À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,02% (1,29 point) à 5.889,70 points. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,63% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,46%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,19%, le FTSEurofirst 300 0,35% et le Stoxx 600 0,28%.

Au lendemain des promesses chinoises de levée de droits de douane une fois un accord signé, le président américain a eu des propos moins définitifs, disant qu'il n'avait pas donné son accord à une telle suppression tout en précisant qu'un accord commercial entre Pékin et Washington serait signé aux Etats-Unis.

Ses déclarations ont fait fléchir les indices boursiers, favorisant des prises de bénéfice après la hausse marquée des séances précédentes.

"Les investisseurs savaient qu'il y avait un problème concernant l'annulation des ces droits de douane et après les records, il fallait s'attendre à une petite consolidation", commente Michael Geraghty, stratège de Cornerstone Capital Group.

Le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 américains avaient inscrit de nouveaux plus hauts de clôture jeudi et en Europe, le Stoxx 600 avait atteint peu avant son plus haut niveau depuis juillet 2015.

Sur l'ensemble de la semaine, l'indice européen affiche une progression de 1,58%, sa cinquième performance hebdomadaire d'affilée. Le CAC 40 a quant à lui pris 2,22% en cinq séances et évolue au plus haut depuis près de 12 ans.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les chiffres économiques du jour continuent parallèlement de souffler le chaud et le froid sur l'impact des tensions commerciales: en Chine, les exportations ont baissé moins qu'attendu en octobre, en Allemagne, elles affichent une hausse plus soutenue qu'anticipé et aux Etats-Unis, le moral des ménages s'est amélioré début novembre, mais moins qu'attendu selon les premiers résultats de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.

En France, l'emploi salarié privé affiche une hausse de 0,3% au troisième trimestre, confirmant la tendance à l'amélioration du marché du travail, qui soutient la demande intérieure.

VALEURS

En Europe, les secteurs les plus exposés aux tensions commerciales sont repartis à la baisse, celui des matières premières reculant de 1,57% et celui de l'automobile de 0,46%.

Les valeurs défensives ont limité le repli général: le compartiment des services aux collectivités ("utilities") a gagné 0,79%, celui de la santé 0,45%.

L'indice Stoxx des banques a perdu 1,24%, plombé entre autres par les françaises Natixis (-7,33%, la plus forte baisse du Stoxx 600) et Crédit agricole (-2,31%) après leurs résultats.

Le groupe de luxe suisse Richemont, maison mère de Cartier, a chuté de 5,71% après des semestriels pénalisés entre autres par les tensions politiques à Hong Kong.

A la hausse, Ericsson (+2,81%) a profité d'une recommandation favorable de Morgan Stanley.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait sans tendance claire: le Dow Jones cédait 0,23% mais le Standard & Poor's 500 était pratiquement inchangé et le Nasdaq Composite gagnait 0,12%.

Walt Disney contribuait à limiter le repli du Dow Jones: l'action du géant des médias et du divertissement gagnait 3,75%, le marché saluant des résultats financiers supérieurs aux attentes.

CHANGES

Le dollar n'a que brièvement réduit sa progression après les dernières déclarations de Donald Trump et au moment de la clôture des marchés en Europe, il s'appréciait de 0,2% face à un panier de devises de référence, au plus haut depuis trois semaines.

L'euro s'échangeait alors autour de 1,1020 dollar, au plus bas depuis le 15 octobre.

Le yuan chinois, lui, a cédé un peu de terrain mais reste au-dessus de la barre des 7,0 pour un dollar.

TAUX

Sur le marché obligataire, le mouvement de fond de remontée des rendements reste d'actualité: en Europe, la journée a été marquée entre autres par les retours successifs en territoire positif des rendements à dix ans français, finlandais et autrichien, pour la première fois depuis juillet pour ces deux derniers.

Celui du Bund allemand à dix ans cédait toutefois un peu plus d'un point de base en fin de séance à -0,262%, ramenant à 11 points de base sa hausse sur l'ensemble de la semaine.

Le marché américain consolide lui aussi, les Treasuries à dix ans affichent un rendement de 1,912%, en baisse d'un point de base.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est plus affecté que les actions par les doutes sur l'accord USA-Chine et creuse ses pertes depuis les déclarations de Donald Trump: le Brent abandonne 0,16% à 62,19 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,19% à 57,04 dollars.

Le Brent efface ainsi la quasi-totalité de ses gains de la semaine.

(Avec Arjun Panchadar et Agamoni Ghosh à Bangalore, édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand