"GILETS JAUNES" : MACRON PROPOSE D'ADAPTER LA FISCALITÉ

PARIS - Emmanuel Macron a répondu mardi à la colère des "Gilets jaunes" en annonçant la création d'un mécanisme de révision de la fiscalité sur les carburants en cas de hausse des cours du pétrole et en disant vouloir accélérer les réformes pour baisser davantage les impôts et les taxes.

Ce dispositif, qui suspendrait la hausse de la fiscalité sur le carburant le temps du pic, sera discuté lors de l'examen, mi-décembre en deuxième lecture, du projet de loi de finances pour 2019, a précisé l'Elysée.

Le président n'a pas accédé à la demande des manifestants d'annuler la hausse des taxes sur les carburants prévue en janvier mais le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, devait recevoir ce mardi soir des représentants des "Gilets jaunes" choisis parmi les huit qui ont été désignés lundi.

Les syndicats ont fait part de réserves, la CFDT estimant en particulier que la réponse sociale était insuffisante, tandis que les organisations patronales saluaient l'idée de réviser la fiscalité en fonction des prix.

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION - Annick Girardin, ministre des Outre-mer, arrive mercredi à La Réunion où des affrontements ont éclaté mardi sur plusieurs barrages routiers entre "Gilets jaunes" et forces de l’ordre, au onzième jour du mouvement social qui paralyse l’île.

Contrairement aux journées précédentes, les gendarmes mobiles ont chargé pour lever des barrages sur les routes nationales, en plusieurs endroits de l’île. Un collectif de "Gilets jaunes" a condamné "avec fermeté l’attitude militaire de l’Etat face à un mouvement pacifique et structuré".

La ministre des Outre-mer aura aussi à répondre à l’inquiétude grandissante du monde économique, pour lequel la préfecture a activé de premières mesures d’urgence (traitement accéléré des demandes de chômage partiel, échéanciers pour le paiement des cotisations sociales…).

Annick Girardin a également annoncé qu’elle apporterait "des réponses sur l’emploi et sur le pouvoir d’achat" aux revendications multiples et peu précises des "Gilets jaunes" réunionnais.

La ministre de l’Outre-mer nie avoir "sous-estimé la colère" insulaire et se prépare à une difficile gestion de crise, à l’image de celle à laquelle elle a été confrontée en mars dernier à Mayotte, l’autre département français de l’océan Indien.

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OBJECTIF 2035 POUR LES 50% DE NUCLÉAIRE DANS L'ÉLECTRICITÉ

PARIS - Emmanuel Macron a annoncé mardi que la France n'envisageait pas de fermer d'autres réacteurs nucléaires que ceux de Fessenheim avant 2025, voire 2027, et demande à EDF de revoir son modèle pour garantir le financement de ses activités, ce qui pourrait entraîner une montée de l'Etat au capital du groupe.

Le chef de l'Etat a ainsi officiellement reporté de dix ans la réduction d'environ 75% à 50% de la part de l'atome dans la production d'électricité du pays, désormais prévue pour 2035.

Pour atteindre cet objectif, 14 des 58 réacteurs du parc actuel seront arrêtés d'ici à cette date dont les deux unités de Fessenheim (Haut-Rhin) à l'été 2020, a précisé le président de la République lors de la présentation la PPE.

Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a pour sa part émis le souhait qu'EDF reste un groupe intégré tout en faisant évoluer sa structure pour être plus efficace.

L'Elysée souhaite qu'EDF soit capable de "faire face aux défis auxquels l'entreprise est confrontée dans le nucléaire, les énergies renouvelables, les services énergétiques et les réseaux", en contrepartie de quoi l'Etat, qui détient 83,7% de son capital, pourrait renforcer sa participation.

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BREXIT : MAY DÉFEND UN ACCORD DE PLUS EN PLUS CONTESTÉ

LONDRES/BELFAST - La Première ministre britannique Theresa May a entamé mardi en Irlande du Nord une tournée à travers le Royaume-Uni pour défendre son accord de Brexit validé dimanche par l'Union européenne et qui sera soumis le 11 décembre au vote, bien loin d'être acquis, du Parlement de Westminster.

Les dirigeants des Vingt-Sept ont validé dimanche l'accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Pour Theresa May, point de salut hors de cet accord: s'il est rejeté par les députés britanniques, affirme-t-elle, ce sera un Brexit sans accord, avec de terribles conséquences économiques, ou alors un report de la sortie du pays de l'Union, voire pas de sortie du tout...

