par Laetitia Volga

Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, l'augmentation des nouveaux cas de coronavirus à travers le monde faisant craindre un redressement économique moins rapide qu'espéré.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,62% à 4.948,7 points après avoir brièvement affiché un gain de 0,5% dans la matinée. Le Footsie britannique a cédé 0,72% et le Dax allemand a abandonné 0,55%.

L'indice EuroStoxx 50 a lâché 0,89%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,79% et le Stoxx 600 de 0,77%.

A l'heure de la clôture européenne, Wall Street était irrégulière avec des gains de 0,3% pour le Nasdaq mais du rouge pour le Dow Jones et le S&P-500.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé dimanche une progression record du nombre de cas d'infection dans le monde, ce qui alimente les craintes d'une résurgence de l'épidémie susceptible de freiner la reprise économique, d'autant que d'autres signaux d'alerte ont émergé.

En Allemagne, le taux de reproduction du nouveau coronavirus a bondi à 2,88 dimanche contre 1,79 la veille et aux États-Unis, Apple a décidé de fermer des magasins dans plusieurs Etats confrontés à une résurgence du coronavirus.

En attendant, le déconfinement se poursuit en Europe où l'Espagne a rouvert dimanche ses frontières et a mis fin à l'état d'urgence et la France a entamé ce lundi une troisième phase.

La pandémie va faire augmenter le niveau d'endettement des pays les plus riches du monde de près de 20 points de pourcentage en moyenne cette année, a annoncé l'agence de notation Moody's, ce qui représente presque le double de la hausse constatée lors du krach financier de 2009.

VALEURS

Le secteur de l'alimentation a signé la plus forte baisse en Europe, son indice Stoxx abandonnant 1,73% devant celui des télécoms (-1,44%) et celui du pétrole (-1,24%).

Nokia a perdu 1,8% après avoir annoncé la suppression de 1.233 postes au sein de sa filiale Alcatel-Lucent International en France, soit environ un tiers des effectifs de cette entité.

A Francfort, l'action Wirecard a continué de plonger. Le groupe de services financiers a dévissé de 44%, ce qui porte sa chute à plus de 85% en trois jours, après avoir reconnu que des soldes de trésorerie d'un montant de 1,9 milliard d'euros pourraient tout simplement ne pas exister.

En hausse, Carrefour a gagné quasiment 3%, grâce à un relèvement de recommandation de JPMorgan à surpondérer et Arkema a grimpé de 2,94%, porté par une information selon laquelle le groupe de chimie aurait contacté des candidats potentiels au rachat de son activité Plexiglas.

TAUX

En plus de l'aversion au risque, les rendements obligataires en zone euro ont reculé dans l'espoir que des changements dans la composition de la Cour constitutionnelle allemande puissent réduire les tensions avec la Banque centrale européenne (BCE) dont elle a jugé le programme d'achats de titres publics en partie anticonstitutionnel.

Le rendement du Bund allemand à 10 ans, taux de référence de la zone euro, a perdu plus de deux points de base à -0,44% et son équivalent italien près de sept, à 1,355%.

Sur le marché américain, le taux des emprunts d'Etat américains à 10 ans recule beaucoup plus légèrement, à 0,684%.

CHANGES

Le dollar a effacé les gains de la semaine dernière face à un panier de devises de référence et l'euro (+0,72%) en profite pour revenir à plus de 1,125 dollar.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, le baril de Brent gagne 0,92% à 42,58 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,78% au-dessus de 40 dollars.,

À SUIVRE

Mardi, les investisseurs suivront la publication dans la matinée des premiers résultats des enquêtes Markit auprès des directeurs d'achats de la zone euro en juin.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)