DES EUROPÉENNES CRUCIALES POUR L'UE ET POUR LES PARTIS FRANÇAIS

PARIS - Les élections européennes, organisées ce dimanche en France, sont lourdes d'enjeux pour l'avenir de l'UE mais aussi pour tous les partis politiques français, qui cherchent à compter leurs forces deux ans après la bourrasque du printemps 2017.

Les 47 millions d'électeurs inscrits sont appelés à départager les 34 listes - un record - au premier rang desquelles celles du Rassemblement national (RN) et de La République en marche (LaRem), engagées dans un duel sans merci, mis en scène par Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Cette bataille pour la première place, au goût de second tour bis de la dernière présidentielle, a largement occulté les autres partis en lice, Républicains et France insoumise en tête, cantonnés malgré eux aux seconds rôles.

La liste RN est créditée de 24,5% des intentions de vote et celle de LaRem et du MoDem de 23%, dans un sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions et Radio France publié vendredi.

Le processus, qui a débuté jeudi aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne et s'est poursuivi vendredi en Irlande et samedi en République tchèque, en Slovaquie, en Lettonie et à Malte. Les vingt-et-un autres pays voteront ce dimanche. Des projections sont attendues en fonction des pays, mais les premiers résultats officiels seront communiqués après la fermeture des derniers bureaux de vote en Italie, dimanche à 21h00 GMT.

LE POINT sur les élections européennes

ENCADRE Quatre jours de scrutin et 427 millions d'électeurs à travers l'Europe

GRAPHIQUE Les élections européennes https://tmsnrt.rs/2W2QWzv

FAIBLE MOBILISATION DES "GILETS JAUNES" À LA VEILLE DES ÉLECTIONS

PARIS - A la veille des élections européennes, quelque 12.500 "Gilets jaunes" ont manifesté samedi en France, dont 2.100 à Paris, pour dénoncer la politique sociale du gouvernement, soit le plus bas niveau de mobilisation en six mois, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

La manifestation parisienne, partie du cimetière du Père-Lachaise dans le 20e arrondissement pour arriver à la basilique du Sacré-Coeur, s'est déroulée dans le calme, hormis quelques tensions en fin d'après-midi sur la place de la République.

A Amiens, ville d'origine d'Emmanuel Macron, quelque 1.200 personnes ont manifesté dont une centaine de "black blocs" et environ 600 personnes "au comportement hostile", a écrit la préfecture de la Somme dans un communiqué.

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UN SUSPECT TOUJOURS RECHERCHÉ APRÈS L'ATTAQUE AU COLIS PIÉGÉ DE LYON

LYON - Les services de police recherchaient toujours samedi l'auteur de l'attaque au colis piégé qui a fait 13 blessés, dont huit femmes et une fillette de 10 ans, vendredi à Lyon, déployant un important dispositif de sécurité pour le retrouver.

L'attaque n'a pas encore été revendiquée, a annoncé à la mi-journée le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, chargé de l'enquête, ce qui laisse planer un doute sur les motivations réelles de l'auteur des faits.

Des traces d'ADN ont été retrouvées sur les restes du colis, selon une source proche de l'enquête. L'explosif utilisé était du TATP, un explosif artisanal très instable, qui avait notamment été utilisé dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Le colis piégé, qui renfermait notamment des boulons, des vis, et des billes en métal, a été déposé vendredi en fin d'après-midi devant une boulangerie de la rue Victor Hugo, près de la gare de Lyon-Perrache.

Le suspect, un homme d'une trentaine d'années, selon des sources policières, a été filmé par les caméras de surveillance municipales, circulant à vélo. Il était vêtu d'un bermuda vert clair, d'une chemise vert foncé aux manches relevées au niveau des coudes, de chaussures et d'un sac à dos noir. Son visage était en partie dissimulé par une casquette de couleur kaki ainsi que par une paire de lunettes de soleil.

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LA COURSE À LA SUCCESSION DE MAY GAGNE EN INTENSITÉ

LONDRES - La course à la succession de Theresa May à la tête du Parti conservateur et donc au poste de Premier ministre du Royaume-Uni a gagné en intensité samedi avec la déclaration de candidature du ministre de la Santé Matt Hancock, de l'ancien ministre du Brexit Dominic Raab, et de l'ex-ministre des Relations avec le Parlement Andrea Leadsom.

Ces trois personnalités rejoignent sur la liste des prétendants déclarés l'ancien chef de la diplomatie Boris Johnson, qui fait figure de favori, l'actuel ministre des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, le secrétaire au Développement international, Rory Stewart, et l'ancienne ministre du Travail, Esther McVey.

La ministre du Travail et des Retraites, Amber Rudd, ex-ministre de l'Intérieur, un temps pressentie, a en revanche décidé de ne pas briguer la tête du parti.