Dans cette délicate situation, la Première ministre a reçu mardi le coup de pied de l'âne: l'un des députés sur lesquels elle pensait le plus compter, Michael Fallon, a annoncé qu'il ne soutiendrait pas l'accord en l'état.

Ministre de la Défense démissionnaire en 2017 après avoir été accusé de harcèlement sexuel, Michael Fallon juge que les négociateurs britanniques doivent retourner à Bruxelles pour négocier un meilleur accord de divorce avec l'Union.

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DES EUROPÉENS ÉVOQUENT DE NOUVELLES SANCTIONS CONTRE MOSCOU

MOSCOU/KERTCH - Après l'incident entre les marines russe et ukrainienne dans le détroit de Kertch, plusieurs dirigeants politiques européens ont évoqué mardi la possibilité de nouvelles sanctions économiques contre Moscou qui accentue sa pression sur l'Ukraine dans la mer d'Azov.

Les députés ukrainiens ont approuvé lundi soir l'instauration de la loi martiale pour une durée de 30 jours dans les zones les plus vulnérables à une offensive russe, accentuant selon le Kremlin les risques d'une escalade du conflit dans l'est du pays.

L'Allemagne, qui donne le ton de la politique européenne dans ce dossier, a appelé à un apaisement tout en faisant preuve de fermeté à l'égard de la Russie. Son chef de la diplomatie, Heiko Maas, a exhorté Moscou à respecter le droit international et la souveraineté territoriale des pays voisins.

Plusieurs responsables allemands, autrichiens, polonais ou estonien ont évoqué dans le cas contraire la menace de sanctions contre Moscou.

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TRUMP POURRAIT IMPOSER DES TAXES AUX VOITURES IMPORTÉES

BERLIN - Les valeurs automobiles européennes chutaient en Bourse mardi après la publication par un magazine allemand d'un article selon lequel Donald Trump pourrait annoncer dès la semaine prochaine de nouveaux droits de douane sur les voitures importées aux Etats-Unis.

Selon l'hebdomadaire Wirtschaftswoche, qui cite des sources au sein de l'Union européenne, l'administration américaine pourrait imposer des tarifs douaniers de l'ordre de 25% sur les importations automobiles de tous les pays à l'exception du Canada et du Mexique.

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CHINE-CONTROVERSE À PROPOS DE BÉBÉS GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS

PEKIN/SHANGHAI - Environ 120 scientifiques, pour la plupart chinois, se sont insurgés après l'annonce par un de leurs collègues chinois qu'il était intervenu sur les gènes de deux jumelles pour en faire les premiers bébés génétiquement modifiés.

Dans une lettre ouverte mise en ligne, ces scientifiques estiment que l'utilisation de la technologie d'édition Crispr-Cas9 est risquée et injustifiée et qu'elle porte atteinte à la réputation ainsi qu'au bon développement de la communauté biomédicale chinoise.

Dans des vidéos postées sur internet, le scientifique He Jiankui défend ce qu'il affirme avoir accompli, à savoir l'édition génétique des embryons, pour prévenir chez deux bébés nés ce mois-ci toute future infection au VIH, le virus qui provoque le sida.

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"AUCUNE POSE DE PROTHÈSE N'EST DENUÉE DE RISQUE", DIT BUZYN

PARIS - "Aucune pose de prothèse n'est dénuée de risque", a déclaré mardi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, après les révélations de l'enquête collective des "Implant Files", tout en assurant que la France était "en avance" sur la régulation des implants médicaux.

La ministre des Solidarités et de la Santé a relativisé la portée en France des révélations du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) sur les incidents liés aux prothèses et leur manque de suivi et régulation : "Ce scandale européen, il n'est pas équivalent dans tous les pays d'Europe", a-t-elle estimé sur France Inter.

A l'heure où certains médecins appelent à suspendre la pose d'implants mammaires texturés (plutôt que lisses) mis en cause selon cette enquête dans des cas de lymphome (cancer du système lymphatique), Agnès Buzyn a refusé une interdiction.

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PARIS - Le tribunal de Paris a ordonné mardi à neuf opérateurs des télécommunications de bloquer définitivement l'accès à partir du territoire français au site internet "Démocratie participative", ouvertement raciste, antisémite et homophobe.

Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free, ainsi que cinq filiales ou sociétés de moindre importance ont 15 jours pour mettre à exécution cette décision.

Toutes les tentatives de faire fermer ce site animé de l'étranger s'étaient jusqu'ici heurtées à l'impossibilité d'identifier ses hébergeurs et ses animateurs, bien qu'un blogueur d'extrême droite se revendiquant du nationalisme breton, déjà condamné à de multiples reprises mais présumé en exil au Japon, soit fortement soupçonné.