À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,18% à 4.946,95 points. Le Footsie britannique a perdu 0,11% avec la baisse des titres liés à l'énergie, très présents à la Bourse de Londres. Le Dax allemand a gagné 0,49%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,34%, le FTSEurofirst 300 0,33% et le Stoxx 600 0,4%.

Sur la semaine, ce dernier a perdu 2,09% et le CAC 2,88%.

PÉTROLE

Le prix du baril baisse fortement, touchant des plus bas depuis octobre 2017, toujours en raison des inquiétudes sur une surabondance de l'offre dans le sillage de l'annonce d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis, sur fond de craintes d'un éventuel ralentissement de l'économie mondiale.

Le Brent recule de 6,05% à 58,81 dollars. Le contrat sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a cédé 6,5% à 51,08 dollars le baril.

"Le marché anticipe un ralentissement économique et s'attend à ce que les négociations sur le commerce entre les Etats-Unis et la Chine ne se déroulent pas bien (la semaine prochaine)", a déclaré Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group à Chicago. "Le marché ne croit pas que l'Opep (qui se réunit le 6 décembre) va être capable d'agir assez rapidement pour compenser le ralentissement à venir de la demande."

VALEURS

Dans ce contexte, le compartiment Stoxx du pétrole et du gaz a chuté de 2,72%, plus forte baisse en Europe devant le secteur des ressources de base avec la baisse des métaux industriels (-2,62%).

Royal Dutch Shell a perdu 3,48% et BP 2,4%. Toujours à la Bourse de Londres, Anglo American, Rio Tinto, BHP ou encore Glencore ont lâché entre 3,4 et 4,5%.

A Paris, les trois plus fortes baisses du CAC sont revenues à ArcelorMittal (-3,10%), Total (-3,01%) et TechnipFMC (-2,79%).

A la hausse, Renault a profité du relèvement de la recommandation de Jefferies, à "acheter" contre "conserver", et a pris 2,28%. Eramet a bondi de 12,11% sur un relèvement de recommandation par Bank of America Merrill Lynch.

A WALL STREET

La baisse du pétrole dicte la tendance à Wall Street. Les trois indices new-yorkais évoluent dans le rouge: le Dow Jones perd 0,54%, le S&P-500 0,48% et le Nasdaq est quasiment à l'équilibre.

Les titres Chevron (-3,6%) et Exxon Mobil (-3,05%) signent les deux plus fortes baisses du Dow. Le secteur de l'énergie chute de 3,58%, à un plus bas de quatorze mois.

CHANGES

Sur le marché des changes, l'euro abandonne 0,66% à 1,1332 dollar, un plus bas depuis une semaine, ce qui a permis au marché actions de se maintenir à flot. La baisse de la monnaie unique est liée aux chiffres inférieurs aux attentes des indices PMI flash en Allemagne et en zone euro, qui traduisent un ralentissement de la croissance de l'activité.

"Le PMI soulève des doutes quant à la capacité de l'économie à rebondir après la faiblesse du troisième trimestre. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le marché ait mal réagi", a déclaré Jack Allen, économiste senior chez Capital Economics.

"Les données ne sont pas assez mauvaises pour que la BCE ne mette pas fin à son programme d'achats d'actifs en fin d'année. Mais si la croissance ne rebondit pas, les responsables de la BCE devront y réfléchir à deux fois avant de relever les taux l'an prochain."

Aux PMI s'ajoute la confirmation de la contraction du PIB allemand au troisième trimestre, principalement à cause d'un ralentissement des exportations.

Dans ce climat d'aversion au risque, le dollar tire son épingle du jeu avec un gain d'environ 0,2% face à un panier de devises de référence.

La livre sterling perd autour de 0,5% face au dollar en raison de prises de bénéfice et d'une nervosité grandissante avant le sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne de dimanche pour valider le projet sur le Brexit alors que des dissensions persistent sur Gibraltar.

TAUX

Comme l'euro, les rendements obligataires européens ont reculé après les indices PMI. Le taux du Bund allemand à dix ans est tombé à 0,34%.

Les rendements italiens ont réduit leurs pertes par le démenti du ministre italien des Affaires européenne, Paolo Savona, sur des rumeurs faisant état de son intention de démissionner pour protester contre la stratégie budgétaire du gouvernement.

Sur le marché des obligations du Trésor américain, le rendement à 10 ans tutoie 3,05%.

MÉTAUX

Le cours du nickel est tombé à un plus bas de 11 mois en raison de craintes d'offre excédentaire l'année prochaine et de baisse de la demande en Chine, le plus important consommateur mondial. Le nickel a perdu près de 4% sur la semaine.

Les autres métaux industriels sont également délaissés, les investisseurs craignant un échec des pourparlers prévus entre Donald Trump et Xi Jinping la semaine prochaine sur le commerce.

A SUIVRE lundi :

La journée de lundi sera marquée par le début de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G20 et, côté indicateurs, par l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne.

(Avec Ritvik Carvalho à Londres et Jessica Resnick-Ault à Chicago, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Laetitia Volga