ROME (Reuters) - Les grands électeurs italiens ne sont toujours parvenus à un consensus mercredi à l'issue du troisième tour de scrutin pour désigner le successeur de Sergio Mattarella au poste de président de la République.

La course à la présidence reste très ouverte: ni le bloc de centre-droit, ni celui de centre-gauche ne dispose de suffisamment de voix pour imposer son choix.

Un grand nombre du millier de parlementaires et représentants régionaux qui composent le collège électoral ont encore voté blanc, comme ils l'avaient fait lors des deux premiers tours, une façon de gagner du temps pendant que leurs dirigeants négocient en coulisses.

A compter du quatrième tour, qui aura lieu jeudi à partir de 10h00 GMT, l'élection se joue à la majorité absolue et non plus à la majorité des deux tiers comme lors des tours précédents.

Le président du Conseil, Mario Draghi, reste en lice pour le poste mais son éventuelle élection suscite la crainte de voir sa coalition gouvernementale voler en éclats, ce qui pourrait déclencher la tenue de législatives anticipées.

"Nous aurions des semaines de confusion si Draghi devait quitter le gouvernement (...) Ce serait un problème en plein milieu d'une crise sanitaire, d'une crise énergétique, d'une crise économique", a déclaré mercredi Matteo Salvini, chef de file de la Ligue d'extrême droite.

Parmi les principaux chefs de partis, seul Enrico Letta, à la tête du Parti démocrate de centre-gauche, a apporté publiquement son soutien à Mario Draghi.

Parmi les autres noms évoqués figurent ceux de l'ancien président de la Chambre des députés Pier Ferdinando Casini, de l'ancien président du Conseil Giuliano Amato et de la présidente du Sénat Elisabetta Casellati, qui a la faveur de nombreux élus de droite.

Certains élus voudraient voir Sergio Mattarella, âgé de 80 ans, briguer un second mandat. Le chef d'Etat, qui a obtenu plus de 120 voix lors du vote de ce mercredi, a jusqu'à présent exclu cette possibilité.

Le mandat présidentiel, d'une durée de sept ans, confère des pouvoirs importants en période de crise politique, comme celles que l'Italie connaît à répétition depuis plusieurs années. Le chef de l'Etat a le dernier mot sur la nomination du Premier ministre et sur la dissolution du Parlement.

(Reportage Angelo Amante et Gavin Jones, version française Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)

par Angelo Amante et Gavin Jones