par Jan Strupczewski
BRUXELLES, 30 novembre (Reuters) - La Commission
européenne a approuvé mercredi le plan de relance économique de
la Hongrie à la suite de la pandémie de COVID-19 tout en
prévenant qu'elle ne verserait rien des 5,8 milliards d'euros
auxquels Budapest peut prétendre tant que le gouvernement de
Viktor Orban n'aura pas pleinement mis en oeuvre les réformes
attendues en matière de respect de l'Etat de droit.
L'exécutif européen a en outre confirmé sa demande aux Etats
membres de geler 7,5 milliards d'euros supplémentaires destinés
à la Hongrie au cours des prochaines années dans le cadre de la
politique de cohésion de l'UE.
"Nous rendons aujourd'hui notre évaluation positive du
programme global de relance de la Hongrie. En ce qui concerne
l'Etat de droit, la Hongrie s'est engagée à des réformes
importantes. Ce n'est que lorsque ces réformes seront pleinement
mises en oeuvre que sera débloqué l'accès au fonds de relance de
l'UE", a dit le vice-président de la Commission européenne
Valdis Dombrovskis.
Les réformes exigées par Bruxelles portent notamment sur
l'indépendance de la justice et elles sont regroupées dans ce
que la Commission qualifie de 27 "super-jalons".
"Cela signifie qu'aucun versement dans le cadre (du fonds de
relance européen) n'est possible tant que la Hongrie n'a pas
pleinement et correctement mis en oeuvre ces 27 super-jalons", a
dit l'exécutif européen, en insistant sur le fait qu'un respect
partiel de ces mesures n'entraînerait pas de déblocage partiel
des fonds.
Le gel des 7,5 milliards d'euros supplémentaires de la
politique de cohésion marque la première utilisation par la
Commission européenne de ses nouvelles prérogatives sur le
préservation du budget de l'UE face aux risques de mauvaise
utilisation des fonds européens.
Le Conseil européen des Vingt-Sept Etats membres a désormais
jusqu'au 19 décembre pour se prononcer sur ce gel des fonds de
la politique de cohésion, la décision étant prise à la majorité
qualifiée.
Le déblocage des fonds deviendra possible lorsque la
Commission estimera que la Hongrie a répondu à ses
préoccupations en matière de lutte contre la corruption et
d'indépendance de la justice.
Si la Hongrie a déjà pris des initiatives, elles sont
insuffisantes, a déclaré le commissaire européen au Budget,
Johannes Hahn, au cours d'une conférence de presse. L'exécutif
européen a en conséquence maintenu sa recommandation formulée en
septembre de suspendre le versement de ces 7,5 milliards
d'euros, qui représentent 65% des financements européens
destinés à la Hongrie dans le cadre de la politique de cohésion
au cours des prochaines années.
(Reportage Jan Strupczewski, version française Bertrand Boucey,
édité par Kate Entringer)