PARIS (Reuters) - Wall Street était orientée dans le vert à mi-séance mercredi, tandis que les Bourses européennes ont terminé en baisse, victimes de prises de bénéfices après des résultats mitigés et avant des indicateurs d'inflation et de conjoncture en Europe et aux Etats-Unis prévus en fin de semaine.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,86% à 7.466,66 points, pénalisé essentiellement par les valeurs du luxe. Le Footsie britannique a reflué de 0,49% et le Dax allemand a perdu 0,48%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,69%, le FTSEurofirst 300 de 0,9% et le Stoxx 600 de 0,83%.

Les investisseurs ont opté mercredi pour la prudence en Europe après le récent rallye sur les marchés d'actions alors que sera publié jeudi aux Etats-Unis la première estimation du PIB pour le premier trimestre et vendredi celle de la zone euro. Des indicateurs d'inflation aux Etats-Unis, en France et en Allemagne sont également attendus vendredi, tandis que les réunions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque centrale européenne (BCE) sont prévues début mai.

Lors du Forum économique de Delphes en Grèce, Constantinos Herodotou, le gouverneur de la banque centrale chypriote, et Luis de Guindos, le vice-président de la BCE, ont souligné mercredi la persistance d'une inflation sous-jacente élevée, laissant augurer de nouveaux tours de vis monétaire en zone euro, au risque de provoquer une récession.

Le resserrement monétaire attendu suscite également des interrogations sur le secteur bancaire, ravivant les craintes d'un "bank run" alors que l'action de First Republic Bank a plongé mardi de près de 50% et perdait encore près de 25% mercredi à Wall Street après l'annonce d'une baisse des dépôts de ses clients au premier trimestre.

L'indice du secteur bancaire européen a fini en repli de 0,57%.

VALEURS EN EUROPE

De nombreuses publications d'entreprises ont animé les échanges en Europe avec notamment Kering, dont le chiffre d'affaires n'a progressé que de 1% au premier trimestre. Le propriétaire de la marque Gucci a terminé en baisse de 2,29%, tirant vers le bas LVMH (-1,57%), Hermès (-1,55%) ou encore Moncler (-0,92%) sur des prises de bénéfices.

Les valeurs à profil défensif comme Orange (+2,08%) ou Vinci (+2,52%) ont été recherchées après leurs résultats, tout comme celles ayant profité de l'inflation telles que Carrefour (+2,12%). Danone (-0,14%) et Safran (-1,61%) ont en revanche déçu.

Dans les nouvelles technologies, dont l'indice sur le Stoxx 600 a reflué de 0,61%, ASM International a chuté de 7,48%, en raison d'une baisse de ses commandes au premier trimestre, tandis que les ventes de licences de Dassault Systèmes (-6,82%) sont ressorties inférieures aux attentes.

Côté fusions-acquisitions, Teleperformance, qui souhaite racheter pour trois milliards d'euros le groupe néerlandais Majorel (+38,19%), a plongé de 14,01%.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones grappille 0,08%, tandis que le Standard & Poor's 500 avance de 0,43% et le Nasdaq de 1,4%.

Microsoft, qui a fait état mardi d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes de Wall Street, grâce notamment à ses activités d'informatique dématérialisée ("cloud"), bondit de 8,47%, entraînant dans son sillage d'autres sociétés du cloud comme Amazon (+3,93%), Datadog (+14,88%) et Snowflake (+9,85%).

Activision Blizzard, convoité par Microsoft, chute en revanche de 11,30% après la décision de Londres de bloquer le projet de fusion avec l'éditeur de jeux vidéos. L'indice des "techs" prend cependant 2,76% dans l'attente dans la soirée des résultats de Meta Platforms (+2,91%).

Dans les autres compartiments, Boeing gagne 2,88% après l'annonce d'une augmentation de sa production, tandis que United Health (-2,03%) et Merck (-2,30%) pèsent sur le Dow Jones et le S&P.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'indice de confiance des ménages en France a légèrement progressé en avril à 83 points après 82 le mois précédent, selon l'enquête de l'Insee.

En Allemagne, le moral des ménages pour le mois de mai, calculé par l'institut GfK, s'est amélioré mais reste en territoire en négatif à -25,7 points après -29,3 en avril.

CHANGES

Le dollar cède 0,44% face à un panier de devises de référence, les signes d'un ralentissement de l'économie américaine se renforçant avec la baisse plus importante que prévu des nouvelles commandes de biens d'équipements dans le secteur manufacturier en mars.

L'euro, qui a atteint ce mois-ci un sommet de dix mois, prend 0,68% à 1,1047 dollar.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat sont sans direction claire avant les réunions des banques centrales la semaine prochaine.

Celui du Bund allemand à dix ans a fini pratiquement stable à 2,38% et celui à deux ans a cédé 5,8 points de base, à 2,77%.

Aux Etats-Unis, les rendements des bons du Trésor à dix ans et à deux ans prennent respectivement 3,5 points de base, à 3,4372%, et 5,3 points, à 3,9571%.

PÉTROLE

La baisse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière est reléguée au second plan par rapport aux craintes d'une récession: le Brent abandonne 0,3% à 80,53 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,03% à 77,05 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou