À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,24% à 5.506,82 points et le Dax allemand a pris 0,75%.

A Londres, le Footsie britannique (-0,19%) est resté à la traîne en raison notamment de l'avertissement sur résultats de Royal Mail, qui a chuté de 17,96%.

Cela n'a pas empêché les indices européens de progresser : l'indice EuroStoxx 50 a pris 0,44%, le FTSEurofirst 300 a gagné 0,22% et le Stoxx 600 s'est adjugé 0,2%.

L'accord conclu dimanche à l'arraché entre les Etats-Unis et le Canada a permis de sauver l'Aléna en tant que zone de libre-échange tripartite avec le Mexique, espace qui était sur le point de disparaître après près de 25 ans d'existence.

Les investisseurs espèrent que les Etats-Unis parviendront dans la foulée à des accords dans les différends commerciaux qui l'opposent à d'autres partenaires, comme l'Union européenne et surtout la Chine.

En dépit du regain d'appétit pour le risque, une certaine prudence est néanmoins restée perceptible. Les indices PMI publiés lundi ont montré un ralentissement de l'activité dans le secteur manufacturier en Chine, en zone euro et aux Etats-Unis, signe que les tensions commerciales n'affectent pas seulement les marchés financiers.

La hausse continue des rendements obligataires italiens traduit par ailleurs une nervosité persistante sur l'Italie après la présentation jeudi par le gouvernement d'objectifs de déficit budgétaire plus élevés que prévu. La Bourse de Milan, qui a chuté de 3,72% vendredi, a de nouveau perdu 0,49%.

Dans le même temps, les cours du pétrole poursuivent leur course en avant, le Brent dépassant désormais les 84 dollars le baril.

VALEURS

A la hausse, le spécialiste allemand des gaz industriel Linde s'est adjugé 6,23%, l'une des meilleures performances du Stoxx 600, après le feu vert des autorités chinoises à son projet de fusion avec l'américain Praxair.

L'indice Stoxx de la chimie a ainsi progressé de 1,13%, deuxième plus forte hausse sectorielle derrière les valeurs technologiques (+1,37%).

A contrario, le secteur du transport aérien a été pénalisé par la révision à la baisse de la prévision de bénéfice annuel de Ryanair, la compagnie à bas coûts irlandaise, dont l'activité souffre de mouvements de grève répétés.

Le titre Ryanair a chuté de 12,5% et entraîné avec lui bon nombre de ses concurrents comme EasyJet (-7,00%), IAG (-2,58%), Air France-KLM (-3,99%) ou Lufthansa (-1,98%).

La plus forte baisse sectorielle est néanmoins revenue aux banques (-0,74%), plombées par le nouveau recul des établissements financiers italiens.

A WALL STREET

La Bourse de New-York évolue en nette hausse à la clôture des marchés en Europe : l'indice Dow Jones gagne 0,8%, soutenue notamment par Boeing (+2,12%), une valeur très sensible aux développements sur le commerce international.

Le S&P 500 avance de 0,5%, avec un bond de 9,69% pour General Electric après l'annonce de la nomination de H.Lawrence Culp comme PDG. Le Nasdaq Composite avance de son côté de 0,31%.

TAUX

Les emprunts d'Etat italiens sont restés orientés en nette hausse : celui à dix ans a grimpé de plus de 20 points de base pour revenir à 3,32%, non loin de son pic à 3,388% touché en mai et qui marquait un plus haut depuis mars 2014.

Le quotidien La Repubblica a publié lundi un article selon lequel la Commission européenne se prépare à rejeter les grandes lignes du projet de budget 2019 dévoilées jeudi par Rome.

L'annonce du retour de ministre italien de l'économie, Giovanni Tria, à Rome dès lundi soir après une rencontre avec ses homologues européens à Bruxelles afin de travailler sur le budget du gouvernement a aussi alimenté la nervosité.

"Cet après-midi nous avons eu des commentaires très négatifs de la réunion de l'Eurogroupe mais il y a aussi de l'incertitude concernant le retour de Tria", indique Sebastian Fellechner, stratège sur les taux chez DZ Bank.

Des analystes estiment qu'il existe de fortes chances pour que les principales agences de notation dégradent leur note sur l'Italie. Moody's et S&P doivent rendre leur avis au cours du mois d'octobre.

CHANGES

Les tensions autour de la politique budgétaire italiennes ont continué de peser sur l'euro, revenu à un plus bas de trois semaines face au dollar, autour de 1,1565.

De son côté, la livre sterling a bondi en séance face au dollar sur des informations de Bloomberg selon lesquelles le gouvernement britannique proposerait un compromis à Bruxelles sur la question épineuse de la frontière irlandaise, avant d'effacer l'intégralité de ses gains.

L'accord commercial entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique a surtout profité au dollar canadien et au peso mexicain, qui s'apprécient respectivement de 0,79% et 0,18% face au dollar américain.

Ce dernier évolue en hausse de 0,2% face à un panier de devises de référence, aux alentours du plus haut de trois semaines touché vendredi.

PÉTROLE

L'accord commercial entre les Etats-Unis et le Canada, et la perspective de l'entrée en vigueur des sanctions américaines visant l'Iran, le troisième producteur de l'Opep, qui risquent de peser sur l'offre globale, ont alimenté la hausse des cours du brut.

Le prix du baril de Brent gagne près de 2% lundi et a atteint son plus haut niveau depuis novembre 2014, à 84,73 dollars. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a touché un plus haut en séance à 74,89 dollars, non loin de son pic de juillet à 75,27 dollars.

A SUIVRE MARDI :

Les marchés resteront fermés en Chine. A Wall Street, les investisseurs seront attentifs à la publication des résultats de Pepsico, le premier à publier ses comptes du troisième trimestre, et à l'intervention du président de la Réserve fédérale Jerome Powell sur "les perspectives de l'emploi et de l'inflation" à l'assemblée annuelle de la National Association for Business Economics, à 16h45 GMT.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Blandine Henault