À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,79% à 5.153,19 points. Le Footsie britannique 0,55% et le Dax allemand 1,89%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 1,84%, le FTSEurofirst 300 1,44% et le Stoxx 600 1,41%.

Sur la semaine, le CAC 40 a pris 3,86% et le Stoxx 600 3,04%, sa plus forte hausse hebdomadaire des neuf dernières semaines.

La Bourse de Francfort, très dépendante des conditions du marché mondial et qui perdait du terrain contre la tendance générale en début de journée, a pris jusqu'à 2,1% à l'annonce qu'un consensus avait été trouvé sur des points clé du contentieux sino-américain.

Les négociations entre la Chine et les Etats-Unis ont permis d'accomplir d'importants progrès et se poursuivront la semaine prochaine à Washington, a déclaré vendredi le président chinois Xi Jinping. L'agence Chine nouvelle a rapporté ensuite que les deux pays étaient parvenus à un accord de principe sur plusieurs points décisifs.

Côté américain, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a évoqué sur Twitter des discussions "productives" après avoir rencontré le vice-Premier ministre chinois Liu He, principal conseiller économique de Xi Jinping.

Ces bonnes nouvelles relèguent au second plan l'annonce, jeudi, du plus net repli des ventes au détail aux Etats-Unis depuis plus de neuf ans (-1,2%) et la publication, peu avant l'ouverture, d'une contraction inattendue de la production industrielle (-0,6%).

Mais le flou qui continue d'entourer les modalités du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, au lendemain du nouveau revers infligé par la Chambre des communes à Theresa May, reste un sujet de préoccupations.

VALEURS

Premiers secteurs européens a réagir à ces annonces sur les négociations commerciales, les produits de base ont gagné 1,94%, à un pic de quatre mois, tandis que l'automobile a effacé ses pertes du début de séance pour terminer sur un gain de 2,08%. Ce dernier secteur reculait dans la matinée en raison d'une baisse de 4,6% des immatriculations en Europe et des interrogations sur la croissance chinoise après l'annonce d'un ralentissement des prix à la production.

A Paris, Faurecia, Renault et PSA ont pris respectivement 4,593%, 3,58% et 1,72% tandis qu'à Francfort, Volkswagen a gagné 1,79% et Continental 3,7%.

En tête des hausses, le secteur bancaire (+2,66%) a profité de l'annonce par Benoît Coeuré, membre du directoire de la banque centrale européenne, qu'une nouvelle salve de prêts à très long terme (TLTRO) était possible et était discutée.

Les banques italiennes, notamment, ont pris plus de 4%.

"Pour les banques italiennes, c'est absolument crucial qu'il y ait une discussion autour des TLRTO", dit Daniel Lenz, responsable de la stratégie sur le marché des taux chez DZ Bank.

Vivendi et TF1 se sont distingués, prenant respectivement 5,63%, plus forte hausse du Stoxx 50, et 2,2%, en réaction à de solides résultats annuels.

Bolloré, principal actionnaire de Vivendi, en a profité (+6,68%) aussi.

La plus forte baisse du Stoxx est revenue en revanche à Eutelsat qui a chuté de 5,96%, le groupe de satellites de communication ayant annoncé un recul de ses résultats au cours du second semestre.

À WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, les grands indices américains sont en hausse de 0,23% à 1,2%, portés eux aussi par les avancées sur le commerce à la veille d'un long week-end, le marché étant fermé lundi pour le Washington's Day.

Mais l'optimisme des investisseurs est altéré par le net repli des ventes au détail en décembre (-1,2%), annoncé jeudi, et par la publication peu avant l'ouverture d'une contraction inattendue de la production industrielle.

Le S&P reste néanmoins au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours, un seuil technique clé, pour le troisième jour d'affilée.

Autre facteur freinant les ardeurs: la menace du président américain Donald Trump de décréter l'état d'urgence afin de débloquer des fonds pour son mur à la frontière avec le Mexique.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les indicateurs américains ont soufflé le chaud et le froid.

La production manufacturière américaine a subi en janvier sa baisse la plus marquée depuis huit mois et le recul touche une large gamme de produits, faisant craindre un ralentissement brutal de l'activité industrielle.

Mais la confiance du consommateur américain s'est améliorée plus fortement que prévu en première estimation au mois de février, selon l'université du Michigan, et L'indice "Empire State" de l'activité manufacturière dans la région de New York a rebondi plus fortement que prévu.

En Europe, le marché automobile européen a débuté 2019 comme il a terminé 2018, en repli pour un cinquième mois consécutif depuis l'introduction des nouvelles normes antipollution WLTP en septembre, selon les données publiées par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).

Les investisseurs surveilleront aussi la date limite (17 février) de publication d'un rapport du Secrétariat américain au Commerce sur la question de savoir si les importations de voitures européennes représentent une menace.

Quant à l'excédent commercial de la zone euro, il a diminué en 2018 à cause d'une augmentation des importations bien supérieure à celle des exportations, montrent les statistiques publiées vendredi par Eurostat.

CHANGES

L'"indice dollar" est en légère hausse (+0,13%), se stabilisant après avoir fluctué dans les deux sens à la suite de la parution des prix à l'importation qui ont baissé pour le troisième mois de suite en janvier.

L'euro se traite à 1,127 dollar après un pic au-dessus de 1,130 atteint en Asie le matin, et la livre sterling est en hausse face au dollar et à l'euro après un net rebond des ventes au détail britanniques en janvier.

L'euro s'apprête à accuser une deuxième semaine de baisse d'affilée face au dollar, avec un repli de 1,75% depuis le début de l'année en raison d'indicateurs de conjoncture moins bons que prévu.

TAUX

Les variations sont limitées sur le marché obligataire où le 10 ans américain est stable à près de 2,66% et le rendement du Bund aussi, à 0,10%.

En revanche, les variations sont un peu plus animées sur le marché espagnol où le rendement des emprunts d'Etat à 10 ans est retombé à plus de 1,256%, après un pic d'une semaine à 1,269% inscrit en réaction à l'annonce d'élections législatives anticipées le 28 avril.

Les rendements italiens sont également en hausse après les propos de Benoît Coeuré et ceux d'un député d'extrême droite, Claudio Borghi, qui a déclaré que l'Italie pourrait quitter l'Union européenne si les élections européennes ne débouchaient pas sur des changements au sein du bloc.

PÉTROLE

Le Brent se traite à plus de 65,70 (+1,9%) dollars le baril, à un pic de trois mois, et le brut léger américain revient à plus de 55 dollars (+1,8%), les deux contrats de référence bénéficiant d'une réduction de la production de l'Opep et de la fermeture partielle d'un important gisement pétrolier offshore en Arabie saoudite.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Juliette Rouillon