EDIMBOURG, 15 juin (Reuters) - L'Ecosse pourrait organiser
un nouveau référendum sur l'indépendance si le "Out" l'emporte
lors du référendum du 23 juin sur l'avenir du Royaume-Uni au
sein de l'Union européenne, contre l'avis des électeurs
écossais, majoritairement opposés au Brexit, avertit la Première
ministre écossaise Nicola Sturgeon.
"Le Royaume-Uni ferait une terrible erreur s'il votait en
faveur d'une sortie de l'Union européenne. Et je pense qu'il
serait impossible pour l'Ecosse de défendre démocratiquement le
fait d'en sortir, alors que nous avions voté pour y rester",
a-t-elle déclaré dans une interview à Reuters.
Lors du premier référendum sur l'indépendance de l'Ecosse,
en septembre 2014, les Ecossais ont rejeté l'indépendance par
55% des voix.
Nicola Sturgeon, membre du Parti national écossais (SNP,
indépendantiste), a estimé que beaucoup d'Ecossais avaient, lors
de cette consultation, voté pour le maintien dans le Royaume-Uni
parce qu'ils voulaient rester dans l'UE.
La Première ministre mène campagne en faveur de l'UE,
qu'elle juge bénéfique pour l'emploi, les entreprises et les
droits des salariés.
En Ecosse, le camp du Brexit, même s'il reste minoritaire,
gagne du terrain dans les sondages, comme dans tout le
Royaume-Uni. Selon une enquête Ipsos MORI publiée
mercredi, réalisée auprès d'un échantillon de 1.000 personnes
entre le 6 et le 12 juin, 53% des Ecossais voteraient pour un
maintien dans l'UE, 32% pour une sortie et 15% sont indécis.
Il y a six semaines, le camp du "Remain" recueillait 66% des
intentions de vote contre 29% pour le "Leave".
(Elisabeth O'Leary, Andy Bruce, Guy Faulconbridge; Laura Martin
pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)