FUSILLADE À STRASBOURG, LE TIREUR EN FUITE

STRASBOURG - L'homme qui a tué deux personnes mardi à Strasbourg et en a blessé 14 autres, dont une est en état de mort cérébrale, restait introuvable mercredi soir malgré la mobilisation de plus de 700 policiers et gendarmes et la diffusion d'un appel à témoins par la police.

Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez, n'a pas exclu qu'il ait pu fuir la France. Le gouvernement a renforcé le contrôle aux frontières dans le cadre du plan Vigipirate porté au niveau "urgence attentat".

Chérif Chekatt, né il y a 29 ans à Strasbourg, connu de la police et de la justice pour des faits de droit commun depuis l'âge de 10 ans, s'est radicalisé en prison, où il a fait de multiples séjours, y compris en Allemagne.

Cet homme aux 27 condamnations pour faits de droit commun, inscrit au Fichier pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) et fiché "S" (sûreté de l'Etat), a été suivi par la Direction générale de la sécurité intérieure.

Selon le procureur de Paris, Rémy Heitz, des témoins l'ont entendu crier "Allah Akbar", cri de ralliement des djihadistes, pendant son équipée meurtrière au coeur de la ville, où se tient le traditionnel marché de Noël.

Son père, sa mère et deux frères ont été placés en garde à vue dans la nuit de mardi à mercredi.

Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé le déploiement de 1.800 militaires supplémentaires dans le cadre de l'opération Sentinelle pour assurer la sécurité des lieux recevant du public, notamment les marchés de Noël.

L'EXAMEN DE LA MOTION DE CENSURE DE GAUCHE MAINTENU JEUDI

PARIS - La motion de censure du gouvernement déposée par trois groupes de gauche sera examinée jeudi après-midi, en dépit de la demande de report émise par les socialistes dans le contexte de l'attentat de Strasbourg qui a fait deux morts mardi.

Dans un courrier daté de mercredi relayée par LCP, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand justifie auprès de la présidente du groupe socialiste, Valérie Rabault, le maintien du calendrier initial.

"A cet instant je ne suis saisi, ni par le premier signataire de la motion, monsieur André Chassaigne, président du Groupe Gauche démocrate et républicaine, ni par le président du groupe La France insoumise, monsieur Jean-Luc Mélenchon, ni par d'autres cosignataires d'une demande similaire qui me paraît donc à ce stade n'engager que vous-même", écrit Richard Ferrand.

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THERESA MAY SURMONTE UN VOTE DE DEFIANCE CONSERVATEUR

LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May a survécu mercredi soir à la fronde des défenseurs d'un Brexit dur au sein du Parti conservateur dont la motion de défiance interne a été rejetée par 200 sur 315 députés appelés à se prononcer. Le scrutin, monté à la hâte entre mardi et mercredi, s'est déroulé au sein du comité 122, le groupe parlementaire conservateur à la Chambre des communes, après la collecte de 48 lettres de parlementaires mardi soir.

Ils ont réussi à réunir 117 voix, un total insuffisant pour contraindre la dirigeante à quitter à la fois sa fonction de chef de file du Parti conservateur et son poste de Première ministre.

Cette motion de défiance, qui trahit la fragilité politique de Theresa May, a malgré tout le mérite de lui permettre de compter le nombre de ses partisans alors que les prétendants à sa succession se font plus pressants à l'approche du 29 mars 2019, date officielle du Brexit.

Theresa May a considérablement affaiblie sa position politique lundi lorsqu'elle a décidé de reporter sine die un vote des Communes sur le projet d'accord conclu avec les Européens et définissant les modalités du divorce entre Londres et Bruxelles.

Pour suivre la couverture EN DIRECT des événements de la journée au Royaume-Uni:

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SELON MACRON, SACRIFIER LE 3% ÉTAIT NÉCESSAIRE POUR CONTINUER À RÉFORMER

PARIS - Sacrifier le 3% l'an prochain était nécessaire pour continuer à réformer la France, expliquera Emmanuel Macron à ses partenaires européens s'ils l'interrogent sur ce sujet jeudi et vendredi à Bruxelles, a dit mercredi une source à la présidence française.

Les "Gilets jaunes" ont eu raison de ce pilier de la stratégie économique et diplomatique du président français, le fragilisant alors qu'il peine à convaincre ses partenaires d'accélérer les réformes européennes.

Selon le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, le déficit public pourrait déraper de 0,5 point de PIB en 2019 pour atteindre environ 3,4%, nettement au-delà de la limite européenne.

MOSCOVICI DIT NE PAS PRÔNER DE SANCTIONS CONTRE ROME OU PARIS

BERLIN - Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a dit mercredi rechercher des solutions pour les problèmes budgétaires de l'Italie et de la France plutôt que de prôner des sanctions.

La Commission a rejeté le projet de budget 2019 de Rome, qui prévoit une hausse du déficit à 2,4% du produit intérieur brut (PIB) contre 1,8% cette année, au motif qu'il ne permettra pas de réduire la dette publique comme le stipulent les règles européennes.

Le déficit français, lui, risque de passer au-dessus de la limite de 3% après les mesures annoncées lundi par le président Emmanuel Macron en faveur du pouvoir d'achat.

MACRON DÉGRINGOLE DANS LE BAROMÈTRE IPSOS

PARIS - Emmanuel Macron a perdu six points en un mois, en pleine fronde des "Gilets jaunes", et atteint désormais son record d'impopularité, avec 20% d'opinions favorables, dans la dernière livraison du baromètre Ipsos-Game Changer pour Le Point.

Cette enquête, publiée mercredi, a été réalisée les 7 et 8 décembre, soit avant l'allocution du chef de l'Etat, qui a annoncé lundi des mesures en faveur du pouvoir d'achat dans l'espoir de dénouer la crise.

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MIGRANTS-LA COUR DE CASSATION ANNULE LA CONDAMNATION DE CÉDRIC HERROU

PARIS - La Cour de cassation a partiellement annulé mercredi la condamnation prononcée en appel à l'encontre de l'agriculteur et défenseur des migrants à la frontière transalpine Cédric Herrou, il y a près d'un an et demi.

L'agriculteur Cédric Herrou avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour aide à l'immigration clandestine en août 2017 par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.

Les juges se sont fondés sur la nouvelle version du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA), amendé en septembre à la suite d'une décision du Conseil d'Etat sur le "délit de solidarité", qui a élargi les exemptions pénales pour les personnes qui aident les migrants dans un but exclusivement humanitaire.