17 septembre (Reuters) - L'Iran a officiellement rejoint vendredi l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), pilotée par la Russie et la Chine pour débattre des questions sécuritaires et commerciales en Asie centrale et contourner les sanctions imposées par les pays occidentaux.

L'organisation a été créée en 2001 en tant qu'espace de dialogue entre Moscou, Pékin et les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, avant d'être élargie quatre ans plus tard à l'Inde et au Pakistan.

Signe de son importance croissante pour faire contrepoids aux Occidentaux, c'est au Tadjikistan où se tient le sommet de l'organisation que le président iranien, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, a choisi de faire son premier déplacement à l'étranger depuis sa prise de fonction le mois dernier.

Ebrahim Raïssi s'est félicité de l'opportunité pour son pays de participer ainsi au projet chinois de nouvelles "Routes de la Soie", la télévision iranienne vantant de son côté l'accès aux énormes marchés du sous-continent asiatique que l'appartenance à l'OCS va garantir à Téhéran.

Dans son discours, le président iranien a comparé les sanctions américaines à du terrorisme et invité les autres membres de l'organisation à l'aider à les contourner.

"Rien ne peut empêcher l'Iran de développer des activités nucléaires conformes au droit international", a souligné Ebrahim Raïssi. "La diplomatie ne marche que quand toutes les parties acceptent de s'y plier. Les menaces et les pressions lient les mains des diplomates et les rendent inefficaces."

La Russie et la Chine sont signataires de l'accord sur le nucléaire iranien conclu entre les grandes puissances et Téhéran en 2015, dont l'ancien président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis pour rétablir des sanctions, et que l'administration de Joe Biden et ses alliés européens ne sont pas parvenus pour le moment à remettre sur les rails. (Bureau de Dubaï, version française Tangi Salaün, édité par Bertrand Boucey)