Theresa May a annoncé vendredi qu'elle démissionnerait le 7 juin de la direction des Tories, tirant les conséquences de ses échecs répétés à faire adopter par le Parlement l'accord de sortie de l'Union européenne qu'elle a négocié avec Bruxelles.

"Je vais me présenter au poste de Premier ministre parce que je crois du fond du coeur que nous avons besoin d'un dirigeant pour demain, et pas pour l'instant présent", a déclaré Hancock à la BBC. "Nous devons bien sûr mettre en oeuvre le Brexit et je le ferai", a-t-il ajouté.

"Réaliser le Brexit réclamera de la concentration, de la discipline et de la détermination", écrit pour sa part Dominic Raab dans un article pour le Mail on Sunday. "En tant qu'ancien avocat du Foreign Office et ministre du Brexit, j'ai l'expérience."

A ces sept candidats déclarés pourraient s'ajouter une dizaine d'autres prétendants.

CHRONOLOGIE Les trois années agitées de May à Downing Street

RÉACTIONS à l'annonce de la démission de May

ENCADRE Comment sera choisi le successeur de May

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POUR TÉHÉRAN, LES ETATS-UNIS MENACENT LA PAIX INTERNATIONALE

DUBAI - La décision de Donald Trump de déployer 1.500 soldats américains supplémentaires au Moyen-Orient est une menace pour la paix internationale, a déclaré samedi le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

"L'augmentation de la présence américaine dans notre région est extrêmement dangereuse et menace la paix et la sécurité internationales, et c'est un problème qu'il faut résoudre", a ajouté le chef de la diplomatie iranienne.

Le président des Etats-Unis a présenté vendredi l'envoi de ces renforts comme une mesure de protection nécessaire face à l'Iran. Le Pentagone a précisé par la suite que 900 soldats seraient effectivement envoyés dans la région, les 600 autres, déjà sur place, voyant leur mission prolongée.

L'armée américaine a envoyé récemment le porte-avions Abraham Lincoln et son groupe aéronaval dans le Golfe, ainsi que des bombardiers et des batteries de missiles Patriot en réponse à ce que Washington qualifie de menaces iraniennes.

Elle a accusé vendredi les gardiens de la Révolution, le corps d'élite des forces iraniennes, d'être directement responsables des "actes de sabotage" qui ont visé quatre tankers, dont deux pétroliers saoudiens, le 12 mai dernier au large des Emirats arabes unis.

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FESTIVAL DE CANNES

"PARASITE" DE BONG JOON-HO REMPORTE LA PALME D'OR

CANNES - Le film "Parasite", du Sud-Coréen Bong Joon-Ho, drame familial mettant en scène la violence des rapports sociaux, a remporté samedi la Palme d'or du 72e festival de Cannes.

La réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop a obtenu le Grand Prix du festival pour son premier long-métrage "Atlantique", qui raconte le périple d'ouvriers sénégalais en quête d'un avenir meilleur.

Le prix du jury a été décerné à deux films: "Les Misérables" de Ladj Ly, une plongée dans la Brigade Anti-Criminalité (BAC), et "Bacurau" de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, axé sur l'histoire d'un village coupé du monde.

Le prix du scénario est revenu à Céline Sciamma pour "Portrait de la jeune fille en feu", celui de l'interprétation féminine à l'actrice anglaise Emily Beecham pour son rôle dans "Little Joe".

Antonio Banderas a remporté le prix de l'interprétation masculine pour son rôle dans le film de Pedro Almodovar "Douleur et Gloire". Jean-Pierre et Luc Dardenne ont remporté le prix de la mise en scène pour leur film sur la radicalisation, "Le jeune Ahmed".

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FIAT ET RENAULT EN DISCUSSIONS AVANCÉES EN VUE D'UN RAPPROCHEMENT - FT

LONDRES - Fiat Chrysler et Renault sont en discussions avancées pour établir une forme de coopération, a dit samedi une source proche du dossier, confirmant une information du Financial Times.

On ignore encore si ces discussions aboutiront à une union formelle entre les deux groupes, a ajouté cette source.

Selon le Financial Times, Fiat et Renault cherchent à bâtir des relations étroites afin de relever les défis structurels auxquels fait face le secteur automobile.

Ces discussions pourraient déboucher à terme sur l'intégration de FCA au sein de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, ajoutent les sources citées par le FT, tout en prévenant que convaincre Nissan s'annonce compliqué.

Renault et FCA, contactés par le FT, n'ont pas souhaité faire de commentaire.

Jean-Dominique Senard, le président de Renault, a déclaré samedi sur France Inter que la question d'une éventuelle fusion entre Renault et Nissan pourrait se poser à l'avenir.