Milan (awp/afp) - Le déficit public de l'Italie a baissé à 3,1% du produit intérieur brut au deuxième trimestre, contre 7,6% sur la même période de 2021, grâce à une hausse sensible des recettes fiscales, a indiqué mercredi l'Institut national des statistiques (Istat).

Pour l'ensemble de l'année 2022, le gouvernement italien table désormais sur un déficit public à 5,1% du PIB, contre 5,6% estimé en avril et comparé à 7,2% en 2021, selon les dernières prévisions publiées fin septembre.

La prévision de déficit a été également revue à la baisse pour 2023 par le gouvernement sortant de Mario Draghi: il devrait reculer à 3,4% du PIB, contre 3,9% prévu auparavant.

La réduction du déficit au deuxième trimestre est due à une nette progression des recettes sur un an (+8,5%) et une baisse des dépenses (-0,4%).

Au premier trimestre, le déficit public de l'Italie avait baissé à 9% du PIB, a confirmé l'Istat.

Le ratio de la dette publique devrait également reculer cette année, à 145,4% du PIB, contre 150,3% en 2021, tout en restant nettement au-dessus de la moyenne de la zone euro. Puis ce taux devrait passer à 139,3% en 2025.

La poursuite de cette trajectoire descendante dépendra des choix budgétaires que devra prendre prochainement la présidente du parti post-fasciste Fratelli d'Italie, Giorgia Meloni, probable successeur de Mario Draghi au poste de Premier ministre, après sa victoire aux législatives du 25 septembre.

Si le gouvernement a révisé à la hausse son estimation de croissance pour cette année, qui devrait s'élever à 3,3% contre 3,1% prévu auparavant, les nuages ont commencé à s'accumuler depuis juillet.

Le PIB devrait enregistrer "un léger recul" au second semestre, qui pourrait se poursuivre au premier trimestre de 2023, dans un contexte de hausse des taux d'intérêt et d'inflation galopante, selon les prévisions du gouvernement sortant.

Une telle récession aurait comme effet de diminuer les recettes fiscales et de limiter les marges de manoeuvre du futur gouvernement populiste qui a promis d'accroître les aides pour les familles et entreprises confrontées à l'envolée des prix de l'énergie.

L'indice de confiance des entreprises en Italie a enregistré en septembre son niveau le plus bas depuis avril 2021, et les ménages se montrent aussi nettement plus pessimistes, très inquiets face à des perspectives économiques moroses.

Au centre des inquiétudes, l'inflation qui s'est accélérée en Italie en septembre à 8,9% sur un an, contre 8,4% en août, atteignant son plus haut niveau depuis une quarantaine d'années.

afp/ck