BREXIT-MACRON ET JOHNSON POUR LA POURSUITE DES ÉCHANGES

PARIS - Emmanuel Macron et Boris Johnson souhaitent que se poursuive d'ici la fin septembre les échanges entre le Royaume-Uni et l'Union européenne pour essayer de parvenir à un accord sur le Brexit, a fait savoir jeudi l'Elysée après une rencontre entre le président français et le Premier ministre britannique.

Lors de cet entretien qualifié de "constructif" par la présidence française, Emmanuel Macron a dit son attachement au "respect des principes fondamentaux européens" que sont "la stabilité en Irlande et l'intégrité du marché unique".

Dans une déclaration sur le perron de l'Elysée à la mi-journée, Emmanuel Macron a prévenu le nouveau chef du gouvernement britannique qu'il serait impossible trouver en un mois "un accord de retrait qui soit loin des bases".

Le Brexit, prévu pour le 31 octobre, est empoisonné par la question du "backstop" ou filet de sécurité qui a été inscrit dans l'Accord de retrait négocié entre le Royaume-Uni et l'Union européenne en novembre dernier pour empêcher le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, mais dont Boris Johnson ne veut pas.

Angela Merkel a laissé entendre mercredi que la Grande-Bretagne et l'Union européenne pourraient trouver d'ici un mois un terrain d'entente sur la question du "filet de sécurité" entre les deux Irlandes.

La chancelière s'est expliqué jeudi sur ce délai. Elle a précisé jeudi qu'elle n'avait pas donné 30 jours à la Grande-Bretagne pour trouver une solution au problème du "backstop", mais qu'en donnant ce chiffre, elle avait souhaité souligner le peu de temps qu'il restait avant le Brexit.

JOHNSON FAIT COMME CHEZ LUI À L'ÉLYSÉE

PARIS - Boris Johnson est apparu particulièrement détendu jeudi lors de sa rencontre avec Emmanuel Macron au palais de l'Elysée, où le nouveau Premier ministre britannique a posé d'emblée un pied sur une table en guise de plaisanterie.

Célèbre pour son style décontracté, le dirigeant à la mèche en bataille a pris la pose devant les photographes et les caméras en posant brièvement le pied droit sur une table basse, sous l'oeil amusé du président français.

La scène a eu lieu peu après une déclaration des deux hommes dans la cour du palais présidentiel essentiellement consacrée au dossier de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, programmée pour le 31 octobre.

L'Elysée a qualifié la discussion entre les deux dirigeants de "complète" et "constructive".

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ENCADRE Rejeté par Johnson, défendu par les Européens: le "backstop" au coeur de l'impasse sur le Brexit

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ITALIE-MATTARELLA DONNE AUX PARTIS JUSQU'À MARDI

ROME - Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a accordé jeudi quelques jours de délai aux partis politiques, le temps de leur permettre de mener les concertations nécessaires à l'éventuelle formation d'une nouvelle coalition gouvernementale.

S'exprimant au terme de deux journées de consultations menées au palais du Quirinal, Sergio Mattarella a rappelé que la crise politique que traverse actuellement l'Italie nécessitait une résolution rapide.

Malgré cette urgence, il a donné aux dirigeants politiques jusqu'à mardi prochain pour trouver les moyens de s'entendre et éviter des élections anticipées, une option qui ne devait pas être prise à la légère, a-t-il rappelé.

"Je tiendrai mardi de nouvelles consultations pour prendre les décisions nécessaires", a dit le chef de l'Etat rappelant que l'issue ne pouvait être qu'un gouvernement ayant un programme qui dispose "de la confiance du parlement".

Sergio Mattarella a expliqué avoir pris cette décision à la demande de certains chefs de formations politiques qui lui ont affirmé qu'ils travaillaient à la recherche d'un compromis afin d'éviter un retour devant les électeurs.

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NUCLÉAIRE-L'IRAN PRÊT À TRAVAILLER SUR LES PROPOSITIONS FRANÇAISES

OSLO - L'Iran est prêt à travailler sur les propositions françaises visant à sauver l'accord nucléaire de juillet 2015 conclu entre Téhéran et les grandes puissances, mais ne tolérera aucune ingérence des Etats-Unis dans le Golfe, a annoncé jeudi son ministre des Affaires étrangères.

Dans un contexte d'exacerbation des tensions entre Téhéran et Washington, l'Iran a dévoilé jeudi ce qu'il a présenté comme un nouveau système de défense antimissile sol-air de longue portée, le Bavar-373.

Les États-Unis se sont retirés en mai 2018 de l'accord de Vienne qui encadrait le programme nucléaire iranien et ont renforcé les sanctions contre la République islamique.

