Moscou (awp/afp) - L'Etat russe, à la peine pour combler le trou creusé dans son budget par la chute des prix des hydrocarbures, a vendu mercredi la majorité du producteur de pétrole Bachneft par une opération controversée qui va encore renforcer le géant public du secteur Rosneft.

La vente de 50,07% du capital du sixième producteur russe de pétrole à Rosneft a été finalisée ce mercredi et "toute la somme, 329,690 milliards de roubles, sera versée au budget", soit 4,7 milliards d'euros, a déclaré le ministre de l'Economie Alexeï Oulioukaïev dans un communiqué.

Il s'agit de la plus grosse cession d'actifs réalisée cette année par le gouvernement qui prévoit malgré tout un déficit supérieur à l'objectif de 3% du PIB fixé par Vladimir Poutine. Pétrole et gaz représentaient la moitié des rentrées budgétaires avant le plongeon des prix.

Cette opération a été particulièrement controversée. Bachneft, basé à Oufa (Sud), avait été privatisé une première fois au début des années 2000, avant de revenir dans le giron de l'Etat il y a moins de deux ans, à l'issue de poursuites controversées contre son propriétaire Vladimir Evtouchenkov.

Par ailleurs, la candidature de Rosneft, détenue à majorité par l'Etat, pour une opération de privatisation a été d'abord critiquée par le gouvernement et le Kremlin. Finalement, la recherche d'un acquéreur a été suspendue brutalement en août avant que le géant public du pétrole, dirigé par Igor Setchine, un influent proche de Vladimir Poutine, soit autorisé à participer.

Le ministère de l'Economie a expliqué mercredi que l'offre de Rosneft était la plus élevée, dépassant de 20% la valeur de cette participation en Bourse au 30 septembre.

Par ailleurs, cette acquisition devrait soutenir la valeur de Rosneft, dont l'Etat espère vendre 19,5% du capital d'ici à la fin de l'année pour n'en conserver qu'un peu plus de la moitié.

En dépit de la vente d'une partie du capital de Rosneft et Bachneft, le gouvernement prévoit un déficit de 3,7% cette année, selon les derniers amendements au budget publiés début octobre. Pour l'an prochain, il prévoit un déficit de 3,2% du PIB, selon le projet de budget qui doit être présenté jeudi en conseil des ministres.

afp/rp