PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi et Wall Street évoluait également dans le vert à la mi-journée dans des marchés d'actions volatils en raison d'indicateurs économiques mitigés et de l'avertissement surprise lancé par Microsoft sur la vigueur du dollar.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un gain de 1,27% à 6.500,44 points. Le Dax allemand a avancé de 1,01%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,95%, le FTSEurofirst 300 0,56% et le Stoxx 600 0,57%.

La Bourse de Londres est fermée jusqu'à lundi en raison des célébrations du jubilé de platine de la reine Elizabeth II, ce qui limite les volumes d'échanges sur les marchés.

Après deux séances consécutives de baisse, la tendance positive sur les marchés d'actions a été fragile jeudi, si bien que les actions ont alterné hausses et baisses en séance à la faveur des annonces de l'Opep sur le pétrole et des prévisions de Microsoft.

"Tout signe indiquant que l'Opep est enfin disposée à plafonner les prix du pétrole éloigne la menace d'une inflation incontrôlable, la nécessité d'un resserrement (monétaire) agressif (...) et le risque de récession", explique Marios Hadjikyriacos, analyste en investissements chez XM.

Les investisseurs redoutent qu'une accélération du resserrement monétaire des banques centrales, face à une inflation galopante, débouche sur une récession.

Les statistiques des prix à la production dans la zone euro, publiées jeudi par Eurostat, montrent un ralentissement de la hausse à 1,2% en avril d'un mois sur l'autre mais en rythme annuel l'indicateur affiche une croissance de 37,2% après une progression de 36,8% en mars.

"Ces hausses vont se répercuter au moins partiellement sur les prix à la consommation. Cela prend normalement entre huit et 12 mois, ce qui signifie que les prix à la consommation resteront très probablement à des niveaux élevés pendant au moins huit à 12 mois", explique Teeuwe Mevissen, économiste pour la zone euro chez Rabobank.

Aux Etats-Unis, où l'inflation évolue à un sommet de 40 ans, Lael Brainard, la vice-présidente de la banque centrale américaine, a déclaré que des hausses d'un demi-point des taux de l'institution ce mois-ci et en juillet étaient raisonnables et qu'il y avait peu de chance qu'une pause soit observée en septembre, comme l'espère les marchés monétaires.

VALEURS

En Europe, la quasi totalité des compartiments du Stoxx 600 ont fini dans le vert, la consommation (+1,4%) et l'industrie (+1,3%) ayant enregistré les meilleurs performances. L'immobilier (-0,5%), l'énergie (-0,3%) à l'opposé, ont accusé les plus importants replis. Shell a cédé 0,6% et Equinor 1,9%.

Dans le compartiment du luxe, LVMH, Hermès, Kering, L'Oréal et Richemont ont avancé de 1,5% à 3,3%.

Dans l'actualité des entreprises, Saint-Gobain, en tête du CAC 40, a pris 4,7% à la faveur d'une confirmation de ses prévisions de résultats, tandis que Rémy Cointreau (+4,9%) a été porté par des résultats annuels supérieurs aux attentes.

SAS a gagné 1,7% en réaction à une information de presse selon laquelle un groupe d'investisseurs étrangers préparerait une offre d'achat sur la compagnie scandinave.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones grignote 0,03%, le Standard & Poor's 500 0,29% et le Nasdaq prend 1,14%.

Les indices, qui avaient ouvert en baisse, après l'annonce par Microsoft d'une réduction de ses prévisions de bénéfice et de chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre, sont volatils.

Le géant du logiciel, qui a évoqué des effets de change défavorables pour expliquer ce "profit warning", cède 1,9% à contre courant du compartiment des "techs", en hausse de 0,8%, qui profite des achats à bon compte.

Hewlett-Packard Enterprise, de son côté, plonge de 6,5% après des résultats trimestriels inférieurs aux attentes.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions au chômage ont diminué plus que prévu aux Etats-Unis la semaine dernière, à 200.000, mais l'enquête du cabinet ADP montre que le secteur privé a créé moins d'emplois qu'attendu en mai, ce qui pourrait témoigner d'un début de ralentissement de la demande sur le marché du travail.

Le rapport sur l'emploi du département du Travail sera publié vendredi.

CHANGES

Le dollar, qui a atteint en début de séance un plus haut depuis le 11 mai contre le yen à 130,23, recule de 0,52% face à un panier de devises de référence, dans un contexte de regain d'appétit pour le risque.

L'euro, en profite, prenant 0,83% à 1,0732 dollar après deux séances de baisse.

Le franc suisse, porté par les statistiques des prix à la consommation qui montrent une accélération de l'inflation en mai, a touché un plus haut d'un mois face à la monnaie unique européenne, à 1,0222.

TAUX

Les rendements obligataires, soutenus par des anticipations de relèvement du coût du crédit, ont grimpé en Europe alors que les marchés monétaires tablent désormais sur une hausse de 120 points de base des taux de la Banque centrale européenne d'ici la fin de l'année contre 105 points la semaine dernière.

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a gagné plus de cinq points de base à 1,232%, au plus haut depuis juillet 2014.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans est quasiment stable à 2,9241% après les indicateurs économiques mitigés du jour.

PÉTROLE

Au moment de la clôture des Bourses en Europe, le marché pétrolier est en légère hausse dans une séance volatile, après la décision de l'Arabie saoudite et d'autres pays membres de l'Opep+ d'augmenter leur production de pétrole pour compenser la baisse des extractions russes.

Les analystes estiment que l'augmentation réelle de la production sera insignifiante car la plupart des membres de l'Opep, à l'exception de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, sont déjà au maximum de leur capacité.

Le baril de Brent prend 1,14% à 117,61 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,52% à 117,01 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

par Claude Chendjou