Les annonces de la Banque centrale européenne, qui a maintenu sa politique monétaire inchangée, n'ont pas chamboulé les marchés actions. L'euro, en revanche, a nettement reculé face au dollar (-0,4% à 1,086) quand le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré que l'institut de Francfort ne disposait pas de suffisamment d'éléments pour modifier ses prévisions d'inflation.

À Paris, l'indice CAC 40 a perdu 0,31% (-16,18 points) à 5.271,70 points. À Francfort, le Dax a cédé 0,23%.

A Londres, le FTSE a abandonné 0,71%, souffrant de son exposition aux ressources de base dont l'indice a perdu 2,72%, la plus forte baisse sectorielle en Europe.

L'indice de l'énergie (-1,62%) vient juste derrière dans le sillage d'une baisse supérieure à 2% des cours de pétrole dans un marché toujours déséquilibré par une offre excédentaire.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro a lâché 0,43%, le FTSEurofirst 300 s'est replié de 0,26% et le Stoxx 600 a perdu 0,24%.

Aux valeurs, le finlandais Nokia a enregistré la plus forte progression de l'Eurofirst 300 (+4,34%) après avoir fait savoir que le rythme de décroissance de ses ventes ralentissait et qu'il observait des signes de reprise du marché des réseaux de télécommunications.

A la hausse également, Bayer a grimpé de 4,26%. Le géant allemand de la chimie, qui est en passe de boucler le rachat de Monsanto pour 66 milliards de dollars (60,5 milliards d'euros), a fait état d'un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes.

A Paris, Zodiac Aerospace a chuté de 6,5%, accusant la plus forte baisse du SBF 120, après des informations de presse selon lesquelles la direction de l'équipementier aéronautique serait prête à rejeter une offre de rachat de Safran si celle-ci était jugée trop faible.

A la baisse encore, Deutsche Bank a cédé 3,7% malgré l'annonce d'un bénéfice net en hausse de 143% au premier trimestre, les investisseurs prenant leurs bénéfices après une progression de 10% du titre en l'espace d'une semaine.

Sur le front de la politique monétaire, la réunion de la BCE n'a pas ébranlé les marchés avec le statu quo attendu et un discours prudent de la part de Mario Draghi.

"Bien que les risques politiques s'amenuisent et que les données économiques publiées demeurent solides, la BCE ne se montre toujours pas prête à s'éloigner significativement de sa ligne de conduite actuelle", commente Tim Graf, directeur de la stratégie Macro de State Street Global Markets EMEA.

"La faiblesse de l'inflation fondamentale est clairement une préoccupation majeure, ce qui laisse entendre que la prudence dominera pour encore quelques réunions au moins", ajoute-t-il.

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street évoluent sans tendance claire avec des investisseurs toujours dans le flou quant aux projets de réforme fiscale de Donald Trump.

Autre souci pour les marchés américains, la Réserve fédérale d'Atlanta a revu jeudi à la baisse sa prévision de croissance de la première économie du monde au premier trimestre, à 0,2% en rythme annualisé contre 0,5% précédemment, à la veille de la publication de la première estimation officielle du PIB sur les trois premiers mois de l'année.

Les poids lourds de la cote que sont Alphabet, maison-mère de Google, Intel et Microsoft publieront leurs résultats trimestriels après la clôture.

(Patrick Vignal)