ROME, 13 mars (Reuters) - Le gouvernement italien a déclaré lundi que le groupe paramilitaire russe Wagner était à l'origine de l'augmentation du nombre de bateaux de migrants tentant de traverser la Méditerranée centrale, dans le cadre d'une stratégie de Moscou visant à se venger des pays soutenant l'Ukraine.

"Je pense qu'il est désormais possible d'affirmer que l'augmentation exponentielle du phénomène migratoire au départ des côtes africaines fait également partie, dans une mesure non négligeable, d'une stratégie claire de guerre hybride que la division Wagner est en train de mettre en oeuvre, en utilisant son poids considérable dans certains pays africains", a déclaré le ministre de la Défense, Guido Crosetto, dans un communiqué.

Quelque 20.000 personnes sont arrivées en Italie depuis le début de l'année, contre 6.100 au cours de la même période en 2022, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, et la question de l'immigration fait monter la pression sur le gouvernement de droite.

Reuters a contacté le groupe Wagner pour obtenir des commentaires sur l'allégation de Guido Crosetto.

Guido Crosetto, membre éminent du parti de droite "Frères d'Italie" de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, a appelé les alliés de l'Otan à aider l'Italie à faire face à l'augmentation du nombre d'arrivées de migrants.

"L'Alliance atlantique devient plus forte si les problèmes découlant des choix collectifs sont également partagés, mais elle court le risque de se fissurer si les pays les plus exposés à des représailles de toutes sortes sont laissés seuls", a-t-il déclaré.

Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a fait des remarques similaires lors d'une visite en Israël, en déclarant à l'agence de presse ANSA qu'il était inquiétant que de nombreux migrants proviennent de zones "contrôlées par le groupe Wagner".

(Reportage Angelo Amante, version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)