Londres exceptée, les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi mais sur des écarts limités, la prudence avant les annonces de la Réserve fédérale américaine ayant tempéré l'optimisme des investisseurs.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une hausse de 0,13% (6,49 points) à 5074,42 points après avoir gagné jusqu'à 0,47%. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,44% alors qu'à Francfort, le Dax progressait de 0,29%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,2%, le FTSEurofirst 300 0,4% et le Stoxx 600 0,58%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait plus nettement dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 0,8%, le Standard & Poor's 500 0,5% et le Nasdaq Composite 0,22%.

La Fed devrait annoncer à 18h00 GMT qu'elle maintient sa politique monétaire, déjà ultra-accommodante, mais les marchés attendent surtout ses nouvelles prévisions économiques et les commentaires de son président, Jerome Powell, sur la conjoncture économique, sur les perspectives de taux et sur les implications de la nouvelle stratégie dévoilée fin août.

"Si nous nous attendons à une révision en nette hausse des prévisions économiques, avec une croissance plus solide et une baisse du chômage, les projections du 'dot plot' devraient présager de taux inchangés jusqu'à la fin de la période de prévision, qui inclut maintenant 2023", explique Mohammed Kazmi, stratège macro et gérant taux fixes à l'Union Bancaire Privée.

Les marchés ont par ailleurs pratiquement ignoré la révision à la hausse des prévisions de l'OCDE pour l'économie mondiale, qui table désormais sur une contraction limitée à 4,5% cette année avant un rebond de 5% en 2021.

VALEURS

Les plus fortes progressions sectorielles en Europe sont pour l'immobilier, dont l'indice Stoxx a gagné 1,58%, et pour les matières premières (+1,58%) alors que le compartiment de l'automobile <.SXAP (-0,10%) accuse le seul repli du jour.

Le groupe espagnol Inditex, propriétaire de l'enseigne de mode Zara, enregistre la meilleure performance de l'EuroStoxx 50, une hausse de 8,08%, après avoir renoué avec les profits malgré la chute de ses ventes.

A Paris, Alstom, à quelques jours de son retour dans le CAC 40, a pris 1,08% après l'annonce des nouvelles modalités du rachat de la division rail du canadien Bombardier.

A la baisse, Casino a perdu 1,91%, pénalisé par l'abaissement de la recommandation de JPMorgan, passé à "neutre".

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les ventes au détail d'août ont un peu déçu et confirmé leur décélération avec une hausse limitée à 0,6% alors que le consensus Reuters tablait sur une progression de 1%.

CHANGES

Le dollar est pratiquement inchangé face à un panier de devises de référence (-0,09%) dans l'attente de la Fed mais l'euro recule un peu, à 1,1834 (-0,09%).

La livre sterling, au contraire, brille en profitant des nouvelles informations laissant espérer un déblocage des discussions entre Londres et Bruxelles sur le Brexit: elle a repassé le seuil de 1,30 dollar (+0,71%) et prend près de 1% face à l'euro.

TAUX

Comme sur celui des devises, l'attentisme l'a emporté sur le marché obligataire, les rendements de référence restant pratiquement immobiles au moment de la clôture en Europe, à -0,486% pour le Bund allemand à dix ans et 0,6723% pour son équivalent américain.

A noter toutefois, le plus bas de près d'un mois du rendement à dix ans italien à 0,962%, un signe parmi d'autres confirmant que les investisseurs s'attendent au maintien de politiques très accommodantes, voire à de nouvelles mesures de soutien dans les mois à venir.

PÉTROLE

Le marché pétrolier reste en forte hausse, soutenu à la fois par l'arrivée de l'ouragan Sally sur le sud des Etats-Unis et par l'annonce d'une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent gagne 3,5% à 41,95 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 3,94% à 39,79 dollars.

Les réserves de brut américaines ont diminué de 4,4 millions de barils la semaine dernière selon les chiffres de l'Energy Information Administration (EIA) alors que le consensus Reuters tablait sur une hausse de 1,3 million de barils.

A SUIVRE JEUDI :

La séance de jeudi, au-delà des réactions aux annonces de la Fed, sera animée entre autres par les décisions de la Banque d'Angleterre et par les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)