BREXIT-MAY DEMANDE AUX DÉPUTÉS DE "GARDER LEUR SANG-FROID"

LONDRES - Theresa May s'est dite convaincue mardi qu'un accord de sortie de l'Union européenne acceptable pour le Parlement britannique peut être conclu avant la date prévue du Brexit, le 29 mars.

La Première ministre, qui s'exprimait à la Chambre des communes, a de nouveau exclu le maintien d'une union douanière avec les Vingt-Sept, souhaitée par le Parti travailliste.

"Les discussions (avec l'UE) sont entrées dans une phase cruciale", a-t-elle déclaré. "Nous devons désormais tous garder notre sang-froid pour obtenir les changements que cette Chambre a requis et réaliser le Brexit dans les délais."

La Chambre des communes a massivement rejeté le 15 janvier l'accord que Theresa May avait conclu avec l'UE à l'automne dernier. Les parlementaires ont chargé la Première ministre de renégocier le Withdrawal Bill, ce que Bruxelles refuse pour l'heure, acceptant seulement de revoir la déclaration politique qui l'accompagne.

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VERS DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES EN ESPAGNE

MADRID - Le gouvernement espagnol ne cédera pas au chantage des indépendantistes catalans sur son projet de budget 2019, a promis mardi la ministre du Budget Maria Jesus Montero, ce qui devrait provoquer le rejet du texte par le Parlement mercredi et la convocation d'élections législatives anticipées.

Le date du scrutin n'a pas été fixée, mais il pourrait avoir lieu le 14 ou le 28 avril, selon des sources gouvernementales.

Les indépendantistes catalans ont indiqué qu'ils ne voteraient pas la loi de finance présentée par le gouvernement socialiste minoritaire s'ils n'obtiennent pas en contrepartie le droit à l'audétermination.

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PROCÈS SOUS TENSION DE 12 INDÉPENDANTISTES CATALANS À MADRID

MADRID - Le procès de douze dirigeants séparatistes catalans accusés de sédition pour leur rôle dans la proclamation d'indépendance d'octobre 2017 s'est ouvert mardi devant le Tribunal suprême espagnol, à Madrid.

Neuf des douze prévenus ont été conduits de leur prison au tribunal à bord de deux fourgons, sous escorte policière. Les trois derniers sont en liberté conditionnelle, tandis que sept autres dirigeants catalans, dont l'ancien président Carles Puigdemont, sont en fuite et ne seront donc pas jugés cette fois-ci.

Les prévenus, accusés de rébellion, sédition et détournement de fonds, ne se sont pas exprimés lors de cette première journée d'audience, consacrée aux questions de procédure. Leur procès est retransmis en direct à la télévision.

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USA-UN NOUVEAU "SHUTDOWN" IMPROBABLE, SELON TRUMP

WASHINGTON - Une nouvelle paralysie partielle de l'administration américaine semble improbable, a jugé mardi Donald Trump, bien qu'il ne soit pas tout à fait satisfait de l'accord de principe sur la sécurité à la frontière conclu la veille au Congrès.

"Je ne peux pas dire que je sois content. Je ne peux pas dire que je sois ravi", a déclaré le président des Etats-Unis, s'adressant à la presse à la Maison blanche. Il doit assister dans la journée à une réunion au sujet de cet accord.

Républicains et démocrates se sont entendus lundi soir sur un projet de financement de la sécurité aux frontières qui doit permettre d'éviter un nouveau "shutdown".

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NOUVELLES MANIFESTATIONS CONTRE MADURO AU VENEZUELA

CARACAS - De nouvelles manifestations sont prévues ce mardi au Venezuela pour protester contre le président Nicolas Maduro, dont le second mandat a débuté le 10 janvier après une réélection contestée en mai dernier, et lui demander d'autoriser la livraison d'aide humanitaire, ce qu'il refuse pour le moment.

"Il est temps de s'unir et de se battre", a écrit Juan Guaido, chef de file de l'opposition qui s'est autoproclamé président par intérim, lundi soir dans un message sur Twitter.

"Nous allons retourner dans les rues (...) pour demander l'entrée de l'aide humanitaire qui va sauver les vies de plus de 300.000 Vénézuéliens aujourd'hui en danger", a-t-il ajouté.

Juan Guaido a déclaré qu'une première cargaison d'aide humanitaire avait été acheminée au Venezuela par son équipe.

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LE LYON-TURIN, GÂCHIS D'ARGENT PUBLIC SELON UNE ÉTUDE ITALIENNE

ROME - Le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin reviendrait à gaspiller de l'argent public et aurait un retour sur investissement "fortement négatif", conclut une analyse coûts-bénéfices du chantier commandée par le ministère italien des Transports.