Pour tenter de sauver cet accord, le président français Emmanuel Macron a proposé mercredi soit d'assouplir les sanctions contre l'Iran, soit de mettre en place un mécanisme de compensation pour permettre aux Iraniens de "vivre mieux", en contrepartie du respect intégral du pacte.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui s'exprimant à l'Institut norvégien des affaires internationales à Oslo, s'est dit satisfait de pouvoir s'entretenir avec le président français vendredi à Paris.

"Il y a des propositions sur la table, tant du côté français que du côté iranien, et nous allons travailler sur ces propositions demain", a-t-il déclaré.

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LE RÉSEAU ACTION CLIMAT, COLLECTIF D'ONG, BOYCOTTE LE G7

PARIS - L'Elysée s'est employé jeudi à apaiser les tensions avec des organisations non gouvernementales qui s'estiment mises à l'écart du sommet du G7 de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), à 48 heures de son ouverture.

Le Réseau Action Climat, qui fédère plusieurs associations dont Greenpeace et les branches françaises du WWF et d'Oxfam, a menacé de boycotter le sommet pour protester contre le nombre réduit d'accréditations et le manque d'accès au centre international de presse.

Le geste de l'Elysée "obtenu sous la pression médiatique" est jugé "trop tardif" par Lucile Dufour, porte-parole du Réseau Action Climat France.

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LE BRÉSIL N'A PAS LES MOYENS D'ÉTEINDRE LES FEUX EN AMAZONIE-BOLSONARO

SAO PAOLO - Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré jeudi que son gouvernement n'avait pas les moyens de lutter contre les incendies dans la forêt amazonienne mis en exergue par les images des satellites.

Le gouvernement a ouvert une enquête sur ces feux, a indiqué le chef de l'Etat.

Il est également revenu sur ses accusations à l'encontre les organisations non gouvernementales (ONG) qu'il a accusées mercredi d'avoir déclenché des feux de forêt en Amazonie dans le but, a-t-il dit, de nuire à son gouvernement.

Ce n'était pas une affirmation, a-t-il dit jeudi en précisant qu'il avait voulu faire part de ses "soupçons".

Bolsonaro, qui n'a pas présenté de preuve pour soutenir son propos, a estimé que l'importante baisse des subventions accordées par son gouvernement aux ONG pouvait être un motif de mécontentement et avoir poussé les ONG à agir de la sorte.

L'Agence spatiale brésilienne (INPE) dit avoir répertorié 72.843 incendies dans la forêt amazonienne depuis le début de l'année, soit une hausse de 83% par rapport à la même période l'an dernier et un record depuis qu'elle a commencé à recueillir de telles données en 2013.

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FRANCE-L'ANNULATION D'UN ARRÊTÉ ANTI-PESTICIDES EN DÉLIBÉRÉ

RENNES - Le tribunal administratif de Rennes dira la semaine prochaine si l'interdiction des pesticides éditée par le maire d'une petite commune bretonne est légale ou pas.

Le maire de Langouët défendait jeudi devant le tribunal administratif son arrêté, qui interdit les pesticides à moins de 150 mètres des habitations ou des locaux professionnels. C'est, à-t-il expliqué, pour "protéger" les habitants de sa commune de molécules jugées dangereuses pour la santé.

La préfecture d'Ille-et-Vilaine, à l'origine du recours contre l'arrêté, a fait valoir que l'autorisation de l'usage de produits phytosanitaires relevait du ministre de l'Agriculture.

Environ 600 personnes étaient venues soutenir le maire devant le tribunal, qui rendra sa décision d'ici quelques jours.

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FRANCE-L'ENQUÊTE SUR ALEXIS KOHLER CLASSÉE SANS SUITE

PARIS - Le parquet national financier a annoncé jeudi le classement sans suite de l'enquête préliminaire sur Alexis Kohler, actuel secrétaire général de l'Elysée, qui était soupçonné de conflits d'intérêts dans ses précédentes activités.

La procédure, ouverte en juin 2018 pour prise illégale d'intérêts, portait sur les relations entre ce proche collaborateur d'Emmanuel Macron et l'armateur italo-suisse MSC.

La justice s'intéressait aux "conditions et circonstances dans lesquelles Monsieur Alexis Kohler a exercé des fonctions publiques à l'Agence de participation de l'Etat et au cabinet du ministre de l'Economie et des Finances à l'occasion desquelles il aurait pu traiter des dossiers intéressant la Mediterranean Shipping Company avant d'obtenir un emploi de directeur financier au sein de cette dernière", est-il précisé.