GÉANTS D'INTERNET ET ETATS S'ENGAGENT CONTRE L'EXTRÉMISME

PARIS - Des géants du numérique et des Etats se sont engagés mercredi à renforcer leur lutte contre la "progadande terroriste et l'extrémisme violent" sur internet, lors du lancement à Paris d'un "appel de Christchurch", deux mois après les attentats qui ont fait 51 morts contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande.

L'auteur du massacre l'a filmé et diffusé en direct pendant 17 minutes via Facebook Live. La vidéo a été partagée pendant plusieurs heures sur Twitter, YouTube, WhatsApp et Instagram.

Avant l'appel de Christchurch, Facebook a annoncé le durcissement des conditions d'utilisation des vidéos en direct. Si un usager enfreint les règles "les plus sensibles" de la plate-forme, explique Facebook, il se verra interdire l'accès à Facebook Live pour une période donnée dès la première violation.

L'appel de Christchurch n'a pas de valeur contraignante et ne définit pas ce qui constitue un contenu à caractère terroriste ou extrémiste violent. Sa rédaction a suscité des débats sur l'équilibre à trouver entre modération des contenus et protection de la liberté d'expression.

Plusieurs des entreprises signataires se retrouveront au salon VivaTech, organisé jusqu'à samedi à Paris. Emmanuel Macron y sera jeudi et répondra aux questions de chefs d'entreprise.

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IRAK-DES EMPLOYÉS QUITTENT L'AMBASSADE DES USA A BAGDAD

BAGDAD/ERBIL, Irak - Le département d'Etat américain a ordonné mercredi le départ d'Irak des fonctionnaires du gouvernement employés dans les services non urgents de l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad et du consulat américain à Erbine, dans un contexte de tensions accrues avec l'Iran.

Cette décision a été prise après une visite surprise du secrétaire d'Etat Mike Pompeo à Bagdad il y a une semaine, elle-même motivée par des informations des services de renseignement américains selon lesquelles des milices chiites pro-iraniennes ont déployé des lance-roquettes aux abords de bases américaines en Irak, a-t-on appris de sources sécuritaires irakiennes.

Des responsables iraniens ont menacé de s'en prendre aux intérêts américains au Proche-Orient en réponse à la pression exercée par les Etats-Unis sur Téhéran depuis la décision de Donald Trump de se retirer de l'Accord sur le nucléaire.

Les Etats-Unis et leurs alliés soupçonnent aussi l'Iran d'être derrière les actes de "sabotage" qui ont visé le week-end dernier quatre navires au large des Emirats arabes unis, dont deux pétroliers saoudiens, mais aussi de l'attaque de drone menée mardi par le mouvement chiite yéménite houthi contre des installations pétrolières en Arabie saoudite.

NUCLÉAIRE: L'IRAN SUSPEND FORMELLEMENT CERTAINS ENGAGEMENTS

LONDRES - L'Iran a officiellement rompu certains de ses engagements pris dans le cadre de l'accord de Vienne sur ses activités nucléaires, a déclaré mercredi un responsable de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIE) à l'agence ISNA.

Selon l'accord de Vienne, Téhéran était autorisé à fabriquer jusqu'à 300 kilos d'uranium faiblement enrichi et environ 130 tonnes d'eau lourde. Les montants excédentaires pouvaient être transférés à l'étranger. Désormais, l'Iran ne se fixera plus de limite pour l'uranium faiblement enrichi et l'eau lourde.

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GB-NOUVEAU VOTE BRITANNIQUE SUR L'ACCORD DE BREXIT EN JUIN

LONDRES - Les eurosceptiques au sein du Parti conservateur ont annoncé mercredi qu'ils voteraient contre l'accord de Brexit que la Première ministre britannique Theresa May a décidé de soumettre une nouvelle fois au vote du Parlement dans la semaine du 3 juin.

La décision de soumettre encore le projet au Parlement de Westminster début juin a été prise mardi soir lors d'une rencontre entre Theresa May et le chef de file de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn. Les discussions entre les conservateurs et le Labour se poursuivent ce mercredi.

Si l'accord mis au point avec Bruxelles est une nouvelle fois rejeté, celui-ci sera mort, a souligné pour sa part le ministre britannique du Brexit, Stephen Barclays.

