À Paris, le CAC 40 a perdu 1,3% à 4.393,32 points. Le Footsie britannique a cédé 1,28% et le Dax allemand a abandonné 1,69%.

L'indice EuroStoxx 50 a lâché 1,52%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 1,07% et le Stoxx 600 de 1,1%.

Sur la semaine, le CAC a perdu 2,3% et le Stoxx 600 1,2%, plombés en grande partie par le passage lundi soir du prix du contrat à terme sur le pétrole brut léger américain en territoire négatif pour la première fois de son histoire.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se sont entendus jeudi pour constituer un fonds d'urgence de l'ordre de 1.000 milliards d'euros face aux conséquences économiques du coronavirus mais les investisseurs retiennent surtout l'absence de consensus sur les modalités de financement d'un plan de relance dont les discussions sont repoussées à l'été.

"Force est de constater qu'au niveau de l'ampleur des chiffres mais aussi de la vitesse de réaction, l'Europe est très en retard" par rapport aux Etats-Unis, où le Congrès a adopté un nouveau plan de soutien, a déclaré à Reuters Christopher Dembik, responsable de l'analyse macroéconomique chez Saxo Bank.

"Il faudra en outre surveiller dans le plan européen, lorsqu'il sera dévoilé, non seulement quel en sera le mécanisme de fonctionnement mais également quel sera réellement le montant mis sur la table puisque l'Union européenne a la mauvaise habitude, très souvent, de rediriger des dépenses qui étaient déjà prévues", a-t-il ajouté.

Les marchés sont également déçus par les dernières nouvelles concernant le traitement du COVID-19 développé par Gilead Sciences. Selon le Financial Times, un essai clinique chinois sur l'antiviral remdesivir n'a pas été concluant, ce que conteste le laboratoire américain.

Au lendemain d'indices PMI à des plus bas record, l'unique indicateur européen de la journée a montré que le climat des affaires en Allemagne s'était également effondré en avril pour tomber à son plus bas niveau historique.

D'après une source gouvernementale, l'économie allemande va se contracter de plus de 6% cette année, ce qui serait du jamais vu depuis 1945.

VALEURS

La majorité des grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge et parmi les baisses les plus marquées, celui du transport aérien a cédé 3,44% et celui des banques 2,86%.

Le compartiment bancaire est pénalisé par une série de dégradations de notes et de perspectives par S&P: à Paris, BNP Paribas, dont l'agence a ramené la perspective de "stable" à "négative", a cédé ainsi 3,06%, et à Francfort, Commerzbank a abandonné 4,05% après la dégradation de sa note à BBB+. Société générale a perdu 4,88% et Deutsche Bank 6,76%.

La compagnie allemande Lufthansa a chuté de 8,02% après avoir publié une perte d'exploitation trimestrielle de 1,2 milliard d'euros et prévenu que celle du deuxième trimestre serait bien plus lourde. Société générale a revu sa recommandation sur le titre à "vendre" contre "acheter".

Le géant de l'agroalimentaire Nestlé a pris 1,78% après avoir publié sa plus forte croissance de chiffre d'affaires trimestriel en près de cinq ans.

Sanofi s'est octroyé 2,31% après avoir confirmé ses objectifs 2020 après une croissance soutenue au premier trimestre.

A WALL STREET

Après avoir ouvert en hausse, Wall Street se montrait plus hésitante à mi-séance. A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones perdait 0,05% et le Nasdaq Composite et le Standard & Poor's 500 gagnaient 0,15%.

Aux valeurs, l'action Intel reculait de 1,3%, le premier fabricant mondial de puces ayant dévoilé une prévision de chiffre d'affaires trimestriel inférieure aux attentes.

Le plus important repli du Dow revenait à Boeing (-6,11%) qui prévoit de réduire de près de moitié la production du 787 Dreamliner et d'annoncer une réduction de ses effectifs, selon l'agence Bloomberg.

TAUX

Les rendements obligataires varient peu sur le marché américain où le dix ans recule légèrement, autour de 0,601%.

Mais en Europe, l'aversion au risque a profité aux obligations d'Etat dont les rendements ont reculé: celui du dix ans allemand a perdu plus de quatre points de base à -0,47%.

CHANGES

Le dollar est stable face à un panier de devises internationales et devrait connaître sa plus forte hausse hebdomadaire en quatre semaines, ayant grandement profité de son statut de valeur refuge.

L'euro remonte (+0,2%) après être tombé à un creux d'un mois en séance, à 1,0725 dollar, affecté par l'absence d'accord entre dirigeants européens pour relancer l'économie après la crise du coronavirus.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en hausse grâce entre autres à la mise en oeuvre progressive des réductions de production décidées par d'importants pays exportateurs mais les craintes sur la demande mondiale limitent toutefois les gains.

Le Brent gagne 0,61% à 21,46 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 2,91% à 17 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)

par Laetitia Volga