À Paris, le CAC 40 a fini la journée sur un gain de 1,08% (62,41 points) à 5.824,30 points, sa meilleure clôture depuis novembre 2007.

A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,86% et à Francfort, le Dax a progressé de 1,35%, au plus haut depuis juin 2018. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 1,14%, le FTSEurofirst 300 1,01% et le Stoxx 600 1%. Ce dernier a dépassé son pic de janvier pour atteindre son plus haut niveau depuis août 2015 à 403,99 points.

Les Etats-Unis et la Chine ont confirmé des progrès dans les discussions commerciales bilatérales, ce qui conforte le scénario d'une signature avant la fin du mois d'un accord partiel par les présidents Donald Trump et Xi Jinping.

Wilbur Ross, le secrétaire au Commerce américain, a évoqué par ailleurs la possibilité que Washington renonce à imposer ce mois-ci de nouveaux droits de douane sur les automobiles importées aux Etats-Unis. Et il a aussi laissé entendre que des entreprises américaines pourraient obtenir "très prochainement" le feu vert pour vendre des composants au groupe chinois Huawei.

"Les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine demeurent le principal moteur sur les actions, cette classe d'actifs étant sur la bonne voie pour une cinquième semaine consécutive de gains", note Pierre Veyret, analyste technique d'ActivTrades.

VALEURS

Le flux de nouvelles sur le commerce a logiquement profité en premier lieu aux secteurs de la cote les plus sensibles aux tensions entre Washington et Pékin: l'indice Stoxx des matières premières a pris 2,91%, celui de l'automobile 2,92% - au plus haut depuis six mois - et celui des hautes technologies 1,29%.

Le compartiment bancaire (+2,04%) a bénéficié quant à la lui de la remontée des rendements obligataires.

Résultat: banques et constructeurs automobiles dominent le palmarès des meilleures performances de l'EuroStoxx 50 sur la journée avec des progressions de 3,27% pour Santander, de 3,11% pour BMW ou encore de 2,6% pour BNP Paribas.

A noter par ailleurs, la hausse de 8,47% de Ryanair après des résultats semestriels supérieurs aux attentes.

Casino (+1,56%) n'a que brièvement souffert de l'annonce par la Commission européenne de l'ouverture d'une enquête visant le distributeur et Intermarché pour des soupçons de pratiques anticoncurrentielles.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 0,47%, le Standard & Poor's 500 0,45% et le Nasdaq Composite 0,48%.

Le Dow a battu dès l'ouverture son record du 16 juillet pour atteindre 27 517,58 points. Les deux autres grands indices avaient déjà fini vendredi sur de nouveaux plus hauts historiques après les chiffres meilleurs qu'attendu de l'emploi aux Etats-Unis.

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, les résultats définitifs des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier confirment sans surprise la poursuite de contraction de l'activité.

Plus rassurant, l'indice Sentix du sentiment des investisseurs dans la zone euro a rebondi bien plus fortement qu'attendu, à -4,5 après -16,8 en octobre.

Aux Etats-Unis, les commandes à l'industrie aux Etats-Unis ont diminué plus qu'attendu en septembre et les investissements des entreprises en biens d'équipement ont été plus faibles qu'estimé initialement.

CHANGES

L'appétit pour le risque désavantage les monnaies généralement utilisées comme instruments de couverture, à commencer par le yen et le franc suisse.

Le dollar en profite pour s'apprécier face à un panier de devises de référence (+0,21%).

L'euro, lui, cède du terrain face au billet vert à 1,1143 avant le discours que doit prononcer à partir de 18h00 GMT Christine Lagarde à l'occasion de son premier discours public depuis sa prise de fonctions à la tête de la Banque centrale européenne (BCE).

TAUX

La hausse des actions fait souffrir les emprunts d'Etat, avec pour conséquence une poursuite de la remontée rapide des rendements: celui du Bund allemand à dix ans a fini la journée à -0,347%, en hausse de trois points de base.

Sur le marché américain, celui des Treasuries de même échéance bondit de plus de six points à 1,7875%, finissant d'effacer la baisse marquée subie jeudi au lendemain de la baisse de taux de la Réserve fédérale, qui l'avait ramené à un plus bas de trois semaines.

PÉTROLE

Le marché pétrolier profite lui aussi du regain d'optimisme sur le commerce, mais également des déclarations du ministre iranien du Pétrole sur la possibilité de nouvelles réductions de production à l'issue de la réunion de l'Opep en décembre.

Le Brent gagne 1,7% à 62,74 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 2,08% à 57,37 dollars.

L'un et l'autre évoluent au plus haut depuis fin septembre.

(Marc Angrand, édité par Sophie Louet)