PARIS, LONDRES ET BERLIN HAUSSENT LE TON FACE À L'IRAN SUR LE NUCLÉAIRE

PARIS - La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont annoncé mardi leur décision de déclencher le "mécanisme de résolution" des différends prévu par l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, une initiative qu'ils justifient par de nouvelles transgressions de la République islamique.

Les signataires européens du Plan d'action global commun (JCPOA), réunis sous le sigle "E3", ne plaident pas pour le rétablissement des sanctions, mais disent au contraire vouloir préserver le compromis conclu par l'Iran et six grandes puissances en juillet 2015 à Vienne.

"Les actions de l’Iran ne sont pas conformes aux dispositions de l’accord sur le nucléaire et ont des implications de plus en plus graves et irréversibles en matière de prolifération", écrivent les diplomaties française, allemande et britannique dans un communiqué commun.

Le régime iranien a fait savoir qu'il allait s'affranchir davantage de l'accord et ne s'imposerait plus de limites pour l'enrichissement d'uranium, une annonce faite le 5 janvier, à la suite de l'assassinat du général Qassem Soleimani, tué dans une frappe américaine à Bagdad.

Réagissant à la décision des Européens, Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, a qualifié cette initiative d'"erreur stratégique".

NOUVELLES MANIFESTATIONS EN IRAN, ARRESTATIONS APRÈS LE CRASH DE L'AVION UKRAINIEN

DUBAI - L'Iran a annoncé mardi l'arrestation de personnes impliquées dans la chute d'un avion de ligne ukrainien abattu par erreur après son décollage de Téhéran et l'interpellation de 30 participants aux manifestations qui se sont développées à travers le pays depuis que l'armée iranienne a admis sa responsabilité dans cette catastrophe aérienne.

Le tir de missile mercredi contre le Boeing de la compagnie Ukraine International Airlines, qui a tué les 176 personnes à bord, et l'aveu tardif trois jours plus tard d'une erreur militaire ont placé le clergé chiite au pouvoir en Iran face à un mouvement de contestation d'une ampleur rarement atteinte depuis la Révolution islamique de 1979.

Des manifestations ont eu lieu mardi pour une quatrième journée consécutive.

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USA ET CHINE N'ONT PAS D'ACCORD SUR DE FUTURES RÉDUCTIONS DE TAXES, SELON WASHINGTON

WASHINGTON - Les Etats-unis et la Chine n'ont pas conclu d'accord sur une future réduction des droits de douane, déclarent mardi le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin dans un communiqué commun.

Tous les détails de l'accord commercial de "phase 1" entre les deux pays seront rendus publics mercredi, jour de la signature du texte à la Maison blanche, à l'exception d'une annexe confidentielle précisant les montants des achats de produits américains par la Chine.

"Il n'y a aucun autre accord oral ou écrit entre les Etats-Unis et la Chine sur ces questions, et il n'existe aucun accord sur de futures réductions de droits de douane. Toutes les rumeurs évoquant le contraire sont catégoriquement fausses", disent-ils.

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LE PROCÈS EN DESTITUTION DE TRUMP DÉBUTERA PROBABLEMENT LE 21 JANVIER

WASHINGTON - Le procès en destitution du président américain Donald Trump commencera probablement mardi prochain, a déclaré le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell.

Selon le sénateur, plusieurs étapes préalables pourraient avoir lieu dès cette semaine, comme la prestation de serment des sénateurs, "ce qui fera véritablement démarrer le procès mardi prochain".

La Chambre des représentants, à majorité démocrate, a voté le 18 décembre dernier la mise en accusation ("impeachment") du président républicain pour abus de pouvoir et entrave à la justice, ouvrant la voie à son procès devant le Sénat.

Les représentants se prononceront mercredi sur la résolution proposant de transmettre au Sénat les deux articles de mise en accusation de Donald Trump dans le cadre de la procédure d'impeachment qui le vise, a-t-on appris de source parlementaire.

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RETRAITES-MACRON CONFIANT EN DES "CLARIFICATIONS", PHILIPPE PRÉEMPTE LA CONFÉRENCE

PARIS - Edouard Philippe a estimé mardi qu'une mesure d'âge émanerait "forcément" de la prochaine conférence de financement des systèmes actuel et futur de retraites, au risque d'être taxé d'ingérence par les partenaires sociaux.

Au 41e jour de mobilisation contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, les transports publics, SNCF et RATP, restaient perturbés malgré l'essoufflement du mouvement. Le taux de grévistes était de 6% à la SNCF, dont 24,8% de conducteurs.

L'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-CGC, qui réclame le retrait de la réforme, a appelé à des journées d'actions ce mardi, mercredi et jeudi.

"Malgré la tentative du gouvernement de diviser le monde du travail avec l’enfumage de l’âge pivot destiné à attirer la CFDT et l’Unsa, cela n’a rien changé sur le terrain et l’opinion publique soutient toujours le mouvement", a déclaré à Reuters Rémy Hours, secrétaire CGT des cheminots de Marseille où 5.550 personnes, selon la police, ont manifesté.

Emmanuel Macron a assuré que l'"inquiétude légitime" des Français face à cette réforme serait levée "par les clarifications techniques, par les discussions et les négociations" à venir.

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FRANCE-ENQUÊTE SUR LE CROCHE-PIED D'UN POLICIER LORS D'UNE MANIFESTATION

TOULOUSE - Le parquet de Toulouse annonce mardi l'ouverture d'une enquête judiciaire pour "violence par personne dépositaire de l'autorité publique", confiée à l'IGPN, à la suite de la diffusion d'une vidéo montrant un policier faire un croche-pied à une manifestante le 9 janvier à Toulouse.

Ces images, largement relayées sur les réseaux sociaux, ont conduit le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner à rappeler lundi les forces de l'ordre à un "usage juste et proportionné de la force".

"C'est l’honneur de la police qui est en jeu, on ne fait pas de croche-pied à l’éthique, sauf à s’abaisser, à abaisser la police", a-t-il dit en référence à cette scène.

Une procédure disciplinaire a été ouverte à l'encontre du policier, qui a été identifié, a-t-on appris de source policière.

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FRANCE-AU PREMIER JOUR DE SON PROCÈS, L'EX-PÈRE PREYNAT FACE À SON PASSÉ PÉDOPHILE

LYON - "Il m’a fallu du temps pour découvrir que c’était mal et condamné" : Bernard Preynat, l'ancien prêtre du diocèse de Lyon poursuivi pour des atteintes sexuelles sur mineurs, a souligné la gravité de ses actes mardi au premier jour de son procès, ajoutant qu'il n'était pas "évident" de s'avouer pédophile.

Le procès de cette affaire médiatique, qui a eu des retentissements au sein de l'Eglise de France mais aussi au Vatican, s'est ouvert avec un jour de retard en raison de la grève des avocats.

Bernard Preynat, 74 ans, exclu par ses pairs en juillet dernier, a exprimé dès l'ouverture des débats sa volonté de transparence en assumant les faits qui lui sont reprochés - faits, a-t-il expliqué, dont il a tardé à mesurer la gravité.

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FRANCE-SÉGOLÈNE ROYAL SE DIT SUSPENDUE DE SES FONCTIONS D'AMBASSADRICE

PARIS - Ségolène Royal annonce mardi son "licenciement" du poste d'ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique pour avoir manqué à son devoir de réserve, à la suite de plusieurs attaques contre l'exécutif.

L'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 souligne sur Facebook qu'elle n'a "pas l’intention de renoncer à a liberté d’opinion et d’expression garantis par la Constitution".

L'ancienne ministre a publié sur son compte une lettre des ministères des Affaires étrangères et de la Transition, datée du 7 janvier, devançant ainsi Le Canard Enchaîné qui annonçait la publication d'un article mercredi sur sa convocation en vue de sa mise à l'écart.

"Je ne suis pas convoquée car le licenciement de cette mission bénévole sur les pôles a déjà eu lieu, sans entretien préalable, comme indiqué dans la lettre ci-jointe", écrit-elle.