À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,92% à 5.106,37points. Le Footsie britannique a perdu 1,94% et le Dax allemand 1,48%.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 1,77%, le FTSEurofirst 300 1,98% et le Stoxx 600 1,98%, à son plus bas niveau depuis fin décembre 2016.

Signe de la nervosité sur les marchés d'actions, l'indice de volatilité en zone euro a grimpé à un plus haut depuis fin mai.

"Les marchés d'actions sont pris dans un fort mouvement de vente. L'inquiétude concernant l'accélération de la hausse des taux, les avertissements du Fonds monétaire international sur les risques pour la stabilité financière et la persistance des tensions commerciales alimentent les inquiétudes", résument les analystes de la banque néo-zélandaise ANZ.

A en juger par les dernières déclarations de Donald Trump, le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine pourrait encore durer. Le président américain a averti qu'il pourrait prendre beaucoup plus d'initiatives susceptibles d'affecter l'économie chinoise, laissant entendre qu'il n'avait pas l'intention de jouer l'apaisement dans le conflit en cours.

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a déclaré jeudi qu'une guerre économique, qu'elle soit commerciale ou ait trait aux changes, risquait d'être préjudiciable à la croissance mondiale et de nuire à de "simples spectateurs".

Les tensions commerciales pourraient encore freiner la croissance dans la zone euro et les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) se sont interrogés le mois dernier sur l'opportunité de revoir en baisse leur évaluation des risques, montre le compte-rendu de la réunion de septembre.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les prix de détail ont augmenté moins rapidement qu'attendu en septembre aux Etats-Unis, freinés par une hausse moins forte des loyers et une baisse des prix de l'énergie.

"Les rendements sont en baisse et les chiffres de l'inflation sont plus faibles que prévu, ce qui interroge sur le nombre de hausses de taux de la Réserve fédérale en 2019", estime Minh Trang, trader senior sur le marché des changes à la Silicon Valley Bank en Californie.

A l'inverse, pour Charles St-Arnaud, stratégiste en investissement chez Lombard Odier IM, les pressions inflationnistes demeurent, malgré les chiffres du jour. "Ce que la Réserve fédérale va continuer de regarder, c'est l'inflation sous-jacente, qui reste stable à 2,0%, donc en ligne avec ce que dit la Fed depuis plusieurs mois. Je ne vois donc pas dans les chiffres d'aujourd'hui de quoi modifier l'orientation de la Fed", commente-t-il.

Le président américain, Donald Trump, a par ailleurs critiqué publiquement la Fed pour le deuxième jour consécutif, jugeant "ridicule" le relèvement des taux d'intérêt, qui complique le financement des déficits creusés par la politique fiscale et économique de son administration.

TAUX

Le rendement américain à 10 ans est à 3,167%, un plus bas d'une semaine, l'annonce du ralentissement de la hausse des prix à la consommation ayant légèrement contribué à une détente supplémentaire sur les rendements obligataires.

Son équivalent allemand, sous 0,52%, s'est éloigné d'un pic de quatre mois et demi touché la veille à 0,581%.

Contre la tendance, les rendement des emprunts d'Etat italiens ont évolué en hausse en raison des tensions persistantes entourant la politique budgétaire de l'Italie. Le Trésor italien a dû consentir jeudi le taux le plus élevé depuis cinq ans pour emprunter à trois ans sur le marché, lors de la première adjudication réalisée depuis l'annonce des prévisions de déficit du gouvernement.

CHANGES

Le dollar est tombé à un plus bas de deux semaines contre un panier de monnaies de référence, dans le sillage de la baisse des rendements du Trésor américain et après l'annonce d'une hausse des prix de détail plus faible que prévu.

VALEURS

Comme à New York, les compartiments financiers ont figuré parmi les plus fortes baisses sectorielle: l'indice Stoxx européen de l'assurance a perdu 3,24%, celui des services financiers 2,92%, et celui de la banque 2,4%.

A Paris, Axa a perdu 3,52% et BNP Paribas 2,49%

Le secteur lié à l'énergie a abandonné 3,15% avec le repli des cours du pétrole. Total a abandonné 3,4%.

Contre la tendance, Ingenico a gagné 7,85% - plus forte hausse du SBF 120 - après la confirmation par Natixis (-4,62%) de son intérêt pour un rapprochement avec le spécialiste des solutions de paiement qui a également reçu cet été des marques d'intérêt d'Edenred (-3,13%), selon une source proche du dossier.

A WALL STREET

Les trois indices phares de New York évoluent quasiment à l'équilibre: le Dow Jones perd 0,5% et le Nasdaq est stable. Le S&P-500 lâche 0,38% à 2.775,12 points, après être passé sous sa moyenne mobile sur 200 jours pour la première fois depuis le 4 mai.

L'indice S&P de la finance recule de 1,2% et celui de l'énergie 1,4%.

PÉTROLE

Les cours du brut sont orientés en nette baisse, à un creux de deux semaines et demi, en raison de la chute des marchés boursiers mondiaux. L'augmentation plus forte que prévu des stocks américains de pétrole brut la semaine dernière par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) annoncée ce jeudi a eu peu d'impact sur les cours.

Le Brent perd 2,21% à 81,25 dollars et le brut léger américain perd 2,08% sous les 72 dollars.

A SUIVRE vendredi:

Les marchés prendront connaissance de la balance commerciale chinoise qui sera surveillée de près en ces temps de tensions commerciales sino-américaines. La première estimation de l'indice de confiance du Michigan sera publiée à 14h00 GMT.

(Avec Richard Leong, édité par Juliette Rouillon)

par Laetitia Volga