À Paris, l'indice CAC 40 est en baisse de 0,52% à 5.360 points vers 08h10 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,32% et à Londres, le FTSE perd 0,21%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,57%, le FTSEurofirst 300 cède 0,11% et le Stoxx 600 recule de 0,24%.

La Bourse de Milan est pour sa part en baisse de 1,83%, Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur et chef de file de la Ligue d'extrême droite, ayant proclamé la fin de la coalition formée avec le Mouvement 5 Etoiles et réclamé des élections législatives anticipées.

Le dossier commercial est également un facteur de baisse pour les investisseurs après une information de Bloomberg selon laquelle la Maison blanche tarde à se prononcer sur l'octroi de licences à des entreprises américaines pour les autoriser à travailler avec le chinois Huawei. L'administration Trump agirait ainsi en réaction à la décision du gouvernement chinois de suspendre l'achat de produits agricoles américains.

Du côté des indicateurs, les importations ont augmenté plus fortement que prévu en juin en Allemagne alors que les exportations se sont contractées conformément aux attentes.

Les investisseurs attendent principalement les chiffres du produit intérieur brut (PIB) britannique au deuxième trimestre, dont la publication est prévue à 08h30 GMT. Le consensus Reuters table sur une stagnation de l'économie sur la période avril-juin et une croissance revenue à 1,4% sur un an après 1,8% au premier trimestre.

VALEURS

Le compartiment bancaire (-0,89%) est délaissé, pénalisé par le repli des banques italiennes dont l'indice perd 3,56%.

Unicredit, Banco BPM ou encore Intesa Sanpaolo perdent entre 3% et 4%.

La faiblesse des prix du minérai de fer chinois pèse sur les valeurs minières: ArcelorMittal est en queue de peloton du CAC (-2,57%) tandis que Rio Tinto et BHP perdent chacun environ 1,3% à la Bourse de Londres.

Bayer gagne 8,43%, à un plus haut d'environ cinq mois, sur la base d'informations selon lesquelles le groupe chimique allemand serait prêt à verser 8 milliards de dollars pour solder les litiges sur le RoundUp.

Le titre WPP grimpe de 6,67%, le groupe publicitaire ayant fait état avant l'ouverture de ventes supérieures aux attentes au deuxième trimestre. Dans son sillage, le concurrent Publicis gagne 1,04% et le compartiment des médias en Europe prend 0,46%, la plus forte hausse sectorielle.

TAUX

Les tensions politiques favorisent une poussée des rendements obligataires italiens: le rendement des titres à deux ans émis par Rome s'envole à 0,25%, un pic d'un mois, et le 10 ans grimpe d'environ 17 points de base, pour atteindre 1,74%, un plus haut depuis la mi-juillet.

Ainsi, l'écart de rendement ("spread") entre les titres à dix ans italiens et allemands a atteint un pic à 236 points de base, au plus haut depuis un mois..

Parallèlement, les emprunts d'Etat jugés les plus sûrs, Etats-Unis et Allemagne en tête, reculent.

Le rendement du dix ans allemand tombe à -0,585%, en baisse de plus de deux points de base et proche du plus bas record de -0,61% touché mercredi.

Son équivalent américain recule plus légèrement, à 1,70%, après avoir atteint en cours de séance jeudi un pic à 1,793% avec le rebond de Wall Street et la baisse inattendue des inscriptions au chômage.

A WALL STREET

Wall Street a confirmé jeudi ses velléités de rebond de la veille, l'indice Dow Jones s'adjugeant 1,43% à 26.378,19 points pour terminer tout près de son plus haut du jour.

Le S&P-500, plus large, a pris 1,88% à 2.938,09, enchaînant une troisième séance de reprise et signant sa meilleure performance depuis deux mois. Par rapport au plus bas de la séance de mercredi, le S&P a rebondi de 4%.

Le Nasdaq Composite s'est adjugé pour sa part 2,24% à 8.039,16, sous l'impulsion des valeurs technologiques et des services de communication.

Après la clôture, Uber perdait 6% dans les transactions électroniques en réaction à des résultats trimestriels inférieurs aux attentes, marqués par une perte de 5,2 milliards de dollars.

Symantec, qui comme Uber avait brillé pendant la séance régulière, a de son côté confirmé après la clôture la vente de son activité de logiciels de sécurité pour entreprises à Broadcom pour 10,7 milliards de dollars.

EN ASIE

Dans le sillage de Wall Street, l'indice Nikkei à la Bourse de Tokyo a gagné 0,44%.

En revanche, les Bourses chinoises ont effacé leur gains en réaction aux craintes sur le commerce et à la baisse des prix à la production en juillet en Chine, une première en trois ans, qui accentue les craintes d'une déflation et met Pékin sous pression pour engager des mesures supplémentaires de soutien à l'économie dans un contexte d'escalade des tensions commerciales.

L'indice des grandes capitalisations de Chine continentale a perdu 1% et la Bourse de Shanghai a cédé 0,7%.

CHANGES

Le dollar est quasiment stable face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui grappille 0,1% à 1,119 et ne manifeste aucune réaction face à l'agitation politique en Italie.

Le yen se stabilise après avoir pris plus de 0,3%. Les analystes justifient ce bref et léger attrait pour la valeur refuge à un regain d'inquiétudes sur le commerce.

"Les informations concernant Huawei ont déclenché la hausse du yen, rappelant que le différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine reste un risque et que ce risque ne faiblit pas", a déclaré Junichi Ishikawa chez IG Securities.

Le yuan, qui a franchi lundi le seuil de 7,0 pour un dollar pour la première fois depuis 2008, est inchangé à 7,052 sur le marché "offshore".

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, les cours du brut sont en hausse modérée à la faveur d'informations selon lesquelles l'Arabie saoudite a eu des discussions avec d'autres pays producteurs de pétrole au sujet de la chute récente des cours, relançant les spéculations sur une nouvelle réduction de la production de l'Opep.

Les craintes sur le commerce freinent toutefois la progression des cours : le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,3% à 52,7 dollars le baril et le Brent monte à 57,43 dollars.

(Édité par Bertrand Boucey)

par Laetitia Volga