par Parisa Hafezi

DUBAI, 11 avril (Reuters) - Un incident survenu dimanche sur le site nucléaire iranien de Natanz a été provoqué par un acte de "terrorisme", a déclaré le responsable du nucléaire du pays Ali Akbar Salehi, selon la télévision d'État, ajoutant que Téhéran se réservait le droit d'agir contre les auteurs de cet acte.

La radio publique israélienne Kan, citant des sources de renseignement dont elle n'a pas révélé la nationalité, a par la suite indiqué que l'agence de renseignement d'Israël du Mossad avait mené une cyberattaque contre le site, une information qui n'a fait l'objet d'aucun commentaire officiel israélien.

L'Organisation de l'énergie atomique d'Iran avait auparavant rapporté qu'un problème d'alimentation électrique était à l'origine de l'incident, selon les médias iraniens.

"L'incident n'a fait aucune victime et n'a provoqué aucune contamination", a déclaré son porte-parole, Behrouz Kamalvandi.

Cet incident est survenu au lendemain du lancement par Téhéran d'une nouvelle série de centrifugeuses pour l'enrichissement d'uranium.

Le site sous-terrain de Natanz, situé dans le désert de la province d'Ispahan constitue le coeur du programme d'enrichissement d'uranium de la république islamique d'Iran et il est surveillé par les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui dépend des Nations unies.

"Tout en condamnant cette action méprisable, l'Iran souligne la nécessité pour la communauté internationale et l'Agence internationale de l'énergie atomique de faire face à ce terrorisme nucléaire et se réserve le droit de prendre des mesures contre les auteurs", a déclaré Ali Akbar Salehi, sans préciser ses propos.

Selon la radio Kan, les dégâts à Natanz sont plus importants que ce qui a été rapporté par l'Iran.

En juillet dernier, un incendie à Natanz avait été présenté par les autorités iraniennes comme la conséquence d'une tentative de sabotage du programme nucléaire.

En 2010, le virus informatique Stuxnet, considéré comme le fruit d'une collaboration entre les Etats-Unis et Israël, avait été utilisé pour une attaque contre le site.

"L'IRAN CONTINUERA À AMÉLIORER SA TECHNOLOGIE"

L'incident de dimanche intervient alors que Téhéran et Washington tentent de relancer l'accord nucléaire iranien de 2015, que l'ancien président américain Donald Trump a quitté il y a trois ans en imposant à nouveau à la République islamique des sanctions qui avaient été levées à son encontre dans le cadre de l'accord.

En réaction à ces sanctions, l'Iran a progressivement violé de nombreuses restrictions imposées par l'accord. Les deux pays ont affiché des positions fermes lors de pourparlers indirects à Vienne, la semaine dernière, sur la façon sont les deux parties pourraient à nouveau se conformer à l'accord.

"Les mesures prises contre le site de Natanz montrent l'échec de l'opposition au progrès industriel et politique de l'Iran pour empêcher le développement significatif de l'industrie nucléaire iranienne", a déclaré Ali Akbar Salehi.

"Pour contrecarrer les objectifs de ceux qui ont commandé cet acte terroriste (...) l'Iran continuera à améliorer sa technologie nucléaire d'une part et à lever les sanctions oppressives américaines d'autre part", a-t-il ajouté.

Le président Hassan Rohani a réitéré samedi l'engagement de l'Iran en faveur de la non-prolifération nucléaire tout en supervisant le lancement de centrifugeuses avancées à Natanz. (Version française Camille Raynaud, Marc Angrand et Benjamin Mallet)