ROME (Reuters) - L'Italie envisage d'attaquer en justice Pfizer après l'annonce par le laboratoire américain d'une nouvelle réduction des livraisons de son vaccin contre le coronavirus, a déclaré le patron de la cellule de crise italienne contre la pandémie.

La semaine dernière, Pfizer avait annoncé à l'Italie réduire ses livraisons de 29%. Le laboratoire a ajouté mardi qu'il ne serait non seulement pas en mesure de combler ce déficit la semaine prochaine, mais qu'il prévoyait même une légère réduction supplémentaire, a indiqué Domenico Arcuri.

"En conséquence, nous avons discuté des mesures à prendre pour protéger les citoyens italiens et leur santé", a-t-il déclaré tard dans la journée de mardi, évoquant des actions au civil et au pénal.

"Il a été décidé à l'unanimité que ces actions seraient prises à partir des prochains jours."

Une porte-parole de Pfizer s'est refusé à commenter mercredi ces déclarations.

Pfizer, qui s'est engagé à livrer des millions de doses pour endiguer une pandémie qui a déjà tué plus de 2 millions de personnes dans le monde, avait annoncé vendredi dernier un ralentissement temporaire de la production et des livraisons de ses vaccins contre le COVID-19 afin d'en modifier le processus de façon à l'accélérer ensuite.

Selon une source italienne, Rome essaie maintenant d'évaluer si Pfizer est confronté à un cas de force majeure ou à des circonstances indépendantes de sa volonté.

Si ce n'est pas le cas, le groupe pourrait être accusé de violer le contrat qu'il a signé avec l'Union européenne au nom des États membres, ce qui pourrait pousser Rome à demander au bloc d'engager des poursuites devant un tribunal de Bruxelles, a ajouté cette source.

(Emilio Parodi et Domenico Lusi, avec la contribution de Josephine Mason ; version française Charles Regnier, édité par Jean-Michel Bélot)