À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,34% à 5.382,50 points, ajoutant à sa progression de 3% la semaine dernière. Le Footsie britannique a gagné 0,59% et le FTMib italien 0,61%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,24%, le FTSEurofirst 300 de 0,26% et le Stoxx 600 de 0,21%.

Les Bourses allemande et suisse sont restées fermées pour le lundi de Pentecôte.

Les Etats-Unis et le Mexique ont présenté vendredi soir un accord par lequel Mexico s'engage à prendre des mesures "fortes" pour endiguer l'afflux à la frontière américaine de migrants d'Amérique centrale, en conséquence de quoi Washington a renoncé à taxer à 5% dès ce lundi tous les produits importés de son voisin du sud.

La nouvelle a soulagé au moins temporairement des investisseurs de plus en plus préoccupés par les conséquences potentielles de la montée des barrières douanières, ce qu'ont d'ailleurs souligné pendant le week-end les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 réunis au Japon.

"Les marchés font gentiment la fête", commente Jim Reid, stratège chez Deutsche Bank. "Il y a un sentiment de soulagement d'avoir évité les tarifs douaniers (contre le Mexique) et certains saluent la propension de (Donald) Trump à conclure des accords après avoir créé de l'agitation. Ils veulent croire qu'une situation semblable pourrait se produire avec la Chine."

Les marchés actions sont aussi restés portés par la perspective d'un assouplissement de la politique monétaire américaine dans les mois à venir, un scénario qu'ont conforté vendredi les chiffres nettement inférieurs aux attentes de l'emploi américain en mai.

VALEURS

Les valeurs des ressources de base, sensibles au commerce mondial, ont affiché la meilleure performance sectorielle en Europe avec un gain de 1,20%. ArcelorMittal, en hausse de 4,46%, a fini en tête du CAC 40 à Paris et du FTSEurofirst 300 en Europe.

En deuxième position, les bancaires (+1,10%) ont repris des couleurs avec la remontée des rendements obligataires. BBVA, ING Groep et Santander ont trusté les trois premières places de l'EuroStoxx 50.

Le secteur automobile, en hausse de 0,67%, a été soutenu par des informations de Reuters selon lesquelles Renault et Fiat Chrysler Automobiles cherchent à relancer leur projet de fusion. Le premier a gagné 2,59% à Paris et le second 1,73% à Milan.

A Londres, BAE Systems s'est adjugé 1,89% en réaction au projet de rapprochement aux Etats-Unis entre United Technologies et Raytheon, qui ravive les spéculations sur des fusions-acquisitions dans le domaine de la défense et de l'aéronautique.

La plus forte hausse du Stoxx 600 a été pour un autre britannique, le spécialiste du commerce en ligne Ocado, qui a gagné 4,67% après l'annonce d'une diversification dans "l'agriculture verticale".

Hors indice, le voyagiste Thomas Cook a bondi de 17,10% après avoir fait état de contacts avec le chinois Fosun Tourism, propriétaire du Club Med, en vue d'un éventuel rachat de ses activités de tour opérateur.

A WALL STREET

Les indices de Wall Street profitent aussi de l'accord entre le Mexique et les Etats-Unis : au moment de la clôture européenne, le Dow Jones gagne 0,75%, le S&P 500 près de 1% et le Nasdaq Composite 1,77%.

Les valeurs exposées au Mexique comme les constructeurs automobiles ou le groupe de spiritueux Constellation Brands, propriétaire de la bière Corona, se distinguent mais Raytheon (+1,78%) profite à peine de l'annonce de son projet de rapprochement avec United Technologies (-1,68%), sur lequel le président Donald Trump a exprimé des réserves.

Huit des 11 grands indices sectoriels S&P sont dans le vert, emmenés par la consommation discrétionnaire (+1,97%), les technologiques (+1,84%) et les financières (+1,46%).

LES INDICATEURS DU JOUR

Aucun indicateur majeur n'était à l'ordre du jour aux Etats-Unis.

En Europe, la statistique mensuelle du produit intérieur brut au Royaume-Uni a fait ressortir une contraction plus forte que prévu de 0,4% en avril, après déjà un recul de 0,1% en mars. Du côté du commerce extérieur, les importations britanniques ont chuté de 14,4% en volume en avril par rapport à mars et les exportations ont baissé de 10,9%.

En Asie, les chiffres du commerce extérieur chinois ont montré une reprise de 1,1% des exportations en mai sur un an mais un recul de 8,5% des importations. L'excédent commercial bilatéral avec les Etats-Unis, lui, a atteint son niveau le plus élevé en quatre mois.

Au Japon, la croissance du premier trimestre a été révisée à 2,2% en rythme annualisé, au lieu de 2,1% en première estimation.

CHANGES

Le regain d'appétit pour les actifs à risque s'accompagne d'une remontée du dollar, notamment contre le yen (-0,3%) qui subit des prises de bénéfice après avoir profité la semaine dernière de son statut de valeur refuge.

L'euro, monté la semaine dernière à un plus haut depuis mars à 1,1348 dollar, retombe de 0,2%, pénalisé en outre par des informations de Reuters selon lesquelles des responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sont ouverts à la possibilité d'une baisse de taux si la croissance économique faiblit dans le courant de l'année et si l'impact de la vigueur de l'euro vient s'ajouter au choc des conflits commerciaux.

La livre sterling se replie de 0,4% contre le dollar, affaiblie par les chiffres du PIB au Royaume-Uni au mois d'avril.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du billet vert face à six devises de référence, reprend 0,36% à 96,889.

Du côté des devises émergentes, le peso mexicain gagne autour de 2% face au dollar après l'accord commercial de vendredi mais le yuan est tombé à son plus bas niveau depuis début décembre, près du seuil des sept pour un dollar, en réaction à une chute des importations chinoises en mai.

TAUX

Le mouvement haussier des Bourses s'est accompagné d'une remontée des rendements des emprunts d'Etat européens après leur forte baisse de la semaine dernière. Le rendement du 10 ans allemand, qui restait sur cinq séances consécutives de repli, reprenait en fin de journée 3,8 points de base à -0,22% tandis que celui des OAT à 30 ans a regagné neuf pdb à 1,14% - sa plus forte hausse depuis décembre 2017 - après neuf jours de recul.

Cette progression intervient dans le sillage des rendements des Treasuries américains, dont celui à dix ans qui remonte vers 2,14% après avoir touché vendredi un plus bas depuis septembre 2017 à 2,053%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont peu changés à la clôture européenne, le brut léger américain conservant un gain de 0,1% alors que le Brent de la mer du Nord abandonne 0,65%, sous les 63 dollars.

OR

Le retour de l'appétit pour le risque et la hausse du dollar font refluer l'or de 0,9%, à 1.328,73 dollars l'once, après son pic de 14 mois atteint vendredi à 1.348,1, tout près de l'importante résistance de 1.350 dollars.

A SUIVRE MARDI :

Aux Etats-Unis, la statistique des prix producteurs donnera un premier aperçu de l'inflation du mois de mai mais les marchés attendent surtout les prix à la consommation mercredi et les ventes au détail vendredi.

(Édité par Blandine Hénault)

par Veronique Tison