LE POINT sur le Brexit

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USA-INTERDICTION QUASI-TOTALE DE L'IVG VOTÉE EN ALABAMA

NEW YORK - Le Sénat de l'Alabama a voté mardi l'interdiction quasi-totale de l'avortement dans le cadre d'une campagne nationale ayant pour but d'amener la Cour suprême des États-Unis à revenir sur ce droit constitutionnel reconnu depuis 1973.

Le texte, qui avait déjà été approuvé par la Chambre des représentants de l'Etat, n'autorise l'interruption volontaire de grossesse qu'en cas de risques pour la mère.

La loi entrera en vigueur six mois après la promulgation par la gouverneure républicaine de l'Etat, hostile à l'IVG, mais elle devrait être contestée par les mouvements de défense des droits civiques comme l'American Civil Liberties Union (ACLU).

La législation sur l'avortement a été réformée cette année dans 16 États et quatre (Géorgie, Kentucky, Mississippi et Ohio) l'ont interdit dès lors que des battements du coeur de l'embryon sont décelables, ce qui peut intervenir dès la sixième semaine.

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SOUDAN: ACCORD SUR UNE PÉRIODE DE TRANSITION DE TROIS ANS

KHARTOUM - Le Conseil militaire de transition (CMT), qui assure l'intérim du pouvoir au Soudan depuis la chute du président Omar el Béchir en avril, a annoncé mercredi avoir convenu avec l'opposition que la période de transition durerait trois ans, précisant qu'un accord définitif serait conclu dans les 24 prochaines heures.

Un accord partiel entre le CMT et la "Déclaration des forces de la liberté et du changement" (DFLC), alliance d'organisations d'opposition et de la société civile, avait été trouvé lundi sur la structure de l'autorité de transition.

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EUROPÉENNES

CAMPAGNE D'AFFICHAGE DE MACRON EN SOUTIEN À "RENAISSANCE"

PARIS - Des affiches marquant le soutien d'Emmanuel Macron à la liste "Renaissance" de la majorité présidentielle aux européennes seront visibles à partir de ce week-end, affiches jugées par l'opposition comme un désaveu pour la tête de liste Nathalie Loiseau, jugée peu charismatique par ses détracteurs.

Emmanuel Macron a notamment fixé comme objectif de dépasser le Rassemblement national lors du scrutin du 26 mai, alors que les sondages d'intentions de vote donnent la majorité présidentielle au coude-à-coude avec le camp de Marine Le Pen.

Nathalie Loiseau doit affronter mercredi soir son homologue du RN, Jordan Bardella, en débat sur BFM TV.

Le chef de l'Etat pourrait donner d'autres signes de soutien à son camp d'ici au 26 mai, avec peut-être une interview, mais sa participation à un meeting n'est pas prévue pour l'instant.

DES "MITTERRANDIENS" INTERPELLENT GLUCKSMAN SUR LE RWANDA

PARIS - Des compagnons de route de François Mitterrand critiquent dans une lettre les propos de Raphaël Glucksmann, tête de liste aux élections européennes qui accuse l'ancien président de responsabilités dans le génocide au Rwanda, selon une information du Canard enchaîné confirmée par le PS.

Vingt-trois anciens ministres dont Edith Cresson, Hubert Védrine, Roland Dumas et Jack Lang demandent des excuses publiques après les propos de celui qui mène la liste de leur parti, en duo avec Place publique pour le scrutin du 26 mai.

Les signataires demandent au Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, de "convaincre Raphaël Glucksmann de retirer ses accusations infondées envers François Mitterrand".

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FRANCE-LA COUR DES COMPTES ÉTRILLE LE FONDS POUR L'INDUSTRIE

PARIS - La Cour des comptes recommande vivement au gouvernement de remplacer le fonds pour l'innovation et l'industrie (FII) par un dispositif de soutien dédié inclus dans le budget général, estimant que ce dispositif constitue une mécanique budgétaire "inutilement complexe et injustifiée".

Dans son rapport sur l'exécution du budget de l'Etat en 2018, la Cour se livre à une charge en règle contre ce fonds mis en place en janvier 2018. Doté de dix milliards d'euros conformément à une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, il devrait générer un rendement annuel de 200 à 300 millions d'euros consacrés au financement de l'innovation de rupture.

Fervent défenseur de ce projet, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a rejeté les reproches de la Cour.