D'après ce document, publié mardi sur le site du ministère, le projet de TGV (TAV, treno ad alta velocità en italien) aura un impact financier négatif d'environ 7 milliards d'euros, si l'on met en balance le coût de construction de la nouvelle voie ferroviaire et ses retombées économiques. Ce chiffre descend à 5,7 milliards d'euros si l'on prend en compte le coût d'interruption du chantier, précisent les experts.

Le chantier, financé à la fois par l'Italie, la France et l'Union européenne, divise la coalition gouvernementale italienne formée en juin par la Ligue (extrême-droite) et les contestataires du Mouvement 5 étoiles (M5S). La Ligue y est favorable, le M5S y est hostile.

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FRANCE

LE MAIRE INSISTE POUR PRIVATISER ADP, ENGIE ET FDJ

PARIS - La privatisation d'Aéroports de Paris, de la Française des jeux et la diminution de la participation de l'Etat dans Engie sont "une nécessité absolue" pour préparer l'avenir, a déclaré mardi au Sénat le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno le Maire.

Les sénateurs ont adopté mardi en première lecture une version totalement remaniée du projet de loi Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) visant à favoriser la croissance des entreprises, qui inclut un programme de privatisations retoqué par la chambre haute.

"Oui, je maintiens que les privatisations d'ADP, d'Engie, de la Française des jeux, que ces cessions d'actifs dans des activités qui peuvent parfaitement être traitées par des acteurs privés de manière encadrée et régulée, c'est une nécessité absolue", a dit Bruno Le Maire.

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LES SYNDICATS DE FONCTIONNAIRES CONTRE LA RÉFORME DE L'ETAT

PARIS - Les syndicats de fonctionnaires ont réclamé mardi la suspension du projet de loi sur la Fonction publique prévoyant notamment un recours accru aux contractuels, que le gouvernement compte leur présenter mercredi dans un contexte social déjà éruptif.

Dans une lettre adressée au Premier ministre, huit des neuf organisations représentatives de la Fonction publique appellent à suspendre ce texte en attendant la fin du "grand débat national", lancé pour tenter de sortir de la crise des "Gilets jaunes", où la réorganisation de l'Etat est abordée.

Plutôt que d'élargir le recours aux contractuels, comme le prévoit le projet de loi, elles réclament la création d'emplois statutaires, ainsi qu'une revalorisation salariale, et disent engager "d'ores et déjà diverses initiatives".

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UNE LOI POUR LANCER LA GRANDE RÉFORME DU SYSTÈME DE SANTÉ

PARIS - Le gouvernement dévoilera mercredi les détails de sa grande réforme de la santé qui prévoit de recruter davantage de médecins et de mutualiser certains moyens pour répondre au besoin accru de soins d'une France vieillissante.

Le projet qui sera présenté en conseil des ministres par la ministre de la Santé Agnès Buzyn vise à traduire dans la loi le plan "Ma Santé 2022" esquissé par le président Emmanuel Macron lors d'un discours le 18 septembre dernier.

Pour accroître le vivier de praticiens, le texte supprime le fameux "numerus clausus", le quota décidé chaque année par l'Etat qui limite le nombre d'étudiants habilités à poursuivre leurs études dans les métiers de la santé.

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PHILIPPE EN "COLÈRE" FACE À LA HAUSSE DE L'ANTISÉMITISME

PARIS - Edouard Philippe a exprimé mardi sa "colère" face à la recrudescence des faits antisémites en France et souhaité une réponse mêlant sanctions et éducation.

Les faits antisémites ont augmenté de 74% l'an dernier, passant de 311 en 2017 à 541 en 2018, après deux années de baisse. "Ces actes sont répugnants", a dit le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement, à l'Assemblée.

"Je partage cette colère (...) face à des actes de plus en plus nombreux, qui visent les personnes ou les lieux, les actes antisémites contre la mémoire d'Ilan Halimi, les actes antisémites contre la mémoire de Simone Veil, les inscriptions placées çà et là sur telle ou telle enseigne", a-t-il ajouté.

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HAVAS PARIS MIS EN EXAMEN DANS LE DOSSIER BUSINESS FRANCE

PARIS - Havas Paris a annoncé mardi sa mise en examen, le 7 février, pour "recel de favoritisme" dans le dossier Business France portant sur un déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas en janvier 2016.

Cette mise en examen, révélée par le Canard enchaîné, est conforme aux réquisitions du parquet de Paris. La justice cherche à faire la lumière sur les conditions dans lesquelles Business France a confié au groupe publicitaire l'organisation d'une coûteuse soirée de promotion de la "French Tech" autour d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie.