PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge mercredi, l'approche de la réunion de la Banque centrale européenne favorisant un regain de prudence des investisseurs.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,19% à 6.753,52 points. Le Footsie britannique et le Dax allemand ont cédé 0,33%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,07%, le FTSEurofirst 300 de 0,36% et le Stoxx 600 de 0,36%.

L'optimisme autour de la saison des résultats qui a porté les actions mardi a laissé place au retour de la prudence à la veille de la réunion du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne jeudi alors que les inquiétudes sur l'inflation, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement et la croissance économique restent fortes.

La crainte d'un regain de tension entre Pékin et Washington pèse également sur les marchés après que l'autorité américaine des télécommunications a voté la révocation de l'autorisation accordée à la filiale américaine de China Telecom d'opérer aux États-Unis en invoquant la sécurité nationale.

VALEURS

Le secteur des ressources de base (-1,91%) a affiché la plus forte baisse du jour, pénalisé par la baisse des métaux industriels alors que la Chine accélère les initiatives pour lutter contre la flambée des prix du charbon.

Rio Tinto, ArcelorMittal, Anglo American et Glencore ont perdu de 0,48% à 2,649%.

Worldline (-15,93%) a été sanctionné après des résultats et prévisions jugés décevants, tout comme Deutsche Bank (-6,92%).

En tête du CAC 40, Schneider Electric a gagné 2,41% après avoir fait état d'un chiffre d'affaires record au troisième trimestre.

Egalement parmi les publications bien accueillies, celles de Seb (+12,38%), de Scor (+12,22%), de Sodexo (+5,35%), ou encore du néerlandais ASM International (+6,17%) et de l'allemand Puma (+3,56%).

Le groupe hôtelier Accor (-0,19% en clôture) est brièvement passé en territoire positif en fin de séance Accor après avoir vu son chiffre d'affaires bondir au troisième trimestre, sous l'effet de la forte reprise de la demande pendant une période estivale.

A WALL STREET

Au moment de la clôture européenne, l'indice Dow Jones à Wall Street était en baisse de 0,3% et le Standard & Poor's 500 était stable. Le Nasdaq prenait de son côté 0,5%, soutenu par les prévisions trimestrielles solides de Microsoft (+4%) grâce à ses activités dans le "cloud".

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en nette baisse et a touché un creux depuis le 15 octobre, à -0,184%, à la veille de la réunion de la BCE.

"La BCE ne va pas relever ses taux l'année prochaine (...). Si elle le croit encore, elle doit le dire avec force et cela devrait procurer un certain soulagement", a commenté Chris Iggo d'AXA Investment Managers.

Le dix ans américain baisse de cinq points de base, à 1,5466%.

CHANGES

Le dollar est stable face à un panier d'autres devises de référence et l'euro s'échange autour de 1,1603 dollar. La livre sterling a réduit ses pertes contre le billet vert et la monnaie unique européenne après que le ministre britannique des finances, Rishi Sunak, a annoncé une prévision de croissance économique plus forte en 2021.

Le dollar canadien a augmenté ses gains contre son pendant américain après que la Banque du Canada a annoncé qu'elle pourrait relever son taux directeur plus tôt que prévu.

"Il n'y a vraiment pas besoin d'une politique monétaire ultra-stimulante à ce stade. Nous nous attendons maintenant à ce que la BoC commence à relever ses taux en juillet 2022 et nous prévoyons des hausses d'un quart de point par trimestre", a déclaré Doug Porter, économiste en chef de BMO Capital Markets.

PÉTROLE

Les cours du pétrole reculent après l'annonce par l'EIA d'une augmentation plus forte que prévu des stocks de brut aux États-Unis.

Le baril de Brent perd 2,3% à 84,45 dollars et le brut léger américain 1,9% à 82,7 dollars.

(Reportage Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga