MACRON PROMET DE DÉBATTRE DANS TOUTES LES RÉGIONS MÉTROPOLITAINES

BOURG-DE-PEAGE, Drôme - Emmanuel Macron a promis jeudi que des décisions "très fortes" seraient prises à l'issue du "grand débat national", lors de son premier échange avec des "Gilets jaunes" depuis le lancement de cette initiative visant à répondre à la crise liée à ce mouvement.

Le chef de l'Etat s'est invité à un débat organisé avec des citoyens, à Bourg-de-Péage (Drôme), où il a été interpellé sur de nombreux sujets, dont le chômage, la fiscalité ou la réforme de l'Etat, et le ton est parfois monté.

"Je pense qu'on ne sortira de ce débat qu'avec des décisions très fortes, puissantes, parce qu'on en a besoin, parce que moi j'ai été porté par une partie de cette colère et qu'on n'a pas été assez loin", a-t-il dit.

"Il doit y avoir des décisions très profondes, sur l'Etat, sur nos institutions, sur notre organisation collective", a-t-il ajouté. "On doit remettre de la décision sur le terrain, on doit sortir de structures aberrantes dans lesquelles on est resté et on doit changer le mode de formation de nos élites, y compris dans l'Etat. Je suis prêt à aller jusque-là."

Emmanuel Macron, dont les sondages montrent qu'il apparaît éloigné des préoccupations des Français, a mêlé au long des échanges explications de sa politique et marques d'empathie.

Il a également haussé le ton face à des critiques, sur son passé de banquier d'affaires chez Rothschild notamment.

---

LA POPULARITÉ DE MACRON REMONTE UN PEU

PARIS - Les cotes de popularité du président de la République et de son Premier ministre continuent à s'améliorer légèrement tout en restant très basses, selon deux sondages BVA et Odoxa parus vendredi.

L'enquête BVA, effectuée pour Orange, RTL et La Tribune, fait état d'une "nouvelle hausse" de popularité pour Emmanuel Macron, à 31% (+4 points), "à un niveau toutefois limité". Plus des deux tiers des sondés (69%) continuent d'afficher leur opposition au chef de l'Etat.

Edouard Philippe voit pour sa part sa cote gagner six points et atteindre 36%, mais une majorité de Français (63%) ont toujours une mauvaise opinion de lui, indique BVA.

Selon l'enquête Odoxa pour France Inter, L'Express et la presse régionale, 30% des Français estiment qu'Emmanuel Macron est "un bon président" (+3 pts) et 32% (+1 pt) pensent qu'Edouard Philippe est "un bon Premier ministre".

---

RENAULT-UN TANDEM SENARD-BOLLORÉ POUR TOURNER LA PAGE GHOSN

BOULOGNE-BILLANCOURT (Hauts-de-Seine) - Renault a nommé jeudi Jean-Dominique Senard, actuel président de Michelin, comme nouveau président du groupe au losange, et l'actuel patron opérationnel Thierry Bolloré au poste de directeur général, tournant ainsi la page de l'ère Carlos Ghosn.

Dans un communiqué, le conseil d'administration de Renault a "pris acte" de la démission de celui qui fut sans interruption directeur général de Renault depuis 2005, et PDG depuis 2009, plus de deux mois après son arrestation au Japon sur des accusations de malversations financières.

---

VENEZUELA - GUAIDO VEUT DES ÉLECTIONS AU PLUS VITE

CARACAS - Le président de l'Assemblée vénézuélienne Juan Guaido a déclaré jeudi soir, au lendemain de sa prestation de serment unilatérale en tant que chef de l'Etat par intérim, vouloir organiser de nouvelles élections au plus vite.

Forte du soutien de plusieurs pays, dont les Etats-Unis, l'opposition vénézuélienne entend continuer d'exercer sa pression sur le président Nicolas Maduro.

Dans un entretien télévisé à Univision, Juan Guaido a déclaré qu'il s'agissait "du début de la fin" pour Nicolas Maduro et qu'il allait oeuvrer à l'acheminement d'aide humanitaire et l'instauration de nouvelles mesures économiques.

"Notre défi est de garantir la tenue d'élections libres, et nous les voulons le plus vite possible. Mais nous vivons sous un régime dictatorial", a-t-il dit.

