TRIPOLI, 20 mars (Reuters) - Les Nations unies vont organiser du 14 au 16 avril une "conférence nationale" en Libye afin de tenter une nouvelle fois de sortir le pays du chaos dans lequel il est plongé depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, a annoncé mercredi l'émissaire spécial de l'Onu.

"Si l’occasion offerte par cette conférence nationale n'est pas saisie, nous n'aurons alors que deux options possibles : une impasse prolongée ou un conflit", a prévenu Ghassan Salamé, qui dirige la Mission des Nations unies en Libye (Manul) lors d'une conférence de presse à Tripoli. "Cette impasse pourrait également conduire à un conflit."

Cette conférence, qui se tiendra dans la ville de Ghadamès située près des frontières algérienne et tunisienne, est la dernière tentative déployée par l'Onu pour fixer une date pour des élections législatives et présidentielle malgré les divisions et les rivalités persistantes.

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, le pays est coupé en deux, entre le gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale dirigé par Fayez al Serraj et basé à Tripoli et un gouvernement parallèle dans l'est du pays soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.

Réunis à Paris en mai 2018, les quatre principaux acteurs de la crise politique s'étaient mis d'accord sur la tenue d'élections présidentielle et parlementaires le 10 décembre de la même année mais ce calendrier avait finalement été abandonné en novembre en raison des violences et du blocage politique.

Fin février, la Manul a fait savoir que Fayez al Serraj et Khalifa Haftar s'étaient mis d'accord sur la nécessité d’organiser des élections et de "mettre fin à la période de transition" mais sans toutefois fixer de calendrier.

La question libyenne a fait l'objet d'une réunion à Paris mardi où le comité franco-italien interministériel sur la Libye s'est tenu pour la première fois. Selon l'Elysée, cette rencontre a permis d’"échanger sur la situation et les prochaines étapes du processus politique, de renforcer la coordination entre nos deux pays et de trouver des points de convergence", a-t-on précisé à Paris. (Ahmed Elumami à Tripoli, Marine Pennetier à Paris, édité par Yves Clarisse)