dans de nombreux villages et villes du pays, dont Beyrouth, pour une deuxième journée consécutive pour exprimer leur colère à l'encontre d'une élite politique qu'ils accusent d'avoir pillé l'économie du pays. Ils ont bloqué des routes et érigé des barricades de pneus en flammes, n'épargnant aucun camp de leurs critiques.

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FRANCE-PATRICK BALKANY CONDAMNÉ À 5 ANS DE PRISON POUR BLANCHIMENT DE FRAUDE FISCALE

PARIS - Patrick Balkany a été condamné vendredi à cinq ans de prison ferme pour blanchiment de fraude fiscale aggravé dans le deuxième volet de l'affaire qui lui a déjà valu une peine de quatre ans de réclusion le 13 septembre.

Le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), qui est détenu à la prison de la Santé, à Paris, avait refusé son transfert au tribunal pour l'énoncé du jugement. Seuls son épouse Isabelle et leur fils Alexandre étaient présents.

Patrick Balkany, 71 ans, est condamné à cinq ans de prison ferme avec mandat de dépôt et à 10 ans d'inéligibilité.

Son épouse, 72 ans, est condamnée à quatre ans de prison ferme sans mandat de dépôt et 10 ans d'inéligibilité. Leur fils a été condamné à six mois de prison avec sursis.

Les époux Balkany, poursuivis également pour corruption, ont été relaxés de ce chef.

L'avocat de Patrick Balkany, Me Eric Dupond-Moretti, a dénoncé une "dérive" judiciaire et estimé qu'il y aurait "forcément un procès en appel".

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PREMIÈRE SORTIE SPATIALE 100% FÉMININE

WASHINGTON - Les astronautes américaines Christina Koch et Jessica Meir ont écrit vendredi une page de l'Histoire de la conquête spatiale en effectuant la première sortie dans l'espace 100% féminine.

Les deux astronautes ont quitté la Station spatiale internationale (ISS) pour une mission routinière, changer des batteries défaillantes à l'extérieur de la station, en orbite à 400 km environ de la Terre.

Une première sortie spatiale féminine avait été programmée pour mars dernier; elle avait été ajournée parce qu'une des combinaisons spatiales prévues pour l'occasion n'était pas à la bonne taille.

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DES MESSAGES INTERNES À BOEING PRÉOCCUPENT LA FAA SUR LE 737 MAX

WASHINGTON - Boeing a transmis à l'Agence fédérale de l'aviation civile (FAA) des messages échangés en 2016 entre deux de ses employés semblant indiquer que l'autorité de régulation a été induite en erreur concernant le système anti-décrochage du 737 MAX, avion interdit de vol à travers le monde à la suite de deux catastrophes aériennes, ont dit à Reuters des sources informées de cette initiative.

La FAA a confirmé vendredi avoir été informée la veille par Boeing de l'existence de ces messages que le constructeur dit avoir découverts "il y a quelques mois". Ces échanges concernent "certaines communications avec la FAA durant la procédure initiale d'homologation du 737 MAX en 2016", a précisé l'agence fédérale, qui juge ces messages "préoccupants".

La FAA note que ces messages sont "préoccupants" et ajoute qu'elle est en train d'examiner ces informations "pour déterminer quelles actions sont appropriées".