À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,17% à 5.108,36 points après une heure d'échanges environ. À Francfort, le Dax abandonne 0,07% tandis qu'à Londres, le FTSE avance de 0,31%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,08%, le Stoxx 600 abandonne 0,04% et le FTSEurofirst 300 avance de 0,23%.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois est ressortie à 6,5% en rythme annuel au troisième trimestre, légèrement en deçà des attentes des analystes interrogés par Reuters qui prévoyaient une progression de 6,6%, contre 6,7% au deuxième trimestre.

"Le chiffre de 6,5% est nettement inférieur aux attentes du consensus. La faiblesse provient principalement de l'industrie secondaire, et particulièrement du secteur manufacturier. Nous pourrions revoir nos prévisions du quatrième trimestre", indique Betty Wang, économiste pour la Chine chez ANZ à Hong Kong.

Les autorités chinoises ont toutefois été promptes à réagir vendredi, en assurant les marchés de leur soutien aux entreprises privées et à celles rencontrant des problèmes de liquidités, ce qui a contribué au net rebond des places boursières en Chine.

Les chiffres de la croissance chinoise ne font néanmoins qu'ajouter aux incertitudes plus générales sur l'impact des barrières douanières sur l'économie mondiale, dans un contexte de resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine et de hausse des rendements des Treasuries.

En Europe, les tensions autour de la politique budgétaire italienne restent par ailleurs vives: la Commission européenne a jugé que le projet de budget 2019 de Rome enfreignait de manière particulièrement grave les règles européennes en matière budgétaire dans une lettre remise jeudi au ministre italien de l'Economie Giovanni Tria.

Cette démarche pourrait préluder à un rejet sans précédent de la loi de finances préparée par l'exécutif italien. Bruxelles attend que l'Italie réponde à ces observations d'ici lundi.

VALEURS

Outre les incertitudes macroéconomiques, les investisseurs ont aussi à digérer une salve de publications de résultats. A Paris, plusieurs avertissements sur résultats secoue la cote : Sopra Steria décroche ainsi de 20,33%, Bouygues chute de 7,87% et Michelin lâche 7,11%.

Le recul du fabricant de pneumatiques pèse sur l'ensemble du compartiment automobile européen, dont l'indice Stoxx perd 1,8%.

A l'inverse, Fnac-Darty s'envole de 14,02% après avoir fait état d'une performance meilleure que prévu au troisième trimestre et annoncé un programme de rachat d'actions.

Ailleurs en Europe, le groupe pétrolier norvégien Aker BP grimpe de 3,66%, en tête du Stoxx 600, après avoir fait état vendredi d'une croissance supérieure aux attentes de son bénéfice opérationnel au troisième trimestre.

Le britannique Intu Properties bondit pour sa part de 12,66% après avoir confirmé avoir reçu une offre de rachat d'un consortium formé par le milliardaire John Whittaker et des fonds saoudiens et canadiens au prix de 215 pence.

EN ASIE

Les Bourses chinoises ont clôturé en forte hausse après avoir reculé dans un premier temps à la parution des chiffres de la croissance, rassurées par la perspective de mesures de soutien des autorités chinoises face au ralentissement économique en cours.

"Les chiffres du PIB confirment les attentes sur un ralentissement de l'économie, et les responsables politiques font de gros efforts pour soutenir le sentiment de marché", observe Josh Sheng, directeur des investissements chez Shanghai Tongshengtonghui AM.

L'indice composite de Shanghai a bondi de 2,58% après avoir perdu jusqu'à près de 1,5% en séance. Le CSI 300 a gagné 2,97% et le Hang Seng à Hong Kong progresse de 0,52% juste avant la clôture.

A Tokyo, le Nikkei a toutefois reculé de 0,56%, pour signer une troisième semaine consécutive dans le rouge, affecté notamment par le net repli jeudi soir de Wall Street.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en nette baisse jeudi, plombée par le secteur industriel après des résultats de sociétés qui ravivent les inquiétudes sur l'impact des tarifs douaniers et par la perspective de nouvelles hausses de taux de la Réserve fédérale.

L'indice Dow Jones s'est replié de 1,27%, le S&P-500 a perdu 1,44% - terminant pratiquement sur sa moyenne mobile sur 200 jours - et le Nasdaq Composite a chuté de son côté 2,06%.

Les contrats à terme sur les trois indices indiquent pour l'heure une progression de 0,1% à 0,4% à l'ouverture vendredi.

TAUX

Les rendements des Treasuries sont stables, après avoir reculé la veille à la faveur d'achats refuge liés à la baisse du marché actions. Le taux à 10 ans évolue autour de 3,178%, après être monté jusqu'à 3,261% la semaine dernière.

En Europe, les rendements des BTP italiens se tendent à nouveau en raison des frictions croissantes entre Rome et Bruxelles sur le projet de budget italien. Les taux à deux et cinq ans gagnent plus de dix points de base et le rendement à 10 ans a touché un nouveau plus haut depuis février 2014.

Parallèlement, le rendement du Bund allemand à 10 ans recule de près de trois points de base, pour revenir sous 0,4%. L'écart de rendement entre les échéances allemande et italienne, qui permet de mesurer la prime de risque associée à la dette italienne, s'élargit à plus de 337 points de base, son niveau le plus important depuis 2013.

CHANGES

Les tensions sur le budget italien continuent de peser sur l'euro, qui a perdu 1,3% depuis le début du mois face au dollar. La devise unique évolue autour de 1,1440 dollar, à un plus bas de plus d'une semaine.

La livre sterling est pour sa part affectée par les incertitudes concernant le Brexit et la capacité de Londres et Bruxelles à trouver un accord de sortie.

L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, est ainsi orienté à la hausse, à un plus haut depuis le 9 octobre.

PÉTROLE

Les cours du brut reprennent des couleurs après avoir terminé en nette baisse la veille sur le Nymex, après l'annonce d'une hausse des stocks aux Etats-Unis et en réaction aux tensions autour de l'Arabie Saoudite et de l'affaire Khashoggi.

Jeudi soir, le président américain Donald Trump a mis en garde Ryad contre des conséquences "très sévères" s'il était avéré que des dirigeants saoudiens sont liés à la disparition du journaliste et opposant Jamal Khashoggi le 2 octobre à Istanbul.

Le baril de Brent revient vers 79,60 dollars après être tombé jusqu'à moins de 79 dollars, et le baril de brut léger américain (WTI) se rapproche du seuil des 69 dollars pour s'éloigner d'un plus bas d'un mois.

(Édité par Patrick Vignal)

par Blandine Henault