PHILIPPE PROMET LA RÉFORME DES RETRAITES POUR L'ÉTÉ 2020

PARIS - Soucieux de rassurer des partenaires sociaux aux aguets, Edouard Philippe s'est engagé jeudi à "prendre le temps" pour élaborer le régime universel des retraites souhaité par Emmanuel Macron et prévu son adoption d'ici à l'été 2020.

Le Premier ministre a présenté le calendrier de cette réforme sensible ainsi que la méthode de concertation pour les prochaines semaines, comme il s'y était engagé la semaine dernière auprès des syndicats et du patronat.

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le projet de loi sur la réforme des retraites vise à mettre fin au 42 régimes existants en créant un système universel par points en 2025 dans lequel "un euro cotisé donne les mêmes droits".

Ce chantier suscite une vague de contestation de la part de certaines organisations syndicales. Force ouvrière et la CGT ont respectivement appelé à manifester le 21 et 24 septembre.

Les syndicats de la RATP prévoient également une grève massive vendredi - la plus importante depuis 2007 - pour réclamer le maintien des avantages de leur régime.

---

MIS EN EXAMEN, FERRAND N'A PAS L'INTENTION DE DÉMISSIONNER

PARIS - Le président de l'Assemblée nationale française, Richard Ferrand, mis en examen pour "prise illégale d'intérêts" dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, a fait savoir dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il n'avait pas l'intention de démissionner de ses fonctions.

Ce proche d'Emmanuel Macron a été mis examen à l'issue d'un interrogatoire de plusieurs heures mercredi à Lille dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en janvier 2018 à la demande du Parquet national financier (PNF). Sa compagne, Sandrine Doucen, était quant à elle entendue jeudi par les juges lillois dans la même affaire, selon une source judiciaire.

Dans un communiqué publié dans la nuit, les services de la présidence de l'Assemblée nationale ont indiqué que Richard Ferrand prenait "acte de cette mesure procédurale qui va lui permettre de pouvoir se défendre dans ce dossier en bénéficiant de tous les droits attachés" au statut de mis en examen.

Contacté par Reuters, l'Elysée a fait savoir qu'Emmanuel Macron "conservait tout son soutien et toute sa confiance" à Richard Ferrand.

---

LA BCE PROMET UNE STIMULATION "AUSSI LONGTEMPS QUE NÉCESSAIRE"

FRANCFORT - La Banque centrale européenne (BCE) s'est engagée jeudi à procéder à nouveau à des rachats d'actifs "aussi longtemps que nécessaire" et a enfoncé son taux de dépôt un peu plus bas dans le négatif dans le but de redonner de la vigueur à une économie de la zone euro en difficulté, autant de décisions que les marchés ont saluées.

Intervenant dans les dernières semaines du mandat du président Mario Draghi, elles préparent le terrain à une probable détente monétaire par la Réserve fédérale américaine et par la Banque du Japon la semaine prochaine, avec toujours pour but d'étayer une économie mondiale dont la croissance patine.

Mais déjà des questions se posent quant à la capacité des dernières mesures de la banque centrale à relancer l'économie de la zone euro face aux tensions commerciales internationales et aux risques liés au Brexit.

---

TRUMP REPOUSSE LE RELÈVEMENT DES TAXES SUR $250 MDS DE PRODUITS CHINOIS

WASHINGTON - Donald Trump a déclaré mercredi que les Etats-Unis avaient accepté de reporter de deux semaines, du 1er octobre au 15 octobre, le relèvement de 25% à 30% des droits de douane sur 250 milliards de produits chinois importés en "geste de bonne volonté".

Le président américain a indiqué sur Twitter avoir répondu favorablement à une demande en ce sens effectuée par le vice-Premier ministre chinois, Liu He, négociateur en chef de Pékin sur le commerce, alors que les deux plus grandes puissances économiques au monde ont programmé début octobre de nouvelles discussions à niveau ministériel.

Cette annonce intervient quelques heures après que Pékin a annoncé que 16 catégories de produits américains seraient exemptés de nouveaux droits de douane qu'il s'apprête à appliquer en représailles aux taxes additionnelles décidées par Washington.

