MADRID, 21 mai (Reuters) - Le gouvernement espagnol devrait adopter la semaine prochaine un projet de loi créant un revenu minimum à destination des foyers les plus pauvres pour un coût de 3 milliards d'euros par an pour les finances publiques.

A 21,6% de la population, le taux de pauvreté en Espagne est le plus élevé parmi les pays d'Europe de l'Ouest, au troisième rang au sein de l'Union européenne. L'objectif du gouvernement de Pedro Sanchez est de le ramener au niveau de la moyenne européenne (16,9%).

D'après le ministre de la Sécurité sociale, Jose Luis Escriva, quelque 850.000 foyers, soit 2,5 millions de personnes, devraient bénéficier de ce revenu de base, qui devrait être fixé à la moitié environ du salaire minimum garanti, actuellement à 1.108 euros par mois.

Les ménages avec enfants ou personnes dépendantes toucheront davantage.

"L'objectif de ce programme de revenu minimum est d'essayer d'éradiquer l'extrême pauvreté qui est un problème majeur en Espagne", a déclaré Jose Luis Escriva à Reuters.

Ce revenu minimum, que des foyers pourront sous conditions cumuler avec des revenus modiques issus d'activités non déclarées, pourrait aussi contribuer à faire reculer l'économie informelle que le FMI estime à 20% du PIB espagnol, a-t-il ajouté. Pour en bénéficier, explique-t-il, les foyers devront fournir ces données aux autorités fiscales.

Ce revenu pourra en outre être cumulable avec un salaire déclaré. "Nous avons en Espagne une parti significative des salariés qui ont des revenus très, très bas ou sont en sous-emploi", a dit Escriva. (Belén Carreño version française Henri-Pierre André)