Outre l'appui de Washington, qui a demandé la réunion, samedi, du Conseil de sécurité des Nations unies, le chef de file de l'opposition a reçu ceux du Canada et des gouvernements latino-américains orientés à droite, comme le Brésil et la Colombie, tandis que l'Union européenne et la plupart de ses Etats membres, dont l'Espagne et la France, ont appelé à la tenue d'élections démocratiques au Venezuela.

A WASHINGTON, le département d'Etat américain a ordonné à des membres de son personnel diplomatique de quitter le Venezuela pour des raisons sécuritaires et a conseillé aux ressortissants américains de faire de même.

"Nous n'avons pas prévu de fermer l'ambassade", a précisé le département d'Etat dans un communiqué jeudi.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a rompu les relations diplomatiques avec les Etats-Unis, décidé la fermeture de l'ambassade et des consulats du Venezuela aux Etats-Unis, et demandé mercredi au personnel diplomatique américain de quitter le pays sous 72 heures.

---

"SHUTDOWN"-TRUMP PRÊT À VALIDER UN ACCORD "RAISONNABLE"

WASHINGTON - Donald Trump a annoncé jeudi qu'il pourrait apporter son soutien à un accord entre Mitch McConnell et Chuck Schumer, présidents des groupes républicain et démocrate au Sénat, sur le moyen de mettre fin à la paralysie partielle de la fonction publique qui dure depuis le 22 décembre.

"S'ils parviennent à un accord raisonnable, je le soutiendrai, oui", a déclaré le président, s'adressant à la presse à l'occasion d'une rencontre avec des élus républicains au sujet du commerce extérieur.

Un projet de loi soutenu par Donald Trump qui aurait mis fin à la paralysie partielle de l'administration américaine en échange du financement du mur dont il exige la construction à la frontière avec le Mexique a été rejeté jeudi au Sénat.

Les sénateurs se sont également prononcés contre un texte présenté par le parti démocrate pour permettre le financement jusqu'au 8 février des services affectés par le "shutdown".

---

RÉUNION OTAN-RUSSIE SUR LA SITUATION EN UKRAINE

BRUXELLES - Des représentants de l'Otan et de la Russie vont se rencontrer vendredi à Bruxelles pour des discussions qui devraient porter sur la situation en Ukraine et sur l'armement nucléaire, selon un représentant de l'Alliance atlantique.

Les relations entre la Russie et l'Otan se sont encore détériorées lorsque trois bâtiments de la marine ukrainienne et leurs équipages ont été capturés par la marine russe en novembre dernier.

La Russie reproche de son côté aux Etats-Unis de relancer la course à l'armement, notamment depuis que la présidence américaine a fait part de sa volonté de se soustraire au traité FNI signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev.

---

LE PARLEMENT EUROPÉEN N'ACCEPTERA PAS DE BREXIT SANS "BACKSTOP"

BRUXELLES - Le groupe de suivi sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne au Parlement de Strasbourg a prévenu qu'il n'approuverait pas d'accord de Brexit sans clause de sauvegarde ("backstop") visant à empêcher le rétablissement d'une frontière physique en Irlande.

Le communiqué publié à l'issue d'une réunion du groupe présidé par l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt se veut une réponse aux espoirs nourris par certains Britanniques de voir la Première ministre Theresa May négocier une limitation dans le temps du "backstop".

Le Brexit Steering Group "répète que l'accord de retrait est juste et qu'il ne peut pas être renégocié. Cela s'applique en particulier au backstop... Sans cette assurance "tous temps", le Parlement européen ne donnera pas son approbation à l'accord de retrait", lit-on dans le communiqué.

---

PLAN FRANCO-BRITANNIQUE CONTRE LES CLANDESTINS DE LA MANCHE

PARIS - Les ministres français et britanniques de l'Intérieur se sont accordés jeudi à Londres sur un nouveau plan d'action pour tenter d'enrayer la multiplication des traversées clandestines de la Manche par des migrants sur de petits bateaux, souvent au péril de leur vie, ont annoncé les deux gouvernements.

Ce plan signé par Christophe Castaner et Sajid David fait suite à la décision annoncée début janvier par Paris de renforcer la surveillance des plages et des ports du Pas-de-Calais ( ) et au traité franco-britannique de Sandhurst, signé en janvier 2018.

Le Royaume-Uni s'engage notamment à porter son engagement financier à sept millions d'euros pour l'achat d'équipements de surveillance, tels que des caméras et des dispositifs de vision nocturne, des drones, des véhicules, etc.