PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse jeudi, dans le sillage de Wall Street, qui a été pénalisée la veille par les annonces jugées restrictives de la Réserve fédérale américaine (Fed), alors que d'autres grandes banques centrales ont également décidé de resserrer davantage leur politique monétaire.

À Paris, le CAC 40 abandonne 0,51% à 6.000,43 vers 08h30 GMT. À Londres, le FTSE 100 cède 0,37% et à Francfort, le Dax reflue de 0,37%.

L'indice EuroStoxx 50 est en repli de 0,37%, le FTSEurofirst 300 de 0,64% et le Stoxx 600 de 0,55%.

Les nouvelles projections de la Fed sur la trajectoire des taux et l'évolution de la conjoncture économique sèment le doute chez les investisseurs les plus optimistes, selon des analystes.

"Je pense que les marchés boursiers espéraient encore que la Fed montrerait un signe d'arrêt dans la hausse des taux à un moment donné, mais il y en a eu aucun", commente Naka Matsuzawa, stratège chez Nomura.

La Fed a annoncé mercredi une troisième hausse de taux d'intérêt de trois quarts de point de pourcentage consécutive et laissé entendre que ceux-ci devraient augmenter de 1,25 point de pourcentage supplémentaire d'ici fin décembre, puis culminer à 4,60% en 2023, tandis qu'aucune baisse de taux n'est prévue avant 2024.

Parallèlement, les nouvelles prévisions économiques de la banque centrale américaine montrent que la croissance aux Etats-Unis devrait tomber à 0,2% seulement cette année et le taux de chômage remonter à 3,8% fin 2022 et à 4,4% en 2023.

Les investisseurs attendent désormais les décisions de la Banque d'Angleterre (BoE) à 11h00 GMT. Une hausse de taux de 75 points de base est évaluée avec une probabilité de 80%.

La Banque nationale suisse (BNS) a de son côté décidé jeudi de relever son taux directeur de 75 points de base à 0,5%, tandis que la Norges Bank, la banque centrale norvégienne, a porté ses taux à 2,25% (+50 points de base).

La Banque du Japon, elle, a comme prévu laissé inchangée sa politique monétaire avec un objectif de taux à court terme à -0,1%, à contre-courant de celle des autres grandes banques centrales dans le monde.

Côté statistique économique en Europe, le climat des affaires dans l'industrie en France s'est dégradé en septembre, à 102,0 contre 103,0 en août, selon l'Insee.

Sur le marché obligataire en Europe, le rendement du Bund allemand a bondi en séance de 10 points de base à 1,859%, au plus haut depuis mai 2011, tandis que celui à dix ans s'affiche à 1,875%. L'écart entre les deux échéances est tombé à 4,9 points, renforçant les signes d'un aplatissement de la courbe des taux, voire d'une inversion.

Aux valeurs, pratiquement tous les secteurs du Stoxx 600 sont dans le rouge, l'immobilier (-2,27%) accusant la plus forte baisse avec le renchérissement du coût du crédit.

Le compartiment technologique, sensible à l'évolution des taux d'intérêt, reflue de 1,4% avec AMS Osram, STMicroelectronics, ASML Holding et Infineon, qui perdent de 1,4% à -2,34%

Dans l'actualité des entreprises, Credit Suisse recule de 0,65% après une information du Financial Times selon laquelle la banque suisse envisage de scinder sa banque d'investissement en trois entités.

La banque espagnole Sabadell, elle, avance de 3,99%, des sources ayant déclaré que le groupe a reçu des offres non contraignantes de Worldline(-1,39%), Nexi (-1,26%) et Fiserv pour sa division de paiements, valorisée 400 millions d'euros au maximum.

Le laboratoire suisse Novartis cède 0,58% après la présentation jeudi d'un nouveau plan stratégique fondé sur huit marques de médicaments qui, selon le groupe, pourraient générer des ventes de l'ordre de plusieurs milliards de dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)