À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,41% à 5.248,29 points vers 09h30 GMT. A Londres, le FTSE abandonne 0,47% tandis qu'à Francfort, le Dax cède 0,03% après un bref passage dans le vert après la publication de l'indice du climat des affaires en Allemagne.

Celui-ci est ressorti à 99,6 en mars, soit au-dessus du consensus qui visait 98,5, ce qui a permis de réduire une partie des pertes sur les indices boursiers européens et sur l'euro et fait brièvement repasser le rendement du Bund à dix ans en territoire positif.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro se replie encore néanmoins de 0,27%, le FTSEurofirst 300 cède 0,42% et le Stoxx 600 recule de 0,52%.

Débuté vendredi en Europe, puis poursuivi à Wall Street, le mouvement d'aversion au risque s'est propagé lundi en Asie, alimentant un rejet des actifs risqués au profit des titres jugés les plus sûrs, comme le yen, l'or et les obligations souveraines.

La publication d'indicateurs PMI très décevants en zone euro, et moins bons que prévu aux Etats-Unis, a relancé les craintes d'un ralentissement prononcé de l'économie mondiale, quelques jours après les annonces plus accommodantes que prévu de la Réserve fédérale américaine.

"Les investisseurs doivent se préparer à une semaine difficile alors que nous clôturons le mois de mars et le premier trimestre (...) La chute des rendements obligataires la semaine dernière est un chiffon rouge pour les actions; le marché obligataire proclame haut et fort qu'il n'est pas confiant quant aux perspectives de croissance", indique Neil Wilson, analyste marchés chez Markets.com.

TAUX

L'inquiétude sur la croissance mondiale et l'aversion au risque des investisseurs ont pesé vendredi sur les rendements obligataires, avec à la clé une inversion de la courbe des taux américains entre le 3 mois et le 10 ans.

Cette inversion de la courbe des taux, une première depuis 2007, alimente la nervosité des investisseurs car elle a traditionnellement signalé dans le passé une récession à venir.

Le président de la Fed de Chicago, Charles Evans, a jugé lundi normal que les marchés soient nerveux quand la courbe des taux s'aplatit mais a estimé que l'économie américaine restait solide.

Lundi, le rendement des Treasuries à dix ans est remonté à plus de 2,46% pour repasser au-delà du rendement des T-Bill à trois mois, qui se situe à 2,4525%.

En Europe, le rendement de l'emprunt d'Etat à dix ans allemand, référence pour l'ensemble de la zone euro, remonte après sa chute de vendredi. Il reste toutefois inférieur à 0% (-0,003%) après un bref passage en territoire positif en réaction à l'indice Ifo.

Celui des emprunts d'Etat japonais de même échéance évolue à -0,084%, au plus bas depuis 2016.

EN ASIE

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a chuté de 3,01%, sa plus mauvaise séance depuis le 25 décembre pour retomber à un plus bas de cinq semaines.

Les indices chinois ont été aussi orientés en nette baisse, l'indice CSI 300 des grandes capitalisations de Chine continentale reculant de 2,37% à la clôture.

L'indice Kospi de la Bourse de Séoul a pour sa part fini en baisse de 1,92%, à un plus bas de cinq mois.

A WALL STREET

La Bourse de New York a connu vendredi une de ses pires séances de l'année, un mouvement alimenté par la chute des rendements obligataires de référence.

L'indice Dow Jones a cédé 1,77%, le S&P-500 a perdu 1,90% et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 2,50%.

Les contrats à terme sur les indices américains restent orientés dans le rouge lundi, avec un repli entre 0,2% et 0,5% signalé à l'ouverture.

VALEURS

En tête du Stoxx 600, l'opérateur britannique Inmarsat grimpe de 8,25% après avoir annoncé lundi qu'il allait être racheté par un consortium de fonds d'investissement pour environ 3,4 milliards de dollars (trois milliards d'euros) en numéraire.

L'italien Campari (+1,59%) bénéficie quant à lui d'un relèvement du conseil de Goldman Sachs à "achat". A Paris, Spie (-2,41%) et Hermès (-0,24%) souffrent au contraire de dégradations de la part de JPMorgan et Credit Suisse.

De son côté, le géant du luxe LVMH (-0,25%) a brièvement chuté dans les premiers échanges, victime d'un "fat finger".

Parmi les plus fortes baisses du CAC 40, Carrefour cède 1,77% après l'abaissement par l'agence Standard & Poor's de sa note de crédit à long terme de 'BBB+' à 'BBB'.

CHANGES

Le yen rétrocède un peu du terrain gagné face au dollar, après avoir atteint en séance un plus haut de six semaines, porté par son statut d'actif refuge.

L'euro a touché un pic en séance à 1,1323 dollar après l'indice allemand Ifo mais il est loin d'avoir effacé les pertes accusées vendredi en réaction à la déception sur les PMI.

De son côté, la livre sterling est orientée en légère baisse face au dollar comme à l'euro en amont d'une semaine très incertaine sur le Brexit.

La Première ministre britannique Theresa May va tenter une nouvelle fois d'obtenir l'accord du Parlement à son accord de retrait de l'Union européenne, une condition nécessaire posée par les dirigeants européens pour reporter la date du Brexit, prévue initialement ce vendredi.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés en légère baisse, pénalisés par les craintes d'un ralentissement de la croissance mondiale susceptible de freiner la demande pétrolière.

Le baril de Brent cote sous les 67 dollars et celui du brut léger américain (WTI) se traite autour de 58,85 dollars.

MÉTAUX

L'or gagne 0,3% à 1.316,94 dollars l'once, profitant de son statut d'actif refuge dans un contexte de craintes sur la croissance mondiale. Le métal jaune a signé sa troisième semaine consécutive de hausse.

A l'inverse, les cours des métaux de base souffrent, le contrat coté à Shanghai sur le cuivre ayant touché un plus bas d'un mois.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault