À Paris, le CAC 40 a passé la quasi-totalité de la journée dans le rouge pour terminer sur une progression de 0,1% (4,48 points) à 4442,75 points alors qu'il cédait 2,37% en matinée.

A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,85% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,23%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,22% et le FTSEurofirst 300 0,41% alors que le Stoxx 600 affiche en clôture un gain symbolique de 0,02%. Ce dernier chutait de 1,54% au plus bas du jour.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street amplifiait sa hausse, le Dow Jones s'adjugeant 2,64%, le Standard & Poor's 500 2,4% et le Nasdaq Composite 1,63%.

Les indices américains avaient fini en légère baisse mardi après l'annonce d'une forte augmentation du nombre de décès dus au coronavirus. Mais après la clôture, Donald Trump a déclaré que le bilan de l'épidémie de COVID-19 pourrait être proche de son pic et il a réaffirmé sa volonté de favoriser une "réouverture" prochaine de l'économie.

Et son administration a demandé au Congrès un nouveau plan d'aide d'urgence de 250 milliards de dollars (230 milliards d'euros) destiné aux petites et moyennes entreprises, qui s'ajouterait aux 2.300 milliards de mesures déjà votées.

En Europe, les nouvelles sont moins encourageantes: le bilan quotidien de l'épidémie en Espagne est reparti à la hausse et surtout, les investisseurs s'inquiètent de l'incapacité des Etats membres de la zone euro à s'accorder sur des mesures de soutien aux économies les plus touchées.

D'autant que les premières estimations des dommages économiques sont préoccupantes: la Banque de France table sur une contraction de 6% de l'économie française au premier trimestre, les principaux instituts économiques allemands envisagent une baisse de 9,8% du produit intérieur brut (PIB) sur avril-juin, l'OCDE anticipe une chute historique du produit intérieur brut (PIB) de ses pays membres et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'exclut pas un effondrement de 32% des échanges mondiaux de biens cette année.

"Il devient de plus en plus clair que l'ampleur de la contraction économiques, extrapolée sur l'ensemble de 2020, joue le rôle de signal d'alerte pour les marchés quant au coût final de cette crise", résume Michael Hewson, analyste en chef de CMC Markets.

VALEURS

En Europe, la baisse a touché en premier lieu le secteurs du pétrole et du gaz (-1,04%), celui de l'assurance (-1,06%) et celui des matières premières (-0,97%).

A l'opposé, le compartiment des transports et du tourisme a pris 3,29%, celui des hautes technologies 1,76%.

A Paris, le CAC a profité de la hausse de 6,53% de TechnipFMC sur fond de hausse des cours du pétrole et de celle de 5,38% de Dassault Systèmes après un relèvement de recommandation.

CHANGES

Le dollar est reparti à la hausse, profitant de son statut de valeur refuge et liquide dans un contexte général de plus en plus marqué par l'incertitude sur l'évolution de la pandémie et son impact économique.

L'indice mesurant les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, qui avait cédé près de 0,8% mardi, progresse de 0,09% et l'euro se traite sous 1,0875.

TAUX

La baisse des actions s'est accompagnée pendant la majeure partie de la séance d'un recul des rendements obligataires: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est revenu à -0,372% avant de remonter à -0,313%.

Mais le fait marquant du jour sur le marché de la dette est la remontée des rendements italiens, conséquence des tensions au sein de l'Eurogroupe: le rendement des BTP à dix ans a pris jusqu'à 14 points de base à 1,748% pour finir la séance à 1,657% et l'écart avec le Bund s'est creusé pour repasser un temps à plus de 200 points.

PÉTROLE

Le marché pétrolier réduit ses gains après l'annonce d'une hausse sans précédent des stocks aux Etats-Unis mais il reste soutenu par l'espoir d'un accord jeudi entre l'Opep et ses alliés pour réduire l'offre mondiale.

Le Brent gagne 0,88% à 32,15 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,96% à 24,33 dollars après un pic à 25,29.

Les stocks de brut aux Etats-Unis ont augmenté bien plus qu'attendu, de 15,2 millions de barils, la semaine dernière, leur plus forte hausse hebdomadaire jamais enregistrée, et ceux d'essence ont bondi de plus de 10 millions de barils, selon les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA).

A SUIVRE JEUDI

La dernière séance de la semaine sur les marchés européens et américains avant le long week-end de Pâques sera marquée entre autres par les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis et par la téléconférence de l'"Opep+".

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)

par Marc Angrand