(Actualisé avec décision, détails, fin de la réunion)

par Ahmad Ghaddar, Alex Lawler et Rowena Edwards

VIENNE, 5 octobre (Reuters) - L'Opep et ses alliés ont décidé mercredi de réduire leur production de pétrole de deux millions de barils par jour, la diminution la plus importante depuis la pandémie de COVID-19, malgré la pression des Etats-Unis pour une augmentation de l'offre.

Une réduction des pompages pourrait faire remonter les prix du baril, malmenés par les craintes de récession mondiale, le resserrement de la politique monétaire des Etats-Unis et l'appréciation du dollar.

Les Etats-Unis font pression sur l'Opep pour qu'elle ne s'engage pas sur cette voie, arguant que les fondamentaux économiques ne permettent pas une diminution de l'offre, a rapporté une source proche du dossier.

On ignore encore si cette baisse de production pourrait inclure des réductions volontaires supplémentaires de pays producteurs comme l'Arabie saoudite, ont ajouté les sources.

Le cours à terme du baril de Brent gagnait 0,59% vers 14h00 GMT à 92,34 dollars après ces annonces. Il était tombé sous 84 dollars le 26 septembre, son plus bas niveau depuis la mi-janvier.

"Des prix du brut plus élevés, s'ils sont entraînés par des réductions de production importantes, irriteraient probablement l'administration Biden avant les élections américaines de mi-mandat (le 8 novembre)", ont déclaré les analystes de Citi dans une note.

"Il pourrait y avoir d'autres réactions politiques de la part des Etats-Unis, y compris de nouveaux recours aux stocks stratégiques", ont-ils ajouté.

Washington souhaite une baisse des cours notamment pour priver Moscou des revenus tirés de la vente de pétrole alors que l'Arabie saoudite s'est abstenue de condamner les actions de la Russie en Ukraine.

Les relations sont tendues entre le royaume wahhabite et l'administration du président américain, qui s'est rendu à Ryad en juillet mais n'a pas réussi à obtenir d'engagements fermes de coopération en matière de sécurité énergétique.

L'Occident accuse la Russie d'utiliser l'énergie comme une arme, créant ainsi une crise en Europe qui pourrait entraîner un rationnement du gaz et de l'électricité cet hiver.

L'Arabie saoudite et d'autres pays membres de l'Opep+ ont déclaré qu'ils cherchaient plus à prévenir la volatilité du marché qu'à atteindre un prix précis.

"La décision est technique, pas politique", a assuré le ministre émirati de l'Energie, Suhail al-Mazroui, avant la réunion de l'Opep+, précisant que les préoccupations relatives à une récession mondiale devaient être l'un des principaux sujets abordés. (Version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse)