MACRON PRÉVIENT QU'IL NE RÉPONDRA PAS À TOUTES LES DEMANDES

SOUILLAC, Lot - "Avoir un projet au niveau de la Nation, ce n'est pas faire droit à toutes les demandes", a prévenu vendredi Emmanuel Macron, à l'ouverture d'une rencontre avec 600 maires d'Occitanie en marge du grand débat national qui doit permettre de clore la crise des "Gilets jaunes".

Trois jours après un premier débat marathon de 06h30 à Grand-Bourgtheroulde (Eure) devant 650 élus normands, le chef de l'Etat a répété le même exercice face à d'autres élus réunis dans le Palais des congrès à Souillac, dans le Lot.

Emmanuel Macron, qui mise sur la grande concertation nationale qui se terminera le 15 mars pour tourner la page de deux mois de crise, a rappelé la nécessité "de recréer un consensus" tout en soulignant que ce "n'est jamais l'unanimité".

"Ce débat doit avoir pour vocation de récréer par la délibération cette part de consensus dont nous avons besoin en infléchissant certaines choses, en construisant le nouveau contrat de la Nation que nous devons bâtir", a-t-il souligné.

Chargé d'ouvrir le débat, Jean-Michel Sanfourche, maire sans étiquette de Souillac, est entré très vite dans le vif du sujet pour demander pêle-mêle "la suppression de la taxe d'habitation pour tous sur la résidence principale, des aides optiques effectives dès maintenant sans attendre 2020 ou encore l'annulation de l'augmentation de la CSG pour les retraités".

PREMIER SAMEDI DES "GILETS JAUNES" DEPUIS LE DÉBUT DU DÉBAT

PARIS - Les "Gilets jaunes" appellent à une nouvelle journée de mobilisation samedi, à Paris et ailleurs en France, qui donnera une première idée de la réussite - ou non - du "grand débat national" imaginé par Emmanuel Macron comme une réponse à la crise ouverte il y a deux mois quasiment jour pour jour.

Ce dixième épisode est en effet le premier depuis le début du débat, un exercice de délibération à l'échelle du pays dont le chef de l'Etat a donné le coup d'envoi en répondant longuement et par deux fois à des centaines de maires en écharpe, mardi dans l'Eure puis vendredi dans le Lot.

Cette fois-ci, certains "Gilets jaunes" prévoient de défiler dans la capitale, le long d'un parcours en boucle partant des Invalides et passant par le quartier ultra sensible des ministères, sur la rive gauche de la Seine.

Selon un sondage Odoxa pour Fiducial publié vendredi soir, la peur de la violence s'installe dans l'opinion française, après deux mois de manifestations et leurs débordements.

Sur 1.005 personnes interrogées les 9 et 10 janvier, 61% disent qu'il leur arrive plus ou moins fréquemment de ressentir un sentiment d'insécurité, soit trois points de moins qu'en septembre 2018.

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FRANCE-ALEXANDRE BENALLA DE NOUVEAU MIS EN EXAMEN

PARIS - Alexandre Benalla, ancien homme de confiance d'Emmanuel Macron, a été mis en examen vendredi pour l'utilisation de ses passeports diplomatiques après son licenciement de l'Elysée, ont annoncé une source judiciaire et son avocate, Jacqueline Laffont.

Selon les mêmes sources, les juges d'instruction n'ont retenu que l'"usage public et sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle".

Ils ont placé l'ancien chargé de mission de l'Elysée sous le statut de témoin assisté pour les autres incriminations retenues dans l'information judiciaire ouverte par le parquet de Paris - abus de confiance, faux et usage de faux document administratif et obtention indue de document administratif.

Alexandre Benalla, déjà mis en examen à deux reprises pour des violences sur des manifestants en marge des manifestations du 1er mai 2018, avait été placé en garde à vue jeudi.

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ATTENTATS DE JANVIER 2015: QUATORZE ACCUSÉS AUX ASSISES

PARIS - Les juges d'instruction chargés du dossier des attentats de janvier 2015 à Paris et Montrouge ont ordonné le renvoi de 14 personnes devant une cour d'assises composée de magistrats professionnels pour association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Dix de ces personnes sont en détention provisoire, une est assignée à résidence sous surveillance électronique et trois autres sont visées par des mandats d'arrêt.

Les frères Chérif et Saïd Kouachi, qui ont décimé la rédaction de l'hebdomadaire Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, et Amedy Coulibaly, qui a tué la policière Clarissa Jean-Philippe le 8 janvier à Montrouge, près de Paris, puis quatre personnes lors de la prise d'otage de la supérette casher de la porte de Vincennes le 9 janvier, sont pour morts. Au total, ces attentats ont fait 17 morts, dont 12 dans la seule attaque de Charlie Hebdo.

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THERESA MAY, EN QUÊTE D'UN PLAN B, MULTIPLIE LES CONTACTS

BRUXELLES/LONDRES - Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, devait avoir vendredi une nouvelle discussion téléphonique avec la Première ministre britannique, qui travaille à son "plan B" après le rejet massif à la Chambre des Communes de l'accord négocié avec Bruxelles, a annoncé un porte-parole de l'exécutif européen.

A Londres, une porte-parole du 10 Downing Street a déclaré que Theresa May aurait également une série d'entretiens avec des ministres de son gouvernement.

Elle s'est par ailleurs entretenue jeudi avec la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte. D'autres contacts avec des dirigeants européens auront lieu ce week-end, a-t-elle ajouté.

La dirigeante britannique s'apprête à passer le week-end dans sa résidence de Chequers pour peaufiner son "plan B", qu'elle soumettra lundi au Parlement et qui sera voté le 29 janvier.

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TRUMP AURAIT DEMANDÉ À SON AVOCAT DE MENTIR AU CONGRÈS

WASHINGTON - Donald Trump a demandé à Michael Cohen, son ancien avocat, de mentir devant le Congrès à propos du projet de construction d'une Trump Tower à Moscou, affirme le site d'informations BuzzFeed qui cite des agents fédéraux impliqués dans l'"enquête russe".

Le représentant démocrate Jerrold Nadler a annoncé que la commission des Affaires judiciaires de la Chambre allait enquêter. "Ordonner à un subordonné de mentir devant le Congrès est un crime fédéral", a-t-il souligné. Un tel crime fédéral, s'il est avéré, pourrait entraîner au Congrès une procédure de destitution du président.

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CORÉE DU NORD - DEUXIÈME SOMMET TRUMP-KIM FIN FÉVRIER

WASHINGTON - Donald Trump rencontrera le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un pour la deuxième fois fin février dans un lieu qui sera dévoilé prochainement, a annoncé vendredi la Maison blanche.

Le président américain avait auparavant reçu l'émissaire nord-coréen Kim Yong-chol afin de préparer ce second sommet. Lors du premier, le 12 juin à Singapour, Kim Jong-un s'est engagé à démanteler son arsenal nucléaire, mais les négociations menées depuis n'ont pas permis de définir les modalités.

Ce second sommet pourrait avoir lieu au Vietnam, pays communiste qui entretient de bonnes relations avec Washington et Pyongyang, selon la presse sud-coréenne.

Kim Yong-chol, qui a dirigé les services de renseignement nord-coréens avant d'être chargé des négociations sur la dénucléarisation, avait auparavant rencontré le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, ex-patron de la CIA.

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ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE EN ALGÉRIE LE 18 AVRIL

ALGER - L'élection présidentielle en Algérie aura lieu le 18 avril, a annoncé vendredi la présidence de la République algérienne sans préciser si le chef de l'Etat sortant Abdelaziz Bouteflika briguerait un nouveau mandat.

Bouteflika, âgé de 81 ans, est en fonction depuis 1999 et ses apparitions en public sont devenues rares depuis qu'il a été victime d'un accident vasculaire cérébral en 2013.

La coalition au pouvoir ainsi que des responsables syndicaux et des dirigeants d'entreprises ont fait part de leur souhait qu'il soit candidat à sa succession.

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KINSHASA NE REPOUSSERA PAS LA PROCLAMATION DES RÉSULTATS

KINSHASA - La République démocratique du Congo (RDC) a rejeté vendredi la demande de l'Union africaine (UA) de repousser la proclamation des résultats définitifs de l'élection présidentielle du 30 décembre dernier.

Cette proclamation officielle par la Cour constitutionnelle est attendue ce vendredi ou samedi au plus tard.

L'Union africaine, qui a fait part de ses "doutes sérieux" quant aux résultats provisoires de l'élection, avait demandé à Kinshasa de suspendre leur proclamation.

La Cour constitutionnelle congolaise, saisie par l'opposant Martin Fayulu donné battu à la présidentielle, doit rendre son avis sur des accusations de manipulation électorale.