À Paris, le CAC 40 perd 0,42% à 5349,74 points vers 10h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,97%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,3%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,32%.

Londres fait exception: profitant de la faiblesse de la livre sterling, le FTSE 100 avance de 0,03%.

A l'opposé, la baisse la plus marquée est pour la Bourse de Milan, qui cède 1,28%, pénalisée principalement par le net recul des valeurs bancaires (-1,38%) face à la remontée des rendements des emprunts d'Etat émis par Rome.

Le rendement des BTP à dix ans prend en effet près de 12 points de base à 2,687% et le deux ans 24 points à 0,828%.

Ce regain de tension sur les marchés italiens a été provoqué par l'annonce de la nomination de deux eurosceptiques à la tête des commission des Finances de la Chambre des députés et du Sénat à Rome, qui ravive les craintes de remise en cause de l'euro.

La défiance vis-à-vis des actifs italiens provoque un repli sur les obligations allemandes: le rendement du Bund à dix ans est revenu sous 0,35% contre près de 0,39% dans les premiers échanges.

L'euro, lui, cède 0,41% face au dollar à 1,1522 après être tombé à 1,1509, son plus bas niveau depuis juillet dernier.

LA LIVRE BAISSE AVANT LA BANQUE D'ANGLETERRE

Autre moteur de la baisse: le recul marqué des valeurs automobiles après l'abaissement par Daimler de sa prévision de bénéfice 2018, désormais attendu en recul par rapport à l'an dernier. Le groupe allemand a expliqué que les nouveaux droits de douane sur les voitures exportées des Etats-Unis vers la Chine risquaient de peser sur ses ventes de SUV Mercedes-Benz.

Le titre Daimler perd 4,05% et dans son sillage, ses compatriotes BMW et Volkswagen abandonnent respectivement 2,76% et 2,63%. Ailleurs en Europe, Fiat Chrysler cède 3,22% et PSA 2,15%.

L'indice Stoxx du secteur automobile chute de 2,63% et s'achemine vers sa pire séance depuis janvier 2017.

Wall Street est attendue elle aussi dans le rouge: les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent une ouverture en repli de 0,3% à 0,5%.

Sur le marché des changes, le dollar s'apprécie de 0,44% face à un panier de devises de référence et a inscrit un nouveau plus haut de 11 mois.

Le billet vert est porté à la fois par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et plusieurs de leurs grands partenaires commerciaux, perçues comme un potentiel facteur inflationniste, et par la divergence de plus en plus nette entre les politiques monétaires de la Réserve fédérale et des autres grandes banques centrales.

Barclays a ainsi revu à la hausse jeudi ses prévisions pour le dollar, disant tabler désormais sur un euro à 1,12 dollar d'ici la fin de l'année.

"La divergence entre l'économie américaine et les autres a dépassé nos prévisions", explique la banque britannique. Et au-delà des divergences économiques et monétaires, Nikolaos Sgouropoulos, son stratège devises, met aussi en avant la réévaluation du risque politique en Europe liée à la situation politique italienne.

La livre sterling, elle, a touché un plus bas de sept mois face au billet vert à 1,3103 avant l'annonce des décisions de la Banque d'Angleterre (BoE), qui devrait laisser sa politique monétaire inchangée mais pourrait donner au marché de nouvelles indications sur le calendrier prévisionnel de sa prochaine hausse de taux.

Le marché pétrolier, lui, est en nette baisse à la veille de la réunion ministérielle de l'Opep. Les informations qui filtrent des discussions en cours à Vienne suggèrent que le cartel et d'autres grands pays producteurs, dont la Russie, pourraient s'accord pour augmenter leur production.

Le Brent cède 1,38% à 73,71 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,34% à 64,83 dollars.

(Édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand