LE GÉNÉRAL IRANIEN SOLEIMANI TUÉ PAR UNE FRAPPE AMÉRICAINE, TÉHÉRAN MENACE

BAGDAD/WASHINGTON - L'Iran a promis vendredi de venger la mort du général Qassem Soleimani, fer de lance de son influence militaire au Moyen-Orient, tué dans une frappe américaine en Irak menée à la demande expresse de Donald Trump.

Cet assassinat ciblé du plus éminent responsable militaire iranien fait craindre un embrasement entre les Etats-Unis et l'Iran mais le président américain a assuré que son initiative visait à empêcher une guerre et non à en déclencher une, Qassem Soleimani étant selon lui en train de fomenter des attaques imminentes contre des Américains.

Qassem Soleimani était le commandant de la force Al Qods, l'unité d'élite des Gardiens de la révolution, un rôle qui lui valait d'être considéré comme le deuxième personnage le plus puissant du régime iranien derrière le guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei.

L'armée américaine a procédé à son assassinat dans la nuit de jeudi à vendredi en bombardant le convoi dans lequel il se trouvait, à l'aéroport de Bagdad, tuant également Abou Mehdi al-Mouhandis, membre de haut rang de la milice irakienne Hachd al Chaabi.

Washington soupçonnait Qassem Soleimani d'avoir "orchestré" des attaques contre des bases de la coalition en Irak ces derniers mois et le tenait pour responsable des "attaques" survenues cette semaine contre l'ambassade américaine à Bagdad.

Ces incidents ont envenimé les relations déjà délétères entre Washington et Téhéran, qui disposent chacun d'alliés dans la région - Israël et l'Arabie saoudite dans le camp américain, le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien du côté iranien.

APRÈS LA MORT DE SOLEIMANI, MACRON VEUT "ÉVITER UNE ESCALADE DANGEREUSE"

PARIS - Emmanuel Macron "souhaite éviter une nouvelle escalade dangereuse des tensions" après la mort du général iranien Qassem Soleimani, a déclaré vendredi l'Elysée.

Le président français s'est entretenu vendredi matin avec son homologue russe Vladimir Poutine et les deux hommes "sont convenus de rester en contact étroit au cours des prochains jours pour éviter une nouvelle escalade dangereuse des tensions et appeler toutes les parties à la retenue", a précisé l'Elysée dans un communiqué.

"Le président de la République a rappelé l’attachement de la France à la souveraineté et à la sécurité de l’Irak et à la stabilité de la région" et appelé l'Iran "à revenir rapidement au plein respect de ses obligations nucléaires et à s'abstenir de toute provocation", a ajouté l'Elysée.

"Le président de la République a insisté sur la priorité qui demeure la lutte contre le terrorisme islamiste et réaffirmé son plein engagement dans la Coalition internationale contre Daech."

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'est entretenu parallèlement avec le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, a fait savoir le Quai d'Orsay.

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REACTIONS à la mort de Qassem Soleimani

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AGRESSION AU COUTEAU À VILLEJUIF, UN MORT ET DEUX BLESSÉS

VILLEJUIF, Val-de-Marne - Un homme présentant des antécédents psychiatriques a agressé vendredi des passants à l'arme blanche dans un parc de Villejuif (Val-de-Marne), faisant un mort et deux blessés, avant d'être abattu par la police, ont annoncé les autorités.

L'assaillant, identifié sous le nom de Nathan C. et né en 1997, était inconnu des services de renseignement et n'était donc pas fiché pour radicalisation, a précisé le parquet de Créteil.

Sa famille a confirmé qu'il suivait un traitement psychiatrique et il a effectué il y a quelques mois un séjour à l'hôpital Sainte-Anne, a poursuivi le parquet.

Les policiers ont néanmoins retrouvé dans le parc un sac contenant une carte bancaire à son nom et "plusieurs documents religieux", notamment un Coran et des prospectus, a ajouté le parquet.

