par Robin Emmott

BRUXELLES, 14 juin (Reuters) - Les dirigeants de l'Otan espèrent ouvrir lundi lors du sommet de l'Alliance un nouveau chapitre des relations transatlantiques avec le président américain Joe Biden, pour convenir pour la première fois de se focaliser sur la lutte contre le changement climatique et de faire face à la puissance militaire grandissante de la Chine.

Décrit comme un "moment charnière" par le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, le sommet vise à tourner la page de quatre années tendues avec le prédécesseur de Joe Biden à la Maison blanche, Donald Trump, lequel a ébranlé la confiance dans l'Alliance transatlantique en la qualifiant d'"obsolète".

Selon des diplomates, toutefois, rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité, les 30 alliés réunis à Bruxelles se tournant vers l'alliance fondée en 1949 et dotée de l'arme nucléaire pour contribuer à faire face aux menaces, qu'il s'agisse de possibles conflits ou des tentatives de la Russie de nuire aux démocraties occidentales via des attaques secrètes.

"L'Otan doit au milliard de personnes que nous protégeons chaque jour de s'adapter continuellement et d'évoluer pour répondre aux nouveaux défis et faire face aux menaces émergentes", a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte du sommet du G7 au cours du week-end, dans des remarques communiquées en amont du sommet bruxellois.

Il est vraisemblable que les efforts de Moscou pour déstabiliser l'Occident soient au coeur des discussions, ont indiqué des diplomates, alors que Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine doivent se rencontrer cette semaine à Genève.

Depuis que la Russie a annexé la Crimée en 2014, l'Otan a modernisé ses défenses mais reste vulnérable face aux attaques informatiques et à la désinformation, même si Moscou se défend de chercher à déstabiliser les pays de l'Alliance.

Une autre priorité occupe les esprits des dirigeants de l'Otan, selon des diplomates: entendre Joe Biden réengager pleinement les Etats-Unis dans la défense collective de l'Alliance après les soubresauts de l'ère Trump.

La rhétorique conflictuelle de l'ancien président américain envers les alliés de Washington lors des sommets de l'Otan entre 2017 et 2019 a donné un sentiment de crise, ont dit des émissaires. (Robin Emmott, avec Elizabeth Piper à Londres et Kate Abnett à Bruxelles; version française Jean Terzian)