---

BREXIT: LONDRES REND PUBLIC LE RAPPORT SUR LES CONSÉQUENCES D'UN 'NO DEAL'

LONDRES - Le gouvernement britannique a publié mercredi soir les conclusions de son dossier "Opération Yellowhammer", le rapport qui évalue les conséquences les plus brutales d'un Brexit sans accord mais que le cabinet Johnson s'emploie à présenter comme une simple hypothèse de travail.

Des extraits de ce document avaient fuité le mois dernier dans le Sunday Times et faisaient état d'un risque de pénuries de nourriture, de carburants et de médicaments, de blocage des ports et du rétablissement de contrôles à la frontière irlandaise.

Le dossier rendu public mercredi soir, sur demande express de la Chambre des communes, confirme que la traversée de la Manche risque d'être singulièrement perturbée en cas de Brexit sans accord, avec un trafic potentiellement réduit de 40% à 60%.

VOIR AUSSI

ENCADRE Johnson dément avoir menti à la reine

CHRONOLOGIE L'interminable feuilleton du Brexit

---

FRANCE

GOOGLE FAIT UN CHÈQUE D'UN MILLIARD POUR RÉGLER SES CONTENTIEUX FISCAUX

PARIS - Google a accepté de verser près d'un milliard d'euros à l'Etat français pour régler définitivement ses vieux litiges avec l'administration fiscale et la justice via un accord en deux volets officiellement entériné jeudi.

La justice a homologué une convention judiciaire d'intérêt public (CJIP), fruit de plusieurs mois de négociations secrètes entre Google et le Parquet national financier (PNF), en vertu de laquelle le géant du numérique s'engage à verser 500 millions d'euros en échange de l'arrêt des poursuites.

A cette transaction s'ajoute un deuxième montant de 465 millions d'euros de "taxes additionnelles" que "Google a accepté de payer et qui a été en grande partie reflété dans (ses) précédents résultats financiers", selon un porte-parole du groupe contacté par Reuters.

---

FRANCE

MÉLENCHON QUALIFIE SON FUTUR PROCÈS DE "COMÉDIE"

PARIS - Le chef de la file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a qualifié jeudi de "spectacle", de "comédie grotesque" et de "manipulation politique" sa prochaine comparution au tribunal après une perquisition mouvementée au siège de son parti.

Lors d'une conférence de presse à la Maison de l'Amérique latine, le député de Marseille a longuement dénoncé les poursuites qui lui valent d'être jugé les 19 et 20 septembre en correctionnelle avec cinq proches, dont les députés Alexis Corbière et Bastien Lachaud, après les perquisitions houleuses qui se sont déroulées chez lui et au siège de la France insoumise en octobre 2018.

La plupart seront jugés pour rébellion, provocation et actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire.

---

FRANCE: AU MOINS CINQ RÉACTEURS NUCLÉAIRES MENACÉS D'ARRÊT

PARIS - Au moins cinq réacteurs nucléaires français sont menacés d'arrêt en raison de problèmes sur des soudures pour des générateurs de vapeur, un problème soulevé en début de semaine par EDF, rapporte jeudi Le Figaro, citant Bernard Doroszczuk, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Un porte-parole d'EDF a dit mardi à Reuters que plusieurs des réacteurs du groupe étaient affectés par ce type de problème, ajoutant alors que le dossier avait été transmis à l'ASN. Cité par le Figaro, Bernard Doroszczuk souligne qu'une "vingtaine de générateurs de vapeur sont potentiellement concernés, cela veut dire une petite partie du parc nucléaire français".

---

PESTICIDES BANNIS DANS CINQ GRANDES VILLES, DONT PARIS ET LILLE

PARIS - Les villes de Paris, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille et Nantes annoncent jeudi, dans un communiqué commun, leur décision d'interdire les pesticides sur leur territoire dans l'espoir de "faire changer la loi" sur cette question sensible.

A six mois des prochaines élections municipales de mars 2020, et en plein débat sur la distance à respecter entre les zones d'épandage des pesticides et les habitations, elles disent agir "en application du principe de précaution", via un "arrêté municipal pris conjointement."

Cet arrêté a de bonnes chances d'être considéré comme illégal in fine, comme en a récemment décidé la justice dans le cas d'une décision similaire prise par un maire breton, contestée par le préfet.

Ces grandes villes, toutes dirigées par des maires de gauche, ou écologiste dans le cas de Grenoble, avaient déjà banni l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques dans les parcs et jardins dont elles sont propriétaires.