Interrogée par Reuters, la procureure de Créteil, Laure Beccuau, a confirmé que ces éléments faisaient songer à une conversion à l'islam.

Selon le parquet de Créteil, un témoin a aussi dit aux policiers sur place que l'assaillant avait crié "Allah Akbar".

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FRANCE-ENQUÊTE OUVERTE POUR VIOL SUR MINEUR DANS L'AFFAIRE MATZNEFF

PARIS - Le parquet de Paris a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête pour viols sur mineur après la publication d'un ouvrage mettant en cause Gabriel Matzneff, à l'origine d'une polémique sur les pratiques de cet écrivain qui n'a jamais fait mystère de ses relations avec de jeunes adolescentes.

Le communiqué du parquet ne cite pas nommément Gabriel Matzneff mais mentionne Vanessa Springora, qui a fait paraître jeudi "Le Consentement" (Grasset), récit de la liaison qu'elle a entretenue avec l'écrivain, au milieu des années 1980, lorsqu'elle avait 14 ans.

Dans ce livre autobiographique, l'auteure, devenue éditrice et désormais âgée de 47 ans, dépeint celui qu'elle nomme "G.", un "homme de cinquante ans aux faux airs de bonze", en prédateur multipliant les relations avec de très jeunes filles.

L'allusion à Gabriel Matzneff est transparente, d'autant que Vanessa Springora le nomme dans une interview au Parisien parue mercredi.

L'Express a publié jeudi, sur son site internet, une tribune de l'écrivain, âgé de 83 ans, qui affirme avoir vécu un "exceptionnel amour" avec elle et ne pas se reconnaître dans "l'affreux portrait" dressé de lui.

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RETRAITES-L'INTERSYNDICALE APPELLE À MANIFESTER LE 11 JANVIER

PARIS - L'intersyndicale opposée au projet gouvernemental de réforme des retraites a appelé vendredi à une journée de manifestations le samedi 11 janvier, deux jours après une journée de grève interprofessionnelle.

Dans un communiqué, les syndicats CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef et UNL, qui réclament le retrait du projet de réforme, accusent le gouvernement de "jouer l'enlisement" et le président Emmanuel Macron de "ne rien entendre".

Ils "appellent à construire les conditions d’une grève interprofessionnelle d’ampleur, dès le 9 janvier, avec des manifestations partout sur le territoire" et à "faire du samedi 11 janvier, une journée de manifestation dans tout le pays".

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GHOSN-LA COMPAGNIE AÉRIENNE TURQUE MNG JET PORTE PLAINTE

ISTANBUL - La compagnie aérienne privée turque MNG Jet a annoncé vendredi avoir déposé plainte pour "usage illégal" de ses services de location de jets lors de la fuite rocambolesque de l'ancien patron de Nissan et de Renault, Carlos Ghosn, du Japon vers le Liban.

"En décembre 2019, MNG Jet a loué deux jets privés distincts à deux clients différents : un jet privé de Dubaï à Osaka et Osaka à Istanbul, et un autre jet privé d'Istanbul à Beyrouth", indique la compagnie dans un communiqué publié sur son site internet. "Les deux contrats ne semblaient pas liés l'un à l'autre. Le nom de M. Ghosn n'apparaît dans les documents officiels d'aucun des vols."

"Après avoir appris par les médias que la location bénéficiait à M. Ghosn et non aux passagers officiellement déclarés, MNG Jet a lancé une enquête interne et déposé une plainte pénale en Turquie le mercredi 1er janvier 2020 pour poursuivre les personnes impliquées", ajoute MNG Jet.

Quatre jours après l'annonce de sa présence au Liban, le mystère plane toujours sur les détails de la fuite rocambolesque de Carlos Ghosn du Japon où il était assigné à résidence et où il avait été arrêté en novembre 2018 pour des accusations de malversations financières lorsqu'il était PDG de Nissan.