À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,73% à 5.094,09 points en milieu de matinée. À Francfort, le Dax abandonne 0,62% et à Londres, le FTSE perd 0,55%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro se replie de 0,69%, le FTSEurofirst 300 cède 0,51% et le Stoxx 600 perd aussi 0,51%.

La Fed a, comme attendu, laissé inchangé mercredi soir l'objectif du taux des "fed funds" à 2%-2,25%. La banque centrale américaine constate néanmoins que l'économie américaine reste en bonne santé, même si elle évoque un ralentissement de la croissance de l'investissement des entreprises.

Pour beaucoup d'observateurs, les déclarations sans réelle surprise de la banque centrale suggèrent qu'elle s'achemine vers une nouvelle hausse de taux à l'issue de sa prochaine réunion, les 18 et 19 décembre, hausse qui serait la quatrième de l'année.

"Le résultat de la réunion de la Fed et son communiqué n'ont pas fourni de surprises importantes mais ils ont permis de renforcer les anticipations d'une hausse de taux en décembre et cela a pesé sur les actions", résume Masahiro Ichikawa, stratège chez Sumitomo Mitsui Asset Management.

La cote européenne, animée en outre par de nouvelles publications de résultats, est aussi pénalisée par la chute des secteurs pétrolier et des ressources de base dans la foulée du repli des cours des matières premières.

VALEURS

L'indice Stoxx des ressources de base chute de 2,4% avec le repli des cours des principaux métaux, comme le cuivre qui s'achemine vers sa plus forte baisse hebdomadaire depuis la mi-août.

L'avertissement sur résultats du Thyssenkrupp n'aide pas non plus: l'action du producteur allemand d'acier décroche de 10,28% à Francfort.

L'indice Stoxx du pétrole et gaz recule de 1,07% avec le repli marqué des cours du brut. Ce contexte est loin d'être favorable à Rubis, déjà attaqué après une publication trimestrielle jugée décevante. Le titre du spécialiste du stockage de l'énergie décroche de 11,63%, plus forte baisse du Stoxx.

L'avertissement du suisse Richemont (-6,34%) sur la demande pour les produits de luxe secoue l'ensemble du secteur. Swatch recule de plus de 5%, Moncler perd 2,5%, Kering se replie de 2,9% et LVMH lâche 1,79%.

Les déboires de BBVA au Mexique, après la proposition gouvernementale visant à réduire les commissions bancaires, pèse sur le secteur européen des banques, dont l'indice Stoxx recule de 1,68%.

A contrario, Edenred (+3,83%) se distingue en tête du SBF 120 et du Stoxx après l'acquisition de la fintech américain CSI pour 600 millions d'euros.

EN ASIE

Les places boursières chinoises ont clôturé en net repli, affectées par la baisse du secteur financier après que le régulateur du secteur bancaire et de l'assurance a plaidé pour un soutien supplémentaire au crédit des entreprises privées.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a reculé de 1,39% et le HSI à Hong Kong a chuté de 2,39%.

De son côté, la Bourse de Tokyo a terminé en repli de 1,05%, dans le sillage de Wall Street, pénalisée en outre par un regain de craintes concernant le différend commercial entre Washington et Pékin qui a pesé sur les valeurs nippones exposées à la Chine.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini sur une note faible jeudi après le communiqué de la Réserve fédérale. Si l'indice Dow Jones a fini de justesse en territoire positif (+0,04%), le Standard & Poor's 500 a cédé 0,25% et le Nasdaq Composite a reculé de 0,53%.

La hausse des taux étant a priori favorable aux marges des établissements de crédit, l'indice S&P des valeurs financières a fini en hausse de 0,32%. A contrario, le compartiment de l'énergie a cédé 2,2% en réaction au repli marqué du marché pétrolier.

Les contrats à terme sur les indices américains suggèrent un repli de Wall Street de l'ordre de 0,3% à 0,6% à l'ouverture.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés en baisse, toujours pénalisés par les craintes de surabondance de l'offre dans un contexte de possible ralentissement à venir de la demande.

Le baril de brut léger américain (WTI) accuse désormais un repli de plus de 21% par rapport à son pic à 76,90 dollars touché début octobre, ce qui traduit un marché baissier ("bear market").

Le baril de Brent de la mer du Nord a perdu quant à lui plus de 18% depuis un plus haut depuis 2014, à 86,74 dollars, touché il y a un mois. Il menace de repasser sous la barre des 70 dollars, ce qui serait une première en sept mois.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américains se sont orientés à la hausse jeudi après les annonces de la Fed, notamment les taux courts, mais les dégagements sur les actions en cette fin de semaine favorisent depuis un retour sur la dette souveraine.

Le rendement des Treasuries à dix ans recule de près de trois points de base, autour de 3,20%, après avoir atteint la veille un pic à 3,241% en réaction au communiqué de la Fed.

Le rendement du Bund allemand de même échéance évolue de la même façon en baisse, revenant à moins de 0,43%.

CHANGES

Le dollar reste quant à lui orienté en hausse face à un panier de devises de référence, à un plus haut de plus d'une semaine, après avoir profité des annonces de la Fed.

Le billet vert se renforce notamment face à l'euro, pénalisé la veille par l'abaissement des prévisions économiques de la Commission européenne, et face à la livre sterling, affectée par les incertitudes entourant le Brexit.

La devise britannique n'a guère réagi à la parution d'un chiffre de croissance du PIB du Royaume-Uni à 1,5% au troisième trimestre, conforme aux attentes.

(Édité par Patrick Vignal)

par Blandine Henault