(Actualisé avec heurts entre manifestants et forces de l'ordre)

SRINAGAR, Inde, 17 août (Reuters) - Les autorités indiennes ont rétabli samedi les communications téléphoniques terrestres avec certaines régions du Cachemire, levant une partie des restrictions imposées le 5 août dernier, lorsque New Delhi a supprimé le statut d'autonomie dont jouissait l'Etat du Jammu-et-Cachemire.

Dans la région du Jammu, à la population majoritairement hindoue, les liaisons de téléphonie mobile fonctionnent de nouveau dans certains districts.

Autre signe de détente, pour la première fois depuis la révocation du statut spécial du seul Etat majoritairement musulman de la fédération indienne, les fourgons de police n'ont pas sillonné vendredi soir les rues de Srinagar, capitale d'été de l'Etat, pour appeler les habitants à rester chez eux.

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont éclaté vendredi soir et se sont poursuivis samedi, y ont toutefois faits six blessés, selon des sources médicales, mais le gouvernement local a assuré que la situation était "paisible".

Les autorités indiennes démentent avoir imposé un couvre-feu dans la principale ville de l'Etat mais en de nombreuses occasions ses habitants ont reçu pour consigne de ne pas sortir.

Réunis à huis clos, les Etats membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont exhorté vendredi l'Inde et le Pakistan à éviter les mesures unilatérales dans l'Etat du Jammu-et-Cachemire, sans adopter de déclaration en ce sens, malgré l'insistance de la Chine.

"Le fait que cette réunion ait eu lieu montre qu'il s'agit d'un différend internationalement reconnu", s'est réjouie l'ambassadrice pakistanaise à l'Onu Maleeha Lodhia, dont le pays s'efforce d'internationaliser la crise que New Delhi présente comme relevant purement des affaires intérieures indiennes.

Lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre pakistanais Imran Khan, Donald Trump a par ailleurs estimé que les tensions entre New Delhi et Islamabad devaient être désamorcées par le "dialogue bilatéral", rapporte la Maison blanche. (Fayaz Bukhari avec Michelle Nichols au siège new-yorkais des Nations unies Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André